Roland-Garros 2023 - 3e tour | La journée des favoris

En entrant sur le court ce samedi 3 juin, Alexander Zverev savait qu'il y a exactement un an, sur ce même Philippe-Chatrier, il avait joué l'un des plus grands tennis de sa carrière face à Rafael Nadal avant de connaître une blessure horrible qui l'avait tenu éloigné des terrains pendant de longs mois.

Mais l'Allemand est revenu comme il est revenu dans un duel mal embarqué face à Frances Tiafoe. L'Américain avait pris la première manche mais c'est bien Zverev qui s'est imposé (3-6, 7-6, 6-1, 7-6) pour aller affronter Grigor Dimitrov en 8es.

Il n'y avait pas tout à fait l'épaisseur d'une feuille entre les deux joueurs ce samedi sur le Central. Si la première manche a échoué dans les mains de Tiafoe, c'est parce que Zverev a manqué sa fin de set. Et l'Américain pourra regretter des occasions manquées, notamment dans la quatrième manche quand il a servi à 5-3 pour forcer le demi-finaliste 2022 à jouer une cinquième manche.

Mal parti, Zverev s'est lui remis la tête à l'endroit en prenant le service adverse dès le début de la deuxième manche. Qu'importe finalement qu'il ait fallu jouer deux jeux décisifs, il les a mieux négociés que Tiafoe. Pour la deuxième fois en trois jours, l'Allemand a fini tard son match. Il faudra bien récupérer car c'est un Dimitrov en confiance qui s'avance face à lui en début de deuxième semaine.

Tête de série n°9, Taylor Fritz était attendu pour un choc qui promettait face à Holger Rune en huitièmes de finale. Mais l'Américain s'arrête finalement dès le 3e tour de Roland-Garros, battu par l'Argentin Francisco Cerundolo en quatre manches (3-6, 6-3, 6-4, 7-5). Pourtant très bien parti dans ce match, Fritz a fini par payer ses trop nombreuses fautes directes (41). Lui aussi donnant énormément (56 fautes directes), Cerundolo a eu le mérite de continuer à attaquer et à prendre les choses en main (40 coups gagnants, contre 24 pour Fritz).

Rapidement agacé par la tournure des évènements, lorsque l'Argentin est peu à peu revenu dans le match entre la fin du deuxième et le début du troisième set, Fritz n'a jamais réussi à totalement reprendre son calme. Malgré un sursaut dans la quatrième manche, pour débreaker, l'Américain a de nouveau craqué à 5-5 et, cette fois, Cerundolo n'a pas cédé son engagement. L'Argentin se qualifie ainsi pour son premier huitième de finale en Grand Chelem, où il retrouvera le Danois Holger Rune.

Casper Ruud n’était peut-être pas bien réveillé, au moment d’ouvrir la journée sur le court Suzanne-Lenglen. Toujours est-il que le métronome norvégien n’était pas dans son assiette lors du premier set face à Chinois Zhizhen Zhang, 71e mondial qui a déréglé la tête de série numéro 4, inhabituellement maladroite (10 de ses 29 fautes directes dans le premier acte) pour laisser les commandes à son adversaire.

Encore en difficulté en début de deuxième acte, il a peu à peu retrouvé sa solidité au service, et commencé à faire mal par ses frappes de mule. En face, Zhang, obligé de forcer un peu plus, s’est mis à son tour à multiplier les erreurs, et a progressivement sombré dans la partie, finalement perdue en 2h35.

Avant de peut-être retrouver le Danois Holger Rune en quart de finale, le finaliste de la dernière édition devra d’abord se frotter au Chilien Nicolas Jarry, 35e à l'ATP et qui a disposé de l'Américain Marcos Giron en 4 sets (6-2, 6-3, 6-7, 6-3).

1h58. C’est le temps qu’il a fallu à Holger Rune pour boucler son match du troisième tour face à Genaro Alberto Olivieri (6-4, 6-1, 6-3), qui restait sur deux matches de plus de 3h dans cette quinzaine. Encore virevoltant, le Danois, privé d’opposition au 2e tour puisqu’il a profité du forfait de Gaël Monfils pour avancer sans jouer, a fait pleuvoir les coups de canon (35 coups gagnants) sur le pauvre Argentin, pourtant accrocheur.

Ainsi, c’est le 231e mondial qui a breaké d’entrée de match. Mais le public du court Philippe-Chatrier n’a pas attendu longtemps pour admirer les prouesses de la tête de série numéro 6, qui a empoché 5 jeux de suite avant de prendre la tête de la rencontre. Malgré quelques trous d’air, Rune n'a pas relâché l'étreinte ensuite, il avance sereinement pour un nouveau 8e de finale en Majeur, où il défiera Cerundolo.

Il a fini complètement rincé, incapable de rivaliser face à Yoshihito Nishioka, qui en a profité pour lui coller une bulle dans le 5e set. Après sa victoire homérique face au numéro 2 mondial Daniil Medvedev en plus de 4h, et son succès en 4 sets face à Guido Pella en près de 3h, le Brésilien Tiago Seyboth Wild s’est incliné face au 33e mondial au 3e tour (3-6, 7-6, 2-6, 6-4, 6-0).

Pourtant, c’est bien le fan du Gustavo Kuerten qui avait pris le meilleur départ dans ce match, profitant de l’extrême nervosité de son adversaire. Le Japonais a notamment perdu un jeu de service sur un point de penalité bêtement reçu. Seyboth Wild pourra notamment regretter ce tie break du 2e set mal négocié, qu’il a perdu après avoir mené 5-1 et gâché trois balles de 2-0. Ce qui a relancé son adversaire, vainqueur sur la durée. Second huitième de finale de Grand Chelem de suite pour Nishioka, qui défiera Tomas Martin Etcheverry, tombeur de Borna Coric au 3e tour (6-3, 7-6, 6-2).

Tomas Martin Etcheverry n'a toujours pas perdu le moindre set. Le 49e joueur mondial ne faisait pas partie de ceux que l'on attendait à ce niveau et avec cette manière mais l'Argentin se balade et ce n'est pas Borna Coric, pourtant tête de série numéro 15, qui dira le contraire. Certes le Croate n'est pas un pur terrien mais il ne s'attendait sans boute pas à prendre trois sets (6-3, 7-6, 6-2).

La durée du match, plus de trois heures, dit un peu plus du combat qui a eu lieu sur le 14 mais c'est bien Etcheverry qui avance et avec un 8e à jouer face à Nishioka, la porte des quarts est entrouverte pour lui.

Grigor Dimitrov est entré tard sur le court Simonne-Mathieu et il y a vu la nuit tomber mais ne s'est pas éternisé dans celle-ci. Opposé à Daniel Altmaier qui avait créé la surprise en jouant un superbe tennis pour éliminer Jannik Sinner au deuxième tour, le Bulgare s'est imposé en trois manches (6-4, 6-3, 6-0) et un tout petit peu plus de deux heures de jeu.

Très solide sur son engagement (deux breaks concédés dont un à 5-0 en sa faveur dans l'ultime set), Dimitrov s'en est tenu à son plan : faire jouer son adversaire, provoquer ses fautes, nombreuses, et le crucifier dès que l'occasion se présentait. Un plan qui a fonctionné à plein puisqu'il n'a jamais été mis en danger, éteignant la confiance engrangée par Altmaier au tour précédent. En huitième de finale, où il n'était allé qu'une fois à Roland en 2020, le Bulagre défiera Alexander Zverev.