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Le service, la discrète contre-révolution qui change tout pour Novak Djokovic

Cyril Morin

Mis à jour 29/10/2018 à 19:38 GMT+1

MASTERS PARIS-BERCY - Numéro 2 mondial, Novak Djokovic aborde Paris-Bercy dans la peau du favori après son automne complètement fou, ponctué par sa victoire à Shanghaï. C’est d’ailleurs en Chine que sa qualité de service a fait la Une après avoir défrayé la chronique par ses changements inefficaces en début d’année. Zoom sur une arme fatale souvent sous-estimée chez Djokovic.

Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

"C’était clairement une des meilleures semaines de ma vie au service". Au moment d’évoquer son sacre à Shanghai, Novak Djokovic n’a pas mis longtemps à mettre le doigt sur une donnée de son jeu souvent mésestimée. C’est connu, la légende Djoko s’est construite sur une idée essentielle : être l’un des meilleurs relanceurs du circuit, l’un des meilleurs défenseurs aussi et un joueur à l’intelligence tactique bien supérieure à la norme. D’ailleurs, en retour, le Djoker est le troisième joueur le plus efficace du circuit avec 31% de jeux gagnés, derrière Rafael Nadal et Diego Schwartzman.
Mais, dans l’équation Djokovic, on a souvent eu tendance à mettre sous le tapis son jeu vers l’avant et son service. Pourtant, les chiffres de sa semaine chinoise parlent d’eux-mêmes : aucun break concédé et 85% des points gagnés après son premier service. Signe que les choses vont bien mieux dans ce secteur de jeu. Car un coup d’œil dans le rétro montre à quel point le probable futur numéro un mondial a su évoluer.

Un geste différent en début d’année

Le circuit ne bruissait que de ça, ou presque, en début d’année. Blessé au coude et obligé de se faire opérer, le Serbe faisait son grand retour sur le circuit avec une nouveauté : un geste de service plus court, destiné à préserver son articulation qui l'a tant fait souffrir. Un coup de fusil qui avait permis à Djoko de gagner en puissance mais l’avait beaucoup trop exposé sur seconde balle et rendu sa première presque trop prévisible. Privé de son arme secrète, Djokovic, également limité à l’échange, avait forcément sombré.
Alors, plutôt que de continuer à révolutionner son jeu, Djoko est revenu aux fondamentaux. A mesure que son coude se faisait moins douloureux, il a peu à peu retrouvé son geste d’antan. Le retour de Marian Vajda a également énormément pesé dans la balance. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Exit le nouveau service, retour à l’ancien geste. Moins de puissance certes. Mais une efficacité redoutable.
Tellement efficace que le Serbe est revenu dans le top 10 du classement des joueurs qui présentent le meilleur pourcentage de jeux de service remportés cette année avec 87%. Djokovic est neuvième d’un classement dominé par les Isner, Raonic, Anderson ou Federer. Des cadors affirmés dans l’exercice en somme. Preuve que le Djoker fait désormais (ou à nouveau) partie d’une caste à part.
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Novak Djokovic s'entraîne au service sous les yeux de Marian Vajda

Crédit: Getty Images

La variété plutôt que la puissance

Sa première force ? Passer plus de premières que la moyenne. Avec 67% de premières balles, Djokovic est 4e au classement sur l’année 2018. Quand on sait qu’il gagne 74% de points après son premier service… Il est d’ailleurs intéressant de noter que ses stats sont similaires à celles qu’il présentait lors son année 2015 complètement folle.
Le mot-clé ? La variété. Djoko ne sert pas le plomb puisqu’il n’a mis "que" 300 aces cette saison. Une broutille comparé aux 1096 d’un John Isner. En revanche, ses zones sont remarquables. L’analyse de ses impacts, permis par l’outil développé par l’ATP, montre que Djoko vise systématiquement une zone bien précise. La répartition de ses premiers services s’effectue de manière assez claire :
  • Service au T : 328 services (240 points gagnés)
  • Service au centre : 52 services (31 pts gagnés)
  • Service extérieur : 328 services (231 pts gagnés)
En somme, dès son premier service, Djokovic construit son point. Un service extérieur réussi lui ouvre souvent le court en sortant un maximum son adversaire de celui-ci pour mieux prendre le contrôle des opérations. Même constat pour le service au T, souvent slicé, qui lui permet de fixer son adversaire au centre du terrain et d’ouvrir sur le côté choisi. Le fameux penalty en somme. Parfait pour plier l’affaire en deux coups de raquette. Et remettre le circuit sous sa domination. Avec une arme sous-estimée mais dévastatrice.
Novak Djokovic au service
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