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Bercy, terminus d'un circuit sur les rotules

ParAFP

Publié 01/11/2018 à 23:38 GMT+1

MASTERS PARIS-BERCY - Blessures en série, forfaits, joueurs à fleur de peau: le Masters 1000 de Paris continue de payer les pots cassés d'une saison de tennis éreintante. La tendance est accentuée par un calendrier qui ne cesse de se densifier, sans inquiéter toutefois les organisateurs.

Rafa Nadal; Rolex Paris Masters

Crédit: Getty Images

Deux forfaits de dernière minute, dont celui du N.1 mondial Rafael Nadal, cinq abandons en cours de tournoi, des appels au médecin lors de chaque rencontre ou presque, une ribambelle de raquettes brisées de fureur, et même des insultes à peine masquées par Fernando Verdasco envers un juge de ligne. Voilà le constat après trois jours et demi de jeu à Bercy: le circuit ATP est à la fois sur les rotules et sur les nerfs. "Nous sommes tous vraiment fatigués", confirme Diego Schwartzman, 19e mondial. L'Argentin vient de passer plus de deux mois de suite loin de chez lui, pour la deuxième fois depuis janvier. "Ce n'est pas facile".
Gilles Simon a lui eu "deux jours de repos sur les sept dernières semaines". "Sans compter les voyages, parce qu'un Paris-Tokyo, ça défonce un peu quand même", s'amuse le Français, qui s'avoue avant tout "content de ne pas s'être blessé" durant cette période. Car des blessés, il y en a beaucoup à la fin du mois d'octobre, après 10 mois de tournois à répétition.
Il faudrait un 13e mois
A voir les grimaces de douleur du Bosnien Damir Dzumhur lors de son match contre Novak Djokovic, qu'il a fini par abandonner jeudi, ou l'immense prudence de Nadal, qui "préfère éviter de faire des choses drastiques" pour ne pas compromettre déjà sa saison 2019, les interrogations quant au calendrier interminable du tennis ressurgissent immédiatement. "Le calendrier est 'OK', mais c'est l'année qui est trop courte. Il faudrait un 13e mois pour se reposer", plaisante Dominic Thiem. Le dernier finaliste de Roland-Garros a paradoxalement "profité de deux, trois semaines de repos forcé pendant l'été à cause d'une maladie" pour revenir en forme à l'automne.
Ce même paradoxe explique en partie le règne sans partage de Djokovic depuis quatre mois, le Serbe n'ayant quasiment pas joué entre juillet 2017 et avril 2018. "Les joueurs s'entraînent de plus en plus, les périodes de repos sont extrêmement minces et les organismes sont très sollicités", constate l'ancien joueur Fabrice Santoro. "La concurrence est tellement importante que chaque jour, ils doivent repousser leurs limites. Et à force de le faire, ça casse." Cela casse tellement que Roger Federer et Fabio Fognini, dont les adversaires ont déclaré forfait, se sont affrontés jeudi soir en 8es de finale sans avoir joué le moindre match jusque-là !
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Guy Forget - Paris Bercy 2017

Crédit: Getty Images

La blessure fait partie du jeu
"Ce n'est pas nouveau", se défend le directeur du tournoi Guy Forget, mettant en avant son "superbe plateau". "Au Masters de Londres dans dix jours, ils sont aussi confrontés au même problème avec les huit meilleurs joueurs du monde". Ce qui est bien nouveau, en revanche, c'est l'apparition de plusieurs autres épreuves dans les dernières semaines de l'année. La quasi-totalité des têtes d'affiche présentes à Bercy ont disputé avec sérieux la Laver Cup, exhibition opposant à Chicago en septembre une équipe européenne à une équipe du reste du monde.
Et en 2019, d'autres voudront peut-être privilégier la nouvelle version de la Coupe Davis, disputée en novembre sur une semaine, voire se préserver pour la World Team Cup, compétition similaire qui devrait ouvrir la saison 2020... "Il n'y a pas de densification", répond Forget. "Les joueurs ont besoin de faire des choix, certains le font mieux que d'autres. On va espérer que sur nos tournois, les joueurs arrivent en pleine forme physique, tout en sachant que la blessure fait partie du jeu." Pour autant, le Masters de Paris étudie les moyens de se renouveler. "On n'a pas fermé la porte" à une reprogrammation du tournoi ailleurs dans le calendrier, peut-être en septembre, ou en février, confie Forget. "Mais la route est encore longue". Et semée d'embûches.
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