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L'antisèche : Djokovic a gravi l'Everest en battant Nadal, peut-il tomber de haut face à Tsitsipas en finale ?

Simon Farvacque

Mis à jour 12/06/2021 à 11:02 GMT+2

ROLAND-GARROS 2021 - Il ne doit pas y avoir grand-chose de plus grisant que de battre Rafael Nadal à Roland. C'est ce qu'a fait Novak Djokovic, vendredi en demi-finale. Le n°1 mondial est à une victoire de compter au moins deux sacres dans chacun des quatre tournois du Grand Chelem. Sur sa route, il ne reste plus "que" Stefanos Tsitsipas. Une formalité après "Rafa" ? Peut-être pas, justement.

"C'est le plus grand match de Djokovic à Paris pour un tas de raisons"

LE POURQUOI DU COMMENT

5-0. Et le souvenir de la finale de l'édition 2020 qui point. Après cinq jeux de cet affrontement entre Rafael Nadal et Novak Djokovic, la perspective d'un 58e opus décevant tenait la corde, vendredi soir, en demi-finale de Roland-Garros. Quelques heures plus tard, le panorama a drastiquement changé. Le n°1 mondial a inversé la tendance face au maître des lieux, pour le bouter de son Court Philippe-Chatrier.
Djokovic a sorti des coups de génie pour accomplir cette performance d'anthologie. Dont un contre-pied court croisé qui lui a inspiré un sourire crispé, lors du seul tie-break de la rencontre. Il n'a pas totalement abandonné son plan de jeu initial, au sein duquel l'amortie avait une grande place. Nadal s'est d'abord régalé d'être ainsi attiré au filet (7/7 dans ce registre lors des deux premiers sets). Mais il a fini par souvent céder face au toucher du Serbe.
Le "Djoker" a pu compter, aussi, sur un Rafael Nadal à visage humain. Même "Rafa" peut craquer face à l'abnégation adverse et dégager le sentiment que son élimination est inéluctable. C'était ce qui transpirait en fin d'une quatrième et dernière manche à laquelle un public enthousiaste a pu assister grâce à une dérogation, et que le challenger a gagnée 6-2. Nadal a pourtant mené 2-0 dans ce set. Mais sa réaction d'orgueil n'était que son chant du cygne. Pour cette année en tout cas.
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La rage de vaincre de Novak Djokovic, lors de sa demi-finale face à Rafael Nadal à Roland-Garros

Crédit: Getty Images

LE MOMENT-CLÉ

C'était une volée abordable pour le commun des mortels. Anodine pour un joueur comme Rafael Nadal, qui plus est très à l'aise au filet depuis le début du match. Mais il l'a ratée. Lors du jeu décisif du troisième set, alors mené 4-3, le quadruple tenant du titre a concédé un mini-break qui a propulsé Novak Djokovic sur la voie du succès. Celle-ci restait semée d'embuches, mais "Nole" n'en demandait pas tant.

LA STAT

C'est la première fois que Rafael Nadal perd un match en trois sets gagnants sur terre battue après avoir remporté la première manche. Son bilan dans ce contexte est de 117 victoires pour, donc, une défaite. C'est également son premier échec en demi-finale à Roland-Garros (13 succès, un revers).

LA DÉCLA

  • "C'était sûrement le plus grand match que j'aie joué ici à Paris. Le match avec la plus belle atmosphère, ambiance, énergie. Incroyable, merci !" Djokovic, lors de son interview sur le court, via France TV.

LA QUESTION : DJOKOVIC A-T-IL FAIT LE PLUS DUR ?

C'est un classique du sport qui peut faire grincer des dents chez des concurrents floués : la fameuse "finale avant l'heure". On peut s'offusquer de ce drôle de concept. Mais si on décide de l'embrasser, cette demie a une sacrée allure de cas d'école. Djokovic-Nadal et les 38 titres du Grand Chelem qu'ils pèsent à eux deux d'un côté, les aspirants champions Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas de l'autre.
C'est donc Djokovic qui est sorti vainqueur du duel des titans. Il va disputer sa 29e finale d'un tournoi du Grand Chelem. De l'autre côté du filet, Tsitsipas découvrira cette sensation dimanche. Voilà de quoi faire du "Djoker", leader du classement ATP, le favori naturel de ce dernier acte.
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Novak Djokovic effectue un smash ce vendredi

Crédit: Getty Images

D'autres facteurs plaident pour lui : sortir Nadal n'est pas une finalité pour un joueur de son standing, surtout lorsqu'il court derrière un record. Novak Djokovic peut devenir le premier homme à remporter au moins deux fois chacune des quatre levées du Grand Chelem dans l'ère Open, d'ici la fin de la semaine.
Il ne risque pas non plus de décompresser face à son rival pour le sacre. "Nole" vient de gravir l'Everest. N'avoir devant lui qu'une petite côte de troisième catégorie pourrait être perturbant... or ce n'est pas le cas. Tsitsipas représente un col hors catégorie. Le Grec s'est imposé comme le troisième larron, a minima, lors de cette saison de terre battue.
Reste que ce dernier argument est réversible. Djokovic peut tout simplement perdre contre quelqu'un qui jouera mieux que lui sur le Central, dimanche. Tsitsipas a de quoi le battre dans sa raquette. Le Serbe a peut-être fait le plus dur, mais le travail qu'il lui reste à réaliser n'a rien d'aisé. Aucun tombeur de Nadal à Roland (Söderling en 2009, Djokovic, déjà, en 2015) n'a gagné le tournoi l'année de son exploit.
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Di Pasquale: "En finale, Tsitsipas aura beaucoup moins à perdre que Djokovic"

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