Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le duel Nadal-Djokovic et la bataille pour le Masters : Bercy, coeur de luttes capitales

Maxime Battistella

Mis à jour 28/10/2019 à 10:34 GMT+1

MASTERS PARIS-BERCY – Dernier Masters 1000 de l’année, le tournoi parisien revêt une importance particulière cette année. Il met ainsi en scène deux combats principaux : celui pour la première place mondiale en fin d’année entre Novak Djokovic et Rafael Nadal, et celui pour les deux dernières places qualificatives pour le rendez-vous des Maîtres à Londres.

Karen Khachanov à Paris-Bercy en 2018

Crédit: Getty Images

ROLEX PARIS MASTERS

Catégorie : Masters 1000
Pays : France
Dates : 28 octobre-3 novembre
Surface : Dur indoor
Dotation : 5 207 405 euros
Tenant du titre : Karen Khachanov
Dernier Masters 1000 de la saison, le tournoi parisien occupe une place particulière dans le calendrier ATP. Riche en points grâce à ce statut, il fait office de juge de paix quant à l’attribution des dernières places pour le tournoi des Maîtres à Londres, clou du spectacle tennistique réunissant les huit meilleurs joueurs du monde. Cette édition 2019 décidera d’ailleurs de l’attribution des deux derniers billets d’Eurostar. Dans cette perspective, Paris peut apparaître comme une véritable antichambre de la capitale anglaise. Mais cette simple présentation serait bien trop réductrice pour rendre justice à un événement dont la création remonte à plus de trente ans, en 1986.
A l’époque appelé "Open de Paris", il devient rapidement l’événement majeur de la saison indoor. Quasiment tous les plus grands champions des années 1990, 2000 et 2010 ont ainsi inscrit leur nom au palmarès. Boris Becker, Pete Sampras, Andre Agassi, Marat Safin, David Nalbandian, Novak Djokovic, Roger Federer ou encore Andy Murray y ont triomphé. Absent notable dans cette liste prestigieuse, Rafael Nadal a souvent fait l’impasse sur le tournoi à cause de blessures. Il y compte toutefois une finale en 2007.
picture

Le court central de Paris-Bercy en 2018

Crédit: Getty Images

Directeur du tournoi, Guy Forget est l’un des trois Français, avec Sébastien Grosjean et Jo-Wilfried Tsonga, à avoir été sacré champion dans le palais omnisports de Paris-Bercy (POPB) dont le court central peut accueillir 15 000 spectateurs. A noter enfin que le trophée emblématique (provisoirement abandonné de 2007 à 2011) de l’épreuve sculpté en forme d’arbre est l’œuvre de l’Italien Lucio Fanti, qui l’avait imaginé en 1991. "Pour réaliser la toile commémorant le centenaire de Roland-Garros (auparavant appelé championnat de France et créé en 1891, ndlr), la direction du tournoi m’avait envoyé les tableaux des éditions précédentes. En retournant l’une des feuilles de papier à 90 degrés, le vainqueur se retrouvait en bas. L’ensemble ressemblait à un arbre, il suffisait alors de l’imaginer en 3D", avait fait remarquer l’artiste pour expliquer l’origine de son inspiration.

Les forces en présence

Le plateau de cette 34e édition est plus qu’alléchant. Parmi les 20 meilleurs joueurs du monde, Kei Nishikori, Félix Auger-Aliassime et Guido Pella, tous trois blessés, manquent officiellement à l’appel (tout comme Lucas Pouille, 21e). Un trio auquel il faut ajouter un absent de taille : Roger Federer. Sacré dimanche à Bâle, le Suisse a annoncé son forfait lundi matin. "Je suis extrêmement déçu de devoir me retirer du Rolex Paris Masters. Je dois me ménager car je veux jouer le plus longtemps possible sur l'ATP Tour. Je suis désolé pour mes fans français que je verrai l'année prochaine à Roland-Garros", a fait savoir le demi-finaliste de l'édition 2018.
Novak Djokovic et Rafael Nadal joueront, eux, c’est certain. Le Serbe et l’Espagnol poursuivront leur lutte à distance pour la place de numéro 1 mondial en fin de saison. Si le second est assuré de reprendre le trône à l’issue de Bercy, ce ne pourrait être que provisoirement. Comme mentionné plus haut, l’autre enjeu principal de ce tournoi est l’attribution des deux dernières places pour le Masters. Alexander Zverev et Matteo Berrettini partent avec une longueur d'avance, mais Roberto Bautista Agut, Gaël Monfils, David Goffin voire Diego Schwartzman n'ont pas dit leur dernier mot dans cette lutte finale.

Le tableau

Contrairement à l’année dernière, Novak Djokovic n’a pas hérité de Roger Federer dans sa moitié de tableau. Les deux hommes ne croiseront pas le fer, comme ils l'avaient fait en demi-finale l'an dernier, suite au forfait du Suisse. Mais le Serbe n’en est pas verni pour autant puisque trois hommes en forme l’accompagneront dans la partie haute : Stefanos Tsitsipas, Dominic Thiem et Daniil Medvedev, qui reste sur deux titres à Saint-Pétersbourg et Shanghaï. Le numéro 3 mondial suisse manquant à l’appel, Rafael Nadal bénéficie d’un parcours plus abordable, lui qui devait retrouver son plus grand rival dans le dernier carré.
Parmi les premiers tours des Français à suivre, Ugo Humbert aura un beau défi à relever face à Grigor Dimitrov et Gilles Simon devra sortir le grand jeu contre Denis Shapovalov. Jo-Wilfried Tsonga, qui a participé au tirage au sort, ne s’est pas non plus épargné puisqu’il affrontera d’entrée Andrey Rublev, avant de défier potentiellement Matteo Berrettini au 2e tour. S’ils écartent Dusan Lajovic et un qualifié, Richard Gasquet et Adrian Mannarino pourraient être les premiers adversaires respectifs de Djokovic et Nadal. Enfin, s’il gagne son premier match, Benoît Paire affrontera Gaël Monfils, grand gagnant théorique du forfait de Federer, qu'il devait défier en huitième de finale. Si la hiérarchie est respectée, la Monf' est attendue en quart contre Zverev.
Les quarts de finale théoriques :
Novak Djokovic (Srb/N°1) – Stefanos Tsitsipas (Gre/N°7)
Daniil Medvedev (Rus/N°4) – Dominic Thiem (Aut/N°5)
Alexander Zverev (All/N°6) – Gaël Monfils (Fra/N°13)
Karen Khachanov (Rus/N°8) – Rafael Nadal (Esp/N°2)

Trois moments marquants

1991 : Forget montre la voie. Guy Forget est le premier Français à avoir inscrit son nom au palmarès du tournoi lors d’une saison inoubliable pour lui qui l’aura vu atteindre son meilleur classement : numéro 4 mondial. Au POPB, il profite bien d’une partie de tableau dégagée par le forfait de Boris Becker et la défaite prématurée de Jim Courier pour écarter successivement Derrick Rostagno, Omar Camporese et Jonas Svensson. En finale, il triomphe du jeune et déjà redoutable Pete Sampras après une bataille acharnée (7-6, 4-6, 5-7, 6-4, 6-4). Cette victoire lui servira pour la finale de la Coupe Davis un mois plus tard à Lyon contre les Etats-Unis, puisqu’il offrira le point décisif à la France aux dépens de "Pistol Pete".
2011 : Federer, l’anomalie effacée. Roger Federer et Paris, c’est l’histoire d’un amour contrarié. Pourtant l’un des meilleurs joueurs de l’histoire en indoor, le Suisse a été moins souverain dans la capitale française où il a d’ailleurs d’abord été couronné sur la terre battue de Roland-Garros en 2009, un comble. Plusieurs fois forfait les années précédentes et battu malgré des balles de match en demi-finale par Gaël Monfils en 2010, les étoiles s’alignent pour lui en 2011. Intouchable de bout en bout, Federer ne lâche pas le moindre set, frustrant en finale Jo-Wilfried Tsonga, titré à Bercy trois ans plus tôt. Les deux hommes se retrouveront en finale du Masters quelques jours plus tard pour une issue similaire.
picture

13 novembre 2011: Roger Federer vince il Masters 1000 di Parigi-Bercy (Getty Images)

Crédit: Getty Images

2018 : Khachanov se révèle. La dernière édition du tournoi a vu l’éclosion d’un des représentants de la fameuse « Next Gen ». Karen Khachanov se souviendra longtemps de son premier (et unique jusqu’ici) titre en Masters 1000, et on le comprend. Sur sa route, le golgoth balaie pas moins de quatre top 10 consécutivement – John Isner, Alexander Zverev, Dominic Thiem et Novak Djokovic – dans sa marche triomphale. Sa performance en finale face au numéro 1 mondial serbe, certes émoussé par une demi-finale titanesque la veille face à Roger Federer, est restée dans les mémoires. Elle lui a permis d’être le troisième Russe à inscrire son nom au palmarès après Marat Safin et Nikolay Davydenko.

Trois chiffres à retenir

4. Quatre fois champion à Paris-Bercy, Novak Djokovic détient le record du nombre de titres dans le tournoi. Après son premier sacre en 2009 face à Gaël Monfils, le Serbe s’est même offert un triplé inédit de 2013 à 2015 et compte une finale supplémentaire, perdue l’an passé contre Karen Khachanov. Boris Becker et Marat Safin suivent, avec 3 couronnes chacun.
30. David Ferrer reste à ce jour le joueur le plus âgé à s’être imposé dans l’épreuve à 30 ans et 7 mois. Roger Federer a, lui, été couronné à 30 ans et 3 mois. Ce record tomberait cette année si l’un des trois monstres du circuit venait à s’imposer, par exemple.
7. C’est le nombre de finales atteintes par des Français en 33 éditions, soit 21 % du temps (un peu plus d’une fois sur 5), une proportion respectable. Guy Forget (1991, 1992), Sébastien Grosjean (2001), Jo-Wilfried Tsonga (2008, 2011) et Gaël Monfils (2009, 2010) y ont goûté pour trois titres décrochés (1991, 2001, 2008). Seul Monfils n’a pas remporté le trophée.

Le joueur à suivre : Rafael Nadal

Il s’agira de son premier tournoi officiel depuis son 19e titre du Grand Chelem à l’US Open. Assuré de reprendre la première place mondiale à Novak Djokovic la semaine prochaine, Rafael Nadal a tout à gagner à Paris-Bercy. L’Espagnol a profité de ces semaines de repos pour soigner une inflammation à la main gauche et se marier. Il semble donc arriver dans des conditions idéales pour le sprint final, fort de ses 1280 points d’avance sur son rival serbe à la Race. S’il remporte ce dernier Masters 1000 de la saison, il sera assuré de finir l’année sur le trône. Mais Paris-Bercy ne lui a historiquement jamais réussi et il pourrait bien manquer de rythme. Son état de confiance actuel devrait cependant l’aider et on observera avec attention son entrée en lice, peut-être face à Adrian Mannarino.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité