Roland-Garros | Demi-finales dames | Et Aryna Sabalenka s'est écroulée : "Je n'étais plus là..."

Elle avait fait le plus dur. Malmenée pendant toute la première moitié de cette demi-finale par Karolina Muchova, menée 7-6, 2-0, Aryna Sabalenka avait réussi à faire tourner la rencontre au point d'obtenir une balle de match à 5-2 dans la dernière manche, face à une adversaire physiquement mal en point. Puis tout lui a échappé. Ce point, ce jeu, son service, le contrôle de la rencontre et tout le reste. Voilà comment la numéro 2 mondiale a laissé filer une finale qui avait fini par lui tendre les bras.

Que s'est-il passé pour que la Biélorusse perde les cinq derniers jeux de ce match ? Un écroulement final presque incompréhensible. Pour elle, c'est à 5-3, au moment de conclure sur sa mise en jeu, qu'elle a perdu le fil pour de bon. "Je servais pour le match et le fait de le perdre, ça l'a relancée, elle a commencé à jouer à nouveau de façon beaucoup plus agressive. Moi, j'ai perdu mon rythme. Je n'étais plus là...", a résumé Sabalenka.

En dépit de la différence de statut des deux joueuses, et même si la présence de Muchova dans le dernier carré constituait une surprise, la lauréate de l'Open d'Australie ne s'attendait pas à une partie de plaisir jeudi. Si elle a perdu, ce n'est pas pour un excès de confiance ou une insuffisance de méfiance. "Karolina était peut-être en dehors des radars parmi les favorites, mais elle est toujours capable de jouer du très grand tennis, a-t-elle rappelé. Elle est capable de frapper fort, de délivrer des amorties, de venir au filet, donc c'est compliqué de construire un point contre elle. Aujourd'hui, elle a super bien joué."

La Biélorusse a donc manqué une opportunité en or de disputer une deuxième finale majeure consécutive. C'est aussi la première place mondiale qui s'est évaporée, au moins pour le moment. Iga Swiatek n'ayant pas trébuché pas contre Beatriz Haddad Maia dans a seconde demi-finale du jour, la Polonaise est assurée de rester au pouvoir après Roland-Garros, même si elle sera plus que jamais sous la menace.

Ces deux semaines n'auront pas été de tout repos pour Aryna Sabalenka, souvent sous le feu des questions politiques autour de la guerre en Ukraine, dans laquelle son pays est impliqué au côté de la Russie. A nouveau relancée maladroitement ce jeudi en conférence de presse, elle a poliment décliné. "Je ne veux pas parler de politique aujourd'hui, parlons juste de tennis, s'il vous plaît. J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur ce sujet, passons à autre chose."

Elle ne s'est en tout cas pas retranchée derrière ce sujet pour justifier quoi que ce soit. "Emotionnellement, je me sentais très bien aujourd'hui", assure-t-elle. Et elle ne conservera certainement pas un mauvais souvenir de son passage porte d'Auteuil. "Je pense que je vais sortir plus forte de ce Roland-Garros, va même jusqu'à dire Sabalenka. A aucun moment je ne me suis dit que je n'avais plus envie de jouer au tennis durant ces deux semaines. Je ne considère pas ce tournoi comme négatif. Je pense que j'ai beaucoup progressé sur la terre battue, et c'est mon meilleur résultat ici."

Mieux, elle a des perspectives devant elle avec la saison sur gazon et Wimbledon, dont elle avait été privée en 2022, à l'instar de tous les Russes et Biélorusse, bannis du tournoi. Comme, en prime, elle a obtenu ces derniers jours son visa pour le Royaume-Uni, tous les nuages sont levés. "Je suis super impatiente, j'adore jouer là-bas, l'atmosphère. Tout ça m'a manqué l'année dernière. J'ai hâte de revenir." D'ici là, elle ne pense qu'à une chose : "me reposer."