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Roland-Garros - Finale - Rafael Nadal, encore un effort

Laurent Vergne

Mis à jour 05/06/2022 à 08:01 GMT+2

ROLAND-GARROS 2022 – Rafael Nadal n'avait jamais aussi peu joué et aussi peu gagné sur terre avant d'arriver à Paris. Sa blessure au pied a été un sujet de débat tout au long de la quinzaine. Accroché, bousculé, il a passé beaucoup plus de temps que d'habitude sur le court en seconde semaine. Pourtant, le voilà à nouveau en finale, prêt à s'octroyer un 14e titre. Au prix d'un dernier effort.

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Quelque part entre Terminator et L'homme qui valait trois milliards. Cassé d'un peu partout, reconstitué, remodelé, mais jamais totalement à terre. Rafael Nadal tient toujours debout, à 36 ans et quelques heures. Lorsqu'il est arrivé à Roland-Garros voilà près de trois semaines, la question était de savoir s'il serait en mesure de jouer. On l'avait laissé à Rome, claudiquant, le pied en charpie. Le pied a tenu et le voilà maintenant à trois sets d'un 14e titre à Paris après un parcours du combattant dans la seconde moitié de cette quinzaine. Mais comment fait-il ?
"Ici, c'est Roland-Garros et lui, c'est Rafa Nadal !", a résumé samedi son entraîneur, Carlos Moya. Peut-être est-ce aussi simple que ça, après tout. "C'est un joueur qui, depuis qu'il a 17 ans, et avec toutes les blessures qu'il a eues, et tous ces mois à l'arrêt, est toujours revenu et a toujours gagné, insiste Moya. Là, il s'est auto convaincu qu'avec ses qualités, il s'affûte pendant les deux ou trois premiers matches d'un Grand Chelem, il retrouve la forme, et une fois qu'il est en huitièmes de finale ou en quarts, il redevient le Rafa Nadal de toujours. Et ce, d'autant plus ici à Roland-Garros."
Jamais Nadal n'a songé au forfait avant le tournoi. Il l'a assuré vendredi après sa demi-finale face à Alexander Zverev. "Je n'étais pas très positif après Rome, c'est vrai, concernant mon pied, a-t-il admis. Mais je savais que je pourrais jouer ici, et c'est le cas." Entre son pied et un tableau qui ne lui aura guère fait de cadeau, il aura en tout cas sué comme jamais pour atteindre la finale. Cinq sets face à Félix Auger-Aliassime. Une baston nocturne contre Novak Djokovic en quarts. Puis cette qualification en moins de deux sets mais plus de trois heures face à Alexander Zverev, avec le dénouement que chacun connaît.
Sur surface rapide, je serais un peu plus inquiet
Est-il rôti, le Rafa ? "En demi-finale, il a eu une baisse physique rapidement dans le match", relève Carlos Moya. Mais son protégé balaie l'argument. Ce qui l'a perturbé vendredi, outre la qualité du tennis de Zverev, ce sont les conditions, lourdes et humides, qui ont contribué à scotcher la balle dans sa raquette. Mais le physique, no problemo. "Physiquement, je vais bien, jure le Majorquin. Généralement, mon problème, ce n'est pas la performance physique."
Non qu'il n'ait pas souffert vendredi, mais la moiteur parisienne n'avait tout de même pas grand-chose à voir avec l'étuve que l'on connaît parfois à Melbourne. "Je le sais, lorsque je joue dans ce genre de conditions, je souffre un peu plus physiquement. Cela m'est arrivé en Australie contre Shapo (Denis Shapovalov, cette année, en quarts de finale, NDLR). Et aujourd'hui (vendredi), c'était encore comme ça, ce n'était pas complètement dingue, mais je souffrais."
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Mais de la même manière qu'il s'était vite refait la cerise en Australie pour ses deux derniers matches, lui et son clan sont convaincus qu'il lui restera assez de carburant pour rouler sur Casper Ruud. "Sur surface rapide, je serais un peu plus inquiet, explique encore son coach. Mais sur terre moins parce que, historiquement, il y a toujours bien récupéré de ses matches. Même à l'âge qu'il a, je pense qu'il va bien récupérer, il va se reposer et je ne pense pas que ce sera un handicap." De toute façon, on l'imagine mal s'effondrer maintenant. Et ici. Surtout ici.
Tout ceci a du sens parce que, vraiment, j'en profite
"J'ai fait tout ce que j'ai pu pour m'offrir au moins cette occasion d'arriver là où je suis maintenant, et j'en suis content, rappelle l'Espagnol. Content d'être en forme, de pouvoir jouer le dernier dimanche ici pour la finale. Cela signifie énormément pour moi, même s'il y a eu beaucoup de sacrifices par lesquels j'ai dû passer pour continuer à jouer. Tout ceci a du sens parce que, vraiment, j'en profite pleinement aujourd'hui dans ce tournoi."
Pour un peu, ce ne serait pas "encore un effort" mais "encore un match pour en profiter". Après avoir accompli tout cela, surmonté cette préparation hachée, sa rechute romaine, Auger-Aliassime, Djokovic, Zverev, comment l'imaginer trébucher sur le dernier obstacle ? Il est plus difficile de l'imaginer sans le trophée dimanche soir que ça ne l'était de le visualiser en vainqueur voilà quinze jours. Et ce n'est pas parce que c'est Ruud en face. C'est parce qu'il est Nadal.
Ou, dit autrement avec les mots de Carlos Moya : "L'expérience nous dit qu'il n'est pas facile de jouer sa première finale de Grand Chelem contre un joueur qui a eu énormément de succès. Nous comptons sur le facteur expérience, mais moi je préfère nettement me fier au jeu de Rafa." Parce qu'ici, c'est Rafa.
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Rafael Nadal

Crédit: Getty Images

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