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Rolex Paris Masters - Pour Gaël Monfils, tout s'est joué le 4 septembre

Laurent Vergne

Mis à jour 02/11/2019 à 09:43 GMT+1

ROLEX PARIS MASTERS - Echec et mat. Dévoré par Denis Shapovalov (6-2, 6-2) et au bout du rouleau physiquement, Gaël Monfils n'ira pas au Masters. Mais ce n'est pas à Bercy ce vendredi que le Français a vu Londres s'envoler. C'est à New York, alors qu'il jouait le feu, lors d'un autre quart de finale, bien plus à sa portée. Reste une saison solide, avec un Top 10 à défaut de Masters.

Gaël Monfils - Matteo Berrettini

Crédit: Getty Images

Vendredi soir, Gaël Monfils jouait pour aller au Masters. Cela n'arrive pas si souvent dans une carrière. Dans une carrière comme la sienne, s'entend, où la présence dans le Top 10 n'a rien d'une évidence. Il est donc tentant de considérer que le Français a laissé passer une chance, sinon unique, en tout cas rare. Balayé par Denis Shapovalov (6-2, 6-2) dans ce match décisif, il a raté le coche, et pas d'un cheveu. Mais ce dénouement a quelque chose d'un trompe-l'œil. Ce n'est pas à Bercy en cette triste Toussaint que Monfils a manqué la qualification pour le Masters, mais bien deux mois plus tôt, de l'autre côté de l'Atlantique.
Le 4 septembre dernier, Gaël Monfils affrontait Matteo Berrettini à l'US Open. Un quart de finale, déjà. Outre la place dans le dernier carré new-yorkais, ce duel-là valait 360 points au classement ATP. Enlevez-les à l'Italien, rajoutez-les au Français, et la liste des protagonistes londoniens serait inversée ce vendredi soir. C'est là que Monfils n'a pas su saisir une opportunité en or. Battu 7-6 au cinquième set dans un finish aussi dramatique qu'épique, le Parisien avait vendangé ce quart bien plus tôt, alors qu'il menait 6-3, 2-0 et balle de double break en sa faveur. Là, la tronche n'a pas suivi.
En revanche, mettre sa déculottée face à Shapovalov sur le compte d'une défaillance mentale relève du contre-sens. A New York, Monfils pratiquait du très bon tennis. Il aurait pu, il aurait même dû battre un Berrettini tendu par la découverte d'un match de cette importance. Cet échec contre l'Italien pèse lourd, très lourd, car c'était un match largement à sa portée. A Roland-Garros, face à Dominic Thiem, il avait juste buté sur beaucoup plus fort que lui. A l'US Open, la donne était différente et le résultat aurait dû l'être aussi.
Mais aujourd'hui, Flushing et septembre sont loin. Totalement cramé physiquement, le numéro un tricolore n'a plus les moyens de rivaliser. L'anomalie, ce n'est pas qu'il se soit montré incapable de dominer Shapovalov, mais bien qu'il se soit retrouvé en position de jouer un match avec une qualification pour le Masters en jeu. Il l'a dit lui-même vendredi soir, sa demi-finale à Vienne la semaine passée comme son quart ici à Paris tiennent déjà "du miracle" vu son niveau actuel. "Il n'y avait pas de stress ce soir, a-t-il assuré. Il (Shapovalov) a juste très bien joué. Je n'ai pas été capable de rivaliser en termes de niveau de jeu avec lui. J'ai un niveau très moyen, qui m'a permis de gagner certains matches, mais pas de battre un joueur comme Denis." Il a raison, et il n'y a pas à chercher plus loin.
Il est donc temps de dresser le bilan. Finir sur une telle débâcle n'est évidemment pas le meilleur moyen de poser un point d'exclamation, mais tout n'est pas à jeter. Il est sans doute "juste" qu'il ne soit pas au Masters. Pas pour sa performance du soir, mais parce qu'il aurait été le seul des huit Maîtres 2019 à n'avoir joué ni finale de Masters 1000 ni demi-finale de Grand Chelem. Mais il serait cocasse de cracher sur un Top 10. A l'échelle du tennis français masculin, c'est une performance louable à défaut d'être exceptionnelle. Rappelons qu'il y a un an, le numéro un tricolore, Richard Gasquet, achevait la saison à la 26e place.
Gaël Monfils a fait une bonne saison : un quart et un huitième en Grand Chelem. Une demie et deux quarts en Masters 1000. Un titre en 500 et deux autres demies dans cette même catégorie de tournoi. Il a connu deux périodes fastes, en février-mars, puis à la fin de l'été. Il lui manque encore d'être performant plus souvent, et surtout de l'être face aux meilleurs. 10e en fin d'année, il n'avait fait mieux qu'une fois, en 2016, l'année de "son" Masters, toujours à décliner au singulier, donc.
Mais globalement, à défaut d'un coup d'éclat majuscule, et en dépit de certaines absences comme au cours de cet automne où il a peut-être eu le tort de trop jouer (six semaines consécutives, de Zhuhai à Bercy, était-ce raisonnable, physiquement et mentalement ?), nous avons eu droit à un Monfils impliqué, avec une forme de constance dans la performance. Dans quelques années, vu la disette qui risque de se profiler, nous rigolerons peut-être du temps où un joueur français se faisait torpiller pour être passé à un match du Masters...
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Gaël Monfils

Crédit: Getty Images

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