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Les fabuleuses anecdotes de Kader Nouni, le "Barry White" du tennis

Bertrand Milliard

Mis à jour 04/06/2022 à 11:10 GMT+2

LES GRANDS ENTRETIENS DE ROLAND - Tout au long de cette quinzaine, Bertrand Milliard vous propose une série d'interviews avec des personnalités de divers horizons pour apporter un autre regard sur le tennis en général ou Roland-Garros. Samedi, entretien savoureux avec Kader Nouni, l'arbitre français surnommé "Barry White" pour sa voix unique et reconnaissable entre toutes.

Kader Nouni, le Barry White du tennis.

Crédit: Getty Images

Souvent surnommé le "Barry White" du tennis en raison de sa voix très grave et facilement reconnaissable, l'arbitre français Kader Nouni, 46 ans, s'est frayé un chemin sur le circuit qui l'a conduit jusqu’en finale de Grand Chelem. Avenant, sympathique et bavard, le natif de Perpignan nous livre les clés de son parcours et nous révèle pourquoi cette voix si particulière l'a d'abord complexé, avant de devenir sa signature et de lui offrir la possibilité de rencontres improbables.
Kader, vous arbitrez depuis de longues années sur le circuit. Depuis combien de temps exactement ?
K.N. : Cette année, c'est mon trentième Roland-Garros ! Pour le premier, en 1992, j'avais seize ans et j'étais juge de ligne.
Comment tout cela a-t-il commencé ?
K.N. : J'arbitre depuis que j'ai treize ou quatorze ans. J'ai commencé à Perpignan dans mon club. Le président cherchait des arbitres pour son tournoi amateur, moi, ça me permettait de gagner deux-trois sous et c'est comme ça que l'histoire a débuté.
Est-ce que vous jouiez un peu au tennis ?
K.N. : C'est mon frère qui était fan de tennis, il avait vu gagner Yannick Noah en 1983 et il a voulu jouer. Il faisait des raquettes avec des planches en bois et il jouait contre le mur. Moi, j'ai suivi mon grand frère, j'ai joué un petit peu avec lui. Il voulait être prof de tennis, il l'est devenu, et moi j'ai fait de l'arbitrage.
Vous avez aussi une sorte de mentor qui vous a pris sous son aile quand vous étiez tout jeune…
K.N. : Oui, c'est Alain Coutterez, mon père spirituel. On était des enfants de la cité, on n'avait pas beaucoup d'argent et le tennis à cette époque-là coûtait assez cher. Dans ce club, on a tout fait : on s'est occupés des terrains, on a cordé, on a tout fait, sauf ramasser les balles, parce que ce n'était pas payé (rires). Lui est passé dans ce club quand on commençait à arbitrer, il a vu qu'on se débrouillait pas mal et il nous a demandé si on ne voulait pas faire ça plus sérieusement. C'est lui qui nous a indiqué qu'il y avait des examens à passer à l'échelon fédéral, puis qui m'a emmené dans des tournois pour arbitrer. Il était lui-même arbitre et juge de ligne à Roland-Garros.
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Kader Nouni et Petra Kvitova.

Crédit: Getty Images

Il vous a mis sur la voie en quelque sorte…
K.N. : Oui. Derrière, en 1991, il y a eu le concours du Jeune Arbitre, organisé par la Fédération. Toutes les ligues envoyaient des jeunes de seize ans pour arbitrer les Championnats de France de 3e série. C'est un stage d'arbitrage pendant une semaine à Roland-Garros. On dormait sur place, on avait les vestiaires des joueurs pour prendre la douche, on jouait sur les terrains le soir, c'était fabuleux, en plus c'est la première fois que j'y allais. Et si on finissait dans le premier groupe, on était sélectionné pour être juge de ligne à Roland-Garros l'année suivante. C'est un grand souvenir pour moi.
Vous avez eu un petit niveau au tennis ?
K.N. : Dans mes grands moments de folie, je pouvais taper 15/5 mais je n'ai jamais vraiment été classé non. Je ne suis pas un compétiteur mais j'aime bien jouer, je peux être un bon sparring-partner.
Au début vous arbitrez donc pour gagner un peu d'argent. Mais pour continuer, il fallait que ça vous plaise vraiment…
K.N. : Quand on a quatorze balais, on arbitre des adultes dans des tournois amateurs, et ils doivent écouter un gamin de quatorze ans quand même. Quand tu sors du match et que les gens sont contents de ton travail, tu continues. Et tenir tête à des adultes, mine de rien, leur montrer que c'était moi le patron, j'ai dû kiffer (rires). Le tennis, à l'époque, c'était aussi une grande fête dans tous les clubs. Il y avait du monde, c'était la grillade et la pétanque, c'était la vie, c'était un tout.
Donc, premier Roland-Garros comme juge de ligne à seize ans. Racontez-nous.
K.N. : Oui, je me souviendrai toujours, on était habillés par Hugo Boss, toutes les fringues étaient trop grandes, je ne ressemblais à rien, une cata ! Mais grand souvenir, évidemment. Moi, le gamin de cité, me retrouver à Roland-Garros… Puis derrière, j'ai continué à faire des tournois un peu partout, j'appliquais (je candidatais, NDLR) dans tous les tournois d'été listés dans Tennis Magazine avec un courrier-type.
Et en parallèle, vous faisiez quoi ?
K.N. : Mes études. Au début, j'étais au lycée et après le bac, je me suis inscrit en fac de sociologie. Je n'étais pas un mauvais élève mais moi, s'il n’y a pas de motivation… Donc j'ai dû faire trois mois au début de l'année et après je suis reparti en tournoi parce que je ne voulais pas en rater.
Et le passage à l'arbitrage de chaise ?
K.N. : Il faut passer des concours. Arbitre de club, puis régional, puis fédéral. Ensuite, il y a le grade international, le badge blanc et là c'est la Fédé qui me l'a proposé, je devais avoir vingt-deux ans. Ce badge permet d’arbitrer dans des tournois ITF, c'est comme ça qu’on commence à apprendre le métier. Il y a de la pratique et aussi des examents théoriques, ça se passe sur trois jours dans des qualif de tournois 10000 dollars. On passe un examen et on arbitre un match ou deux. Quand on est badge blanc, on peut avoir des chaises en qualif de tournois ATP. Je ne savais pas que j'allais être pro à vingt-deux ans mais ça me plaisait et je progressais, donc pourquoi pas.
Et si ça n'avait pas marché ?
K.N. : Je n'avais pas peur, même sans avoir de grandes études derrière. Ma philosophie c'était 'On fait, on voit, si ça fonctionne tant mieux, si ça ne fonctionne pas tant pis et on remonte à Perpignan'. J'aimais la fringue, j'aimais la musique, je me voyais soit monter un resto, soit un magasin de fringues en cas d'échec dans l’arbitrage.
Finalement vous devenez arbitre pro, aujourd’hui principalement sur le circuit WTA. Comment se passent les attributions ?
K.N. : Il y a les trois entités, l'ATP, la WTA et l'ITF. Chaque pôle a son pool d'arbitres. On vient te chercher là où il y a de la place. Il y avait déjà pas mal de français à l’ATP et à l’ITF et le groupe WTA a été créé plus tardivement. Ils avaient besoin de 'badge or', je l'étais, ils me l'ont proposé et du coup j’ai signé chez eux. Toute l'année je peux aussi faire de l'ITF et de l'ATP mais en fonction du contrat que j'ai signé, je suis plus disponible pour faire de la WTA que de l'ATP.
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Un look, une voix : Kader Nouni, un vrai personnage parmi les arbitres.

Crédit: Getty Images

Le badge or, c'est le must de l'arbitrage ?
K.N. : Oui, quand on est pro, on est 'or' en général. Au niveau international, il y a donc le badge blanc, pour lequel on passe un examen, puis le badge bronze avec uniquement un examen théorique. Les badges argent et or s'obtiennent à la fin de l'année selon ce qu'on a fait et en en fonction des évaluations.
Une petite question théorique justement. Dans mes commentaires, je suis souvent exaspéré par les sorties en fin de set qui s'éternisent. Et quand le joueur ou la joueuse revient enfin sur le court, on vous entend dire 'Time'. Pourquoi dire 'Time' alors que ça a duré dix minutes et quelle est la règle exacte ?
K.N. : Quand on dit 'Time', c'est pour annoncer la reprise du jeu. La règle des toilettes a changé. Le joueur part trois minutes mais on déclenche le chronomètre seulement quand il est arrivé aux toilettes. Il a trois minutes à l'intérieur des toilettes. S'il doit se changer, il aura cinq minutes au total. Mais ça ne prend pas en compte le temps d'aller et de revenir des toilettes. Ici, les toilettes sont à côté donc ça ne pose pas de problème.
L'élément qui vous caractérise, c'est votre voix très grave et reconnaissable. La première fois que je vous avais vu, ici-même sur le court numéro 1 pour un double, j'avais été immédiatement frappé par cette voix de stentor…
K.N. : C'était très dur au début. Il y a des ramasseurs qui avaient peur de moi à cause de ma voix. Un arbitre, normalement, c’est discret, on ne l’entend pas, on ne le voit pas. Manque de pot, entre ma coiffure Jackson Five et ma voix grave, c'était loupé (rires). Ça dénotait un peu, donc ça peut être un avantage, quand on en parle en bien. Mais au départ, ça faisait un peu peur parce que les gens me reconnaissaient alors que je n’avais rien fait. Ça pouvait aussi être gênant quand j’étais avec de grands arbitres et que c’était à moi qu’on demandait de faire une photo, ça me mettait très mal à l'aise par rapport à mes collègues. Après, eux aussi se sont un peu moqués de moi par rapport à ça et au final, ça restait toujours courtois et bon enfant.
Et aujourd'hui ?
K.N. : Aujourd'hui, je le vis différemment parce que j'ai fait mes preuves. Je peux accepter tout ça. Quand tu n'as rien fait, qu'on te reconnaît et qu’on te dit que t'es un bon arbitre juste par rapport à ta voix, ça ne m'allait pas, j'aurais préféré qu'on dise 'C'est un bon arbitre et en plus il a une voix sympa', c'était le plus important pour moi.
Mais cette histoire avec ma voix a commencé dès gamin. Déjà au collège, le prof écrivait au tableau et sans avoir à se retourner il disait 'Kader, tais-toi !' A 17 ans, il n'y avait pas de portable, j'appelais une copine chez elle, son père répondait et le lendemain elle me disait 'Kader, mon père n'a pas voulu me croire quand j'ai dit que tu avais mon âge, il pensait que tu avais trente balais !'. Donc tu sais qu'il y a un truc, un petit fil rouge.
Le fameux 'Tiiiime', vous l'avez travaillé ?
K.N. : Hier c'était le 'Time', aujourd'hui c’est le 'Reprise'. Je ne le travaille pas mais déjà, il y a plein de gens qui me disaient que je parlais trop vite au micro, et même quand je parle à quelqu'un, je n'articule pas beaucoup. Avec ma voix, j'ai toujours l’impression de parler fort donc je parle avec une voix un peu plus haute, là pour l’interview par exemple. Pour mes gamins, j'ai dû monter un peu plus dans les aigüs aussi pour avoir une voix qui fait moins peur. Mais quand tu as le micro et que tu lâches ta voix normale, tu vois qu'il se passe un truc. Je ne joue pas avec mais ça sonne bien. Souvent on me dit 'Kader, tu ne souris jamais sur la chaise, tu fais sérieux', mais j'ai eu tellement cette pression avec ma coiffure et ma voix, que je me disais qu'il y avait des choses que je ne pouvais pas faire. J'avais déjà l'air cool, si en plus je faisais un truc encore plus cool, c'était mort. Et encore une fois, je ne voulais pas qu'on dise que je voulais me faire remarquer.
Cette voix a fait que vous avez eu des sortes de fan clubs, non ?
K.N. : Je ne sais pas si j'ai des fan clubs mais il y a certaines personnes que ma voix ne laisse pas complètement indifférentes et qui sont ravies de me voir revenir dans certains tournois. Il y a des directeurs de tournoi qui me disent 'Kader, il faut que tu reviennes parce qu'on n'arrête pas de me parler de toi, de ta voix, etc.'. Une fois, à Charleston, je rentre sur le terrain et Jankovic, que j'arbitrais, m'appelle pour me dire 'Tu as vu ? Elles ont ton visage sur leur tee-shirt derrière la chaise d'arbitre, regarde !'. Et là je vois six ou huit mamies, moyenne d’âge 85 ans, avec un tee-shirt bleu et mon visage dessus, qu'elles avaient peint. C'était assez rigolo. Et l'année qui a suivi, en 2012, j'avais laissé pousser la barbe et quand je suis revenu sur le tournoi, elles m'avaient vu avec la barbe et avaient remis les tee-shirts, mais avec du marqueur tout autour du visage. Ça n'arrive pas tous les jours, c'est bon enfant et ça me fait marrer.
Ce parcours professionnel sans faille vous emmène jusqu'en finale de Grand Chelem. C'était quand, la première ?
K.N. : C'est ici, c'est Roland ! J'ai tout fait à Roland, les finales juniors d'abord, les finales de double ensuite, puis des quarts et des demi de simple et enfin la finale dames en 2007, puis de nouveau en 2009, 2013, 2014 et l'an dernier. J'ai fait aussi la finale dames de Wimbledon en 2018.
La première finale du simple dames, c'est une grosse pression ?
K.N. : C'est un rêve de gosse, le Graal. Certains disent que la finale messieurs c'est mieux, parce qu'en cinq sets mais quand on est arbitre, c'est vraiment un accomplissement. Un premier plateau de simple, un court plein, des trucs que l'on voyait gamin à la télé, tu ressasses un peu ton parcours dans ta tête. Après ça ne change pas grand-chose, mais sur le coup tu es content, heureux et fier.
Y a-t-il de la concurrence chez les arbitres ou bien êtes-vous une corporation plutôt soudée ?
K.N. : Nous français, je pense qu'on est soudés quand même. Mais à partir du moment où tout le monde ne peut pas faire de finale, la concurrence se crée forcément. Moi je suis là parce que ceux qui étaient 'or' m'ont aidé et soutenu et je fais pareil aujourd'hui à mon niveau. Quand on me parle d'un Français, s'il est bon et qu'il a besoin d’aide, je l'aide.
Le racisme, vous ne l'avez jamais subi dans votre profession ?
K.N. : C'est vrai que tu t'aperçois que dans l'arbitrage, des Kader Nouni, il n'y en a pas beaucoup, parce que déjà il n'y en avait pas beaucoup dans les clubs. Mais comme je m'appelais Kader Nouni, mine de rien, quand je candidatais sur les tournois, si je n'étais pas mauvais, le juge arbitre me remettait. Il n'y en a pas trente-six de Kader donc finalement ça m'a plutôt permis de me distinguer. On se souvient plus facilement d'un Kader que d'un Robert si tu as plein de Robert. Sinon dans la vie de tous les jours, le racisme on vit avec depuis qu'on est gamin, il y a des choses malheureuses qui arrivent. Si les flics t'arrêtent pour un contrôle au faciès, voilà, ce sont des choses qui arrivent mais on vit avec, ça fait partie de ton quotidien et tu passes outre.
Votre rapport aux joueurs, lui, reste strictement professionnel ?
K.N. : Oui ça s'arrête là. C'est un peu comme la famille du cirque, tu vas de tournoi en tournoi, de ville en ville, tu croises toujours les mêmes personnes… Donc chacun à sa place. On est polis, courtois, si on se croise en dehors on se dit bonjour mais ça ne va pas plus loin.
Il y a aussi l'aspect familial qui ne doit pas être simple à gérer…
K.N. : C'est vrai, mais j'ai la chance d'avoir une femme qui gère très bien en solo parce que lorsqu’on part on laisse ses enfants et on ne sait pas si elle va pouvoir tout gérer seule. Mon grand a huit ans, la petite deux ans et demi et heureusement qu'ils ont une mère qui gère très bien. Mais je voyage un peu moins. J'avais déjà coupé un petit peu quand je me suis mis en couple et encore un peu plus avec l'arrivée des enfants mais je ne peux pas faire moins de vingt semaines. Donc je fais toujours entre vingt et vingt-deux semaines dans l’année.
Quel est l'avenir pour un arbitre après sa carrière ? On en voit qui deviennent juge-arbitres. Quel serait votre souhait ?
K.N. : Le juge arbitrage, je ne suis pas sûr. On ne sait jamais, mais pour l'instant, ce n'est pas trop mon truc. J'aime bien faire des choses avec ma voix, donc si je peux l'utiliser ailleurs, pourquoi pas ? Je partirais là-dessus mais je fais confiance à la vie. C'est vrai que j'ai 46 ans, il faudrait peut-être un peu se bouger mais je ne m'inquiète pas, ça suivra bien quelque part.
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Kader Nouni, version sans barbe, en 2009.

Crédit: Getty Images

Est-ce qu'il y a un match, un événement, qui vous a particulièrement marqué dans votre carrière ?
K.N. : Cette question revient souvent.. Il y a plein de matchs sympas, où on prend du plaisir, pas forcément les plus médiatiques. Donc je ne peux pas détacher un match en particulier. Pour moi, c'est surtout ce qui se passe autour qui me marque. On a des souvenirs quand on fait les Jeux Olympiques, quand on rencontre Yannick Noah, quand on rencontre plein de gens qu'on ne pensait pas pouvoir rencontrer quand on était gamin.
On peut vous demander une anecdote concernant la star de l'interview, votre voix ?
K.N. : J'ai deux histoires. La première a eu lieu au tournoi de Bastad, en Suède, avec Hugh Grant.
En Suède ?
K.N. : Oui, sa femme était suédoise à l'époque. Il était assis en face de la chaise d'arbitre et je voyais qu'à chaque fois que je disais 'Time' ou 'Love', il esquissait un petit sourire. Le match se termine, je rentre et la directrice du tournoi me dit 'Kader, Hugh Grant a kiffé ta voix' et je lui dis 'C'est cool, j'aimerais bien le rencontrer, si jamais il revient, présente le moi !'. Le soir même, on a une soirée caritative et il est là. Je suis avec toutes mes collègues, uniquement des femmes, en train de parler à l'apéro et la directrice du tournoi me dit 'Viens Kader, Hugh Grant veut te voir'. Toutes mes collègues étaient dégoûtées et j'y vais.
Elle me le présente, on discute, très sympa, il me dit 'Ta voix, elle me rend dingue, il faudrait que tu fasses mon annonce de répondeur' et je lui dis ‘quand tu veux, pas de souci'. On ne l'a pas fait de suite alors qu'il aurait fallu parce qu'on sait que, sinon, ça ne se représente pas. On a passé cinq minutes ensemble, c'était super sympa mais le pire, dans tout ça… Vous croyez qu'une de mes collègues aurait pris une photo de moi en train de papoter et de me marrer avec lui ? Il n'y en a pas une qui l'a fait, elles étaient jalouses (rires).
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Kader Nouni est tout à fait capable de rugir.

Crédit: Getty Images

Et l'autre histoire ?
K.N. : L'an dernier, pendant la finale femmes. Il y avait Jamel Debbouze qui, au début du match, commence à crier, mais pas au bon moment. Le timing n'est pas bon quand il encourage les joueuses. Et je me dis que ça va être compliqué à gérer. Il était juste en face de moi, dans le coin à gauche, en loge. Il parlait ou il faisait des blagues juste avant que les joueuses servent. Je me dis 'Aïe aïe aïe' et je lui envoie quelqu'un de la sécurité pour essayer de lui expliquer un petit peu ce qu'il ne faut pas faire.
Ça se passe, et puis au début du troisième set, au changement de côté, il s'adresse à moi : 'Hé, Barry White, Barry White !' Il m'interpelle directement. Je lui fais coucou, je lui dis 'C'est bon, basta' et il n'arrête pas 'Je te kiffe, je te kiffe !'. Bref, après le match, je voulais le voir parce que je suis fan de lui depuis que je suis gamin et encore aujourd'hui. Pour le saluer et lui dire 'Voilà, je t'ai envoyé la sécurité mais ce n'est pas grave'. Mais il part et je ne le vois pas. J'appelle alors mon ami imitateur Marc-Antoine Le Bret, qui avait été invité au Marrakech du rire, pour lui demander s’il n'a pas son numéro et s'il peut lui envoyer un sms en lui disant que l'arbitre de la finale de Roland-Garros aimerait lui parler. Deux minutes plus tard, il me répond 'C'est bon Kader, il m'a dit que tu pouvais l'appeler, il aimerait s’excuser'.
J'appelle donc Jamel et on discute pendant dix minutes. Il m’a dit 'Je suis désolé, c'est la première fois que je venais à Roland-Garros et que j'assistais à un match de tennis. Mais je dois te dire, tu as une voix de ouf'. Je lui ai dit 'Quand tu veux, je te fais la présentation du Jamel Comedy Club, même en guest si tu veux' et il m'a dit 'Pourquoi pas, pourquoi pas ?'. On s'est appelé une fois ou deux et il m'a demandé de passer sur un tournage une fois si je voulais. Il a toujours été sympa et courtois. Voilà le genre de petites histoires qui peuvent m'arriver et qui me font toujours marrer.
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Djamel Debbouze lors de la finale dames de Roland-Garros, en 2021.

Crédit: Getty Images

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