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Roland-Garros - Ivanisevic ne digère pas : "J'ai le cafard, mais Novak gagnera Wimbledon"

Maxime Battistella

Mis à jour 06/06/2022 à 14:49 GMT+2

ROLAND-GARROS - Quelques jours après l'élimination de Novak Djokovic en quart de finale du Majeur parisien par le futur vainqueur Rafael Nadal, Goran Ivanisevic a accordé un entretien à nos confrères de Tennis Majors. Le coach du champion serbe n'a pas bien vécu la défaite de son poulain et se projette déjà sur Wimbledon dans quelques semaines.

"Le record en Grand Chelem et son obligation de gagner face à Nadal ont plombé Djokovic"

Et si ce Roland-Garros était un tournant majeur ? En allant chercher son 22e titre du Grand Chelem, Rafael Nadal a fait le break par rapport à ses deux acolytes du Big 3 qui en comptent 20 chacun. Mais alors que les perspectives de Roger Federer à presque 41 ans semblent limitées - s'il revient, il semble improbable qu'il puisse gagner un nouveau Majeur -, le coup a surtout été rude à encaisser pour Novak Djokovic. En grande confiance avant le tournoi parisien, il se voyait bien rattraper le Majorquin. Au lieu de cela, le voici quelque peu distancé.
Battu en quart de finale par Nadal du côté de la Porte d'Auteuil, Djokovic n'a pas semblé pouvoir alors donner sa pleine mesure. Et il n'est pas le seul à en être frustré. "J'ai le cafard et je ne peux pas dormir. Je ne peux pas dire que je suis déçu, mais je suis triste. Ce n'était pas un match parfait, ni d'un côté, ni de l'autre. Rafa n'a pas joué à un niveau spectaculaire, mais le langage corporel a fait la différence, du premier au dernier point", a estimé son coach Goran Ivanisevic dans un entretien accordé à nos confrères de Tennis Majors samedi.
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Nadal le GOAT ? "Il a fait le break à un moment crucial"

Il ne croyait sans doute pas assez qu'il pouvait gagner, et on ne peut pas se le permettre contre Rafa
Le Croate, qui n'a pas parlé à son joueur, trop affecté à chaud, ne s'explique pas la passivité de Djokovic durant la majeure partie de ce choc nocturne. Surtout après avoir vécu la demi-finale entre les deux hommes l'an dernier. A l'époque, malgré un mauvais départ déjà, le Serbe avait clairement haussé le ton pour prendre la direction des opérations. Il n'avait plus connu le moindre trou d'air comme ce fut le cas mardi dernier.
"Je l'avais prévenu, je vous l'avais même dit à vous (les journalistes, NDLR) que le début de match pouvait être décisif, mais il est encore mal parti… Et après le tournant du second set, la manière dont il a joué le troisième est incompréhensible. C'est comme s'il manquait d'énergie et qu'il ne croyait pas assez qu'il pouvait gagner. On ne peut pas se le permettre contre Rafa, parce que Roland-Garros est son tournoi. S'il avait gagné le 4e set, qui sait. Mais avec des "si"… Peut-être que le résultat aurait été différent, mais je ne comprends toujours pas son 'body language' et ce manque d'énergie. Novak a eu trop de hauts et de bas, alors que Rafa a été régulier et a mérité absolument de gagner ce match", a reconnu Ivanisevic.

Déstabilisé par le public ? Djokovic a l'habitude

Peut-être Djokovic s'était-il mis trop de pression avant le choc ? Pensait-il être dans l'obligation de gagner en raison de cette fameuse course au record en Grand Chelem ? Peut-être bien. A moins qu'il n'ait été déstabilisé par un court Philippe-Chatrier en éruption et quasiment à 100 % derrière son rival ? Mais le Serbe a tant prouvé par le passé sa capacité à résister à ce genre d'atmosphère partisane et même à s'en nourrir - Roger Federer peut en témoigner aussi bien à l'US Open en 2015 qu'à Wimbledon en 2019 - que l'hypothèse semble hasardeuse.
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Djokovic, le mal-aimé ?

D'ailleurs, Ivanisevic lui-même n'y croit pas. "La seule chose que je n'aime pas et qui n'est vraiment pas juste, c'est que le public ait hué Djokovic quand il est entré sur le court. Je veux dire, c'est le numéro 1 mondial (pour une semaine encore, NDLR) et il a gagné 20 titres en Grand Chelem. Qu'on l'aime ou pas, on devrait le respecter. Je ne sais pas si Novak a été gêné par ce soutien écrasant pour Rafa, mais il a appris à gérer ça et ça ne peut pas être une excuse, à mon avis."

L'obligation de rebondir à Wimbledon

Alors quid de l'avenir ? Djokovic est-il définitivement K.-O. cette fois ? Il est vrai que cette saison 2022 est cruelle pour lui pour le moment. Interdit de participer à l'Open d'Australie car non vacciné, il a donc échoué dès les quarts à Roland-Garros et ne compte qu'un titre cette année, acquis à Rome. Mais le propre des champions de cette envergure est de se relever et de revenir plus fort après un échec, aussi cuisant soit-il. Wimbledon arrive vite et le Serbe, tenant du titre et six fois vainqueur, pourrait bien s'y relancer.
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D'autant que la concurrence sera moindre cette année en raison de l'exclusion des Russes du tournoi (Daniil Medvedev et Andrey Rublev dans le Top 10), de la blessure d'Alexander Zverev, de l'état de forme incertain de Matteo Berrettini, ou encore du forfait de Roger Federer évidemment, le seul à vraiment rivaliser avec le Serbe sur gazon ces dernières années. Un Rafael Nadal en pleine confiance et en lice pour le Grand Chelem pourrait certes constituer un obstacle majeur - on se souvient de leur demie d'anthologie en 2018 -, mais sera-t-il en état de participer ? Rien n'est moins sûr.
En tout cas, Ivanisevic ne doute pas des ressources de son poulain et de sa capacité à rebondir. "Bien sûr qu'il le peut ! Il n'a pas vraiment le choix pour être honnête. C'est le grand favori à Wimbledon, comme Rafa l'était à Paris. Novak doit bien se reposer et se préparer pour Wimbledon physiquement et mentalement. Je suis sûr qu'il peut le faire et je pense qu'il gagnera Wimbledon. J'ai un bon pressentiment pour ça."
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