Roland-Garros 2023 | Carlos Alcaraz : "Tout le monde attendait ce duel contre Djokovic, moi y compris"

Novak Djokovic et Carlos Alcaraz ont chacun perdu un set dans ce Roland-Garros. Pour le Serbe, ce fut en quarts de finale face à Karen Khachanov. Pour l'Espagnol, bien plus tôt dès le deuxième tour contre Taro Daniel. Son quart, le numéro un mondial l'a survolé pour justement retrouver l'autre favori de ce Roland-Garros. Un duel attendu bien avant que le tournoi commence puisque le tirage au sort les avait placés ensemble dans la partie haute du tableau. Du papier à la réalité, il y avait quelques pas à franchir. Chose faite depuis ce mardi soir, place à l'attente désormais.

Qualifié pour les demi-finales quelques heures avant son adversaire, Novak Djokovic n'a pas dû rater une miette de la courte night session qui opposait Alcaraz à Stefanos Tsitsipas. Et si le Grec a jugé que son adversaire du soir n'avait pas été "exceptionnel" mais simplement "très bon", l'impression laissée par le numéro un mondial appelait de sacrés superlatifs, plutôt proches à vrai dire de la rareté.

"Mon niveau s'améliore de tour en tour, a prévenu l'Espagnol. J'ai vraiment très, très bien joué, c'était sans doute l'un des meilleurs matches de ma carrière. Aujourd'hui, tout ce que je faisais était facile, paraissait facile pour tout le monde, pour moi aussi." Devant sa télévision, Novak Djokovic a-t-il été impressionné ? Et aurait-il préféré être opposé à un Tsitsipas qu'il a déjà battu sur la terre de Roland-Garros, en finale en 2021 ?

On doute que l'immense compétiteur qu'est le Serbe ne se délecte pas d'un duel face à la sensation du tennis mondial depuis dix-huit mois. Questionné sur son futur duel face à Djokovic, Alcaraz n'a rien caché de ses sentiments. "Je dirais que depuis le tirage, tout le monde attendait ce match, ce duel contre Novak, moi y compris, a-t-il souri. Je voulais vraiment disputer ce match contre lui." Voilà qui est dit et qui rappelle d'une certaine manière la confession d'un Roger Federer heureux de se retrouver à nouveau face à Rafael Nadal sur ce même ocre parisien en 2019. L'histoire commune en moins, nuance d'une sacrée importance.

"Depuis l'an dernier, je voulais rejouer contre Novak, a encore confié Alcaraz. Nous jouons tous les deux à un très haut niveau et comme je l'ai déjà dit, si vous voulez être le meilleur, vous devez battre le meilleur. J'ai hâte de l'affronter, je vais en profiter. Pour moi, c'est incroyable de marquer l'histoire, de jouer contre des gars comme lui". Un succès contre Djokovic permettrait sans nul doute au numéro un mondial de marcher vers l'histoire mais il aurait une autre vertu : celle de retarder le 23e sacre en Grand Chelem de son rival de vendredi. Et donc sa prise de pouvoir totale en Majeur face à Rafael Nadal (22 titres, comme Djokovic).

Vendredi, ce sont 45 demi-finales de Grand Chelem qui vont s'affronter. D'un côté du filet, 44. De l'autre… une seulement. "J'aimerais dire que ma jeunesse va avoir plus d'impact que son expérience, rigole Alcaraz. Mais il va jouer sa 45e demi-finale en Grand Chelem, ce sera ma deuxième. Je dirais que l'expérience prime par rapport à cela. Je ne vais pas trop y penser."

L'expérience sera sans aucun doute de l'autre côté du filet et ces matches-là, s'ils se gagnent sur le court, peuvent se perdre avant, dans l'approche évidemment particulière. "Honnêtement, je n'arrêterai pas de penser à ce match, a confié Alcaraz à Eurosport. Je suis un gars très compétitif qui veut jouer demain si je le peux. J'ai vraiment hâte de jouer ce match et je ne vais pas arrêter d'y penser une seconde. Nous avons deux jours pour nous entraîner, pour nous préparer, mentalement et physiquement, et nous verrons." Le monde du tennis attend ça avec au moins autant d'impatience qu'Alcaraz lui-même.