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Tsitsipas : "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé au vestiaire mais il est soudain devenu un joueur différent"

Maxime Battistella

Mis à jour 14/06/2021 à 00:24 GMT+2

ROLAND-GARROS 2021 - Battu par Novak Djokovic (6-7, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4) et frustré d’être passé à un set d’un premier sacre en Grand Chelem pour lui, et pour la Grèce dimanche, Stefanos Tsitsipas est notamment revenu sur le tournant de la troisième manche. Un changement de dynamique qu’il n’a pas su enrayer et qui représente le tournant d’une finale qui lui a échappé.

Stefanos Tsitsipas à Roland-Garros en 2021

Crédit: Getty Images

C’est le genre de revers qui marque. Stefanos Tsitsipas a vécu un sacré ascenseur émotionnel dimanche sur le court Philippe-Chatrier pour sa première finale à Roland-Garros et en Majeur. Malheureusement pour lui, ce fut dans le mauvais sens : en un peu plus de quatre heures, il est passé d’un rêve éveillé au cauchemar du retour brutal à la réalité quand Novak Djokovic, impitoyable, lui a asséné le coup de grâce (6-7, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4).
Si près, et en même temps si loin de terrasser un monstre, ou plutôt une légende vivante du jeu désormais auréolée d’un double Grand Chelem en carrière, accomplissement inédit dans l’ère Open. Sur le coup, l’échec est difficile à encaisser, d’autant que Tsitsipas était déjà tombé au bout des cinq sets face au même adversaire, il y a huit mois en demi-finale de l’édition 2020. A l’époque, il s’était engagé dans une remontée folle avant de coincer sur la fin. Cette fois, la pilule est encore plus dure à avaler car le Grec a maîtrisé davantage son destin en gagnant les deux premières manches. Alors quelle leçon en tirer ?
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Stefanos Tsitsipas (Roland-Garros 2021)

Crédit: Getty Images

J'ai senti que je perdais un peu mon tennis, je ne sais pas pourquoi
"Ce que j’ai appris aujourd’hui (dimanche), c’est que, peu importe le scénario, pour que le match soit fini, il faut gagner trois sets, pas deux. Deux sets, ça ne veut rien dire, il en reste encore un à aller chercher pour gagner", a-t-il asséné, comme pour remuer le couteau dans la plaie. Le constat est brut, il enfonce une porte ouverte puisque Tsitsipas, bien sûr, connaît le défi particulier du format long en Grand Chelem. Mais en le réaffirmant ainsi, il pointe peut-être du doigt un certain manque de vigilance de sa part, à partir du moment où il s’est retrouvé dans cette position favorable.
Dans le jeu, à partir du troisième set, et de ce service perdu après 11 minutes de castagne, il a en tout cas perdu peu à peu sa position dominante sur le court. "J’ai commencé à jouer court. Je ne sais pas vraiment pourquoi. C’était très étrange. Soudain, je me suis senti froid et plus dans le rythme. C’était difficile de se réajuster. J’ai senti que je perdais un petit peu mon tennis. J’aimerais pouvoir comprendre pourquoi des choses comme ça arrivent. C’est très malheureux et triste parce que j’avais une bonne opportunité de faire mieux", a-t-il encore analysé.

La thèse de l'effondrement physique écartée

Alors peut-être qu’inconsciemment, dans ce fameux troisième acte, la perspective de réaliser son rêve à Roland-Garros l’a aussi tendu. En tout cas, l’intéressé réfute l’idée d’une décompression mentale, rappelant qu’un match de tennis se joue à deux et que la dynamique n’a pas changé de son seul fait.
"Je ne pense pas m’être relâché. Je ne pense pas que j’ai changé de manière de jouer. J’ai continué à faire les choses qui marchaient pour moi. Mais, je ne sais pas… Il a quitté le court à deux sets zéro contre lui. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé là-bas [au vestiaire, NDLR]… Quand il est revenu, il est soudain devenu un joueur différent. Il a vraiment bien joué, ne m’a plus donné d’espace. Physiquement, dans l’anticipation, je l’ai trouvé beaucoup plus frais. Il semblait pouvoir lire beaucoup mieux mon jeu d’un coup."
En quelque sorte, Tsitsipas a subi le même sort que Lorenzo Musetti avant lui en huitième de finale. A ceci près que, plus aguerri que son cadet italien, il ne s’est pas totalement effondré physiquement, lui. Oui, le Grec, s’est fait manipuler en début de quatrième set par le kinésithérapeute, mais il ne s’en est pas servi d’excuse pour expliquer sa défaite. "Je me suis un peu bloqué la hanche et je me suis dit que le physio pouvait m’aider à la débloquer. Mais, ça s’est réglé plus tard, c’est revenu à la normale."
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Stefanos Tsitsipas

Crédit: Getty Images

Une concentration permanente encore trop dure à tenir

Mais indéniablement, Djokovic s’est mieux débrouillé que lui dans la gestion de la distance. Ce changement de rythme en cours de match, cette manière d’aller crescendo, alors que le Serbe semblait K.-O. débout après les deux premiers sets, font partie des caractéristiques qui séparent encore le numéro 1 mondial de son jeune rival. Tsitsipas n’a donc pas réussi à relever le défi ultime de son propre aveu : "rester endurant" physiquement bien sûr, mais aussi dans la concentration pour jouer au plus haut niveau possible, le plus longtemps possible.
Si l’espace d’un instant, aussi fugace soit-il, on perd le fil face à un tel monstre, la sanction est immédiate. Une fois de plus, le format long a permis à Djokovic de garder son emprise sur le circuit et de marquer un peu plus l’Histoire du jeu. Et dire que l’intéressé s’est déclaré à plusieurs reprises pour la suppression des cinq sets en Grand Chelem. C’est pourtant ce qui fait de lui une légende et qui a empêché Tsitsipas d’entrer ce dimanche dans la cour des grands.
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