Roland-Garros - Gaston sur son amende : "C'était de la frustration, pas de la triche"

A quel point la polémique a-t-elle pesé sur sa performance ? Hugo Gaston lui-même ne le sait peut-être pas. En toute honnêteté, le Français abordait ce Roland-Garros en panne de confiance. Et sans l'amende impressionnante dont il a écopé avant la quinzaine pour avoir jeté une balle volontairement sur le court en plein point à Madrid, il n'aurait peut-être pas fait mieux ce mardi au 1er tour contre le Slovaque Alex Molcan (6-1, 7-6, 6-4). S'il a voulu parler de son match d'abord, le jeune Français n'a pas évité le sujet qui fâche.

"Je vais clarifier la situation : j'ai vu ce qui s'est dit dans les médias, je ne me suis pas exprimé sur les réseaux sociaux. Beaucoup de personnes ont dit que j'ai voulu tricher, c'est faux. Tout joueur de tennis a des gestes qu'il ne contrôle pas. C'était un geste de frustration, c'était à la fin du premier set", a-t-il affirmé en préambule, ne s'exonérant pour autant de rien. "Ce sont des choses qui ne se font pas, je le reconnais. Je me suis excusé aussi auprès de la Fédération parce qu'ils m'aident au quotidien. J'ai lu beaucoup de choses dans les médias, forcément, ça ne fait pas trop plaisir. Ça fait partie de la vie, on ne réagit pas toujours bien correctement. J'ai fait une erreur, je l'ai payée. C'est comme ça."

Chouchou du public depuis son parcours à la David contre Goliath en 2020, édition qui l'avait vu atteindre les huitièmes de finale à la surprise générale, Hugo Gaston sait que son image en a forcément pris un coup. Mais il a tenu à donner quelques précisions sur son statut de "récidiviste" mis en lumière par l'ATP pour expliquer la sévérité de son amende (72 000 euros après appel). Non, Gaston n'a pas pour mauvaise habitude de lancer des balles sur le court pour arrêter les points.

"J'ai aussi entendu qu'il y avait eu des récidives, que ce n'était pas la première fois. J'ai en effet pris plusieurs amendes, mais jamais sur des gestes comme ça. Ce sont des choses qui ne me représentent pas. Je m'en suis excusé auprès de mon adversaire après le match. Tout s'est très bien déroulé après ce geste, il n'y a pas eu de problèmes. Sur le moment, l'arbitre ne l'avait pas vu. Ce n'est pas quelque chose de bien à faire, mais c'était de la frustration, pas de la triche. A aucun moment le point n'a été rejoué, et à aucun moment, je ne l'aurais demandé", a-t-il insisté.

Reconnaissant ses torts, il a quand même donné son avis sur la sanction, dont l'ampleur lui apparaît quelque peu disproportionnée, comme le disait d'ailleurs Benoît Paire lundi. "Je suis le principal concerné donc je ne vais pas dire que ce n'est pas assez. Je trouve que c'est beaucoup. Après, j'ai pris quelques amendes en début d'année et ils augmentent pour nous faire comprendre qu'il faut arrêter. J'ai compris beaucoup de choses, ça va me faire grandir. J'aurais aimé que le montant soit inférieur parce que quand on voit ce que les joueurs gagnent en Challengers, ce n'est pas forcément équivalent à ce que j'ai pris sur cette amende."

Mais à ce tarif, c'est sûr, il sera plus vigilant à l'avenir. A 22 ans, Hugo Gaston a encore de l'expérience à prendre. Cette mésaventure aura forcément des vertus à l'avenir. "Je suis quelqu'un qui ne m'énerve pas facilement et qui ne prend pas des warnings à tous les matches. J'en ai pris trois cette année et ils m'ont coûté cher. Forcément, il y a des fois où j'aurai envie de casser une raquette, mais il va falloir que je me retienne sinon ça va faire cher, a-t-il lâché en souriant. Je n'ai aucune inquiétude par rapport à ça, parce que je sais ce que je vaux, ce que je représente. Toutes les personnes qui me connaissent savent qui je suis."