Djokovic touche terre

C'est officiel, Novak Djokovic a rattrapé Ivan Lendl. Pas au terme de son palmarès, mais déjà sur son nombre de victoires engrangées depuis le début de la saison. Avec un succès au 2e tour du tournoi de Belgrade, Nole a enchaîné son 25e succès de 2011 face au Roumain Adrian Ungur, 175e mondial (6-2, 6-3) qui a manqué l'occasion de contrarier l'histoire du Serbe. En attendant toujours de savoir qui viendra le détrôner, le N.2 mondial visera une 26e victoire de suite en quarts de finale, vendredi face au Slovène Blaz Kavcic, inconnu pour la plupart, mais pas du principal intéressé : "Il m'a battu lorsque nous avions 14 ans sur le circuit juniors. C'est l'heure de ma revanche", en souriait Djokovic.

Ce jeune Slovène de 24 ans, de la génération Djokovic donc et actuellement 85e mondial, a certainement dû sourire également en lisant les déclarations d'après-match de la star locale et internationale. Lui qui écumait encore les tournois Challenger la saison dernière va se retrouver au centre d'une lumière qui pourrait aussi bien le transcender que le bloquer complètement sur une surface qu'il aime bien. Kavcic s'est fait connaître cette saison, notamment en battant Jérémy Chardy au 1er tour de Chennai, mais également en sortant des qualifications de l'Open d'Australie où il a réussi à passer un tour (face au Sud-Africain Kevin Anderson, alors 56e mondial). Depuis c'est plutôt le calme plat. A Barcelone la semaine dernière, c'est Richard Gasquet qui lui a barré la route du 3e tour après trois manches (3-6, 6-4, 2-6).

Pour voir un adversaire "inquiétant" pour Nole sur la terre battue belgradoise, les demi-finales seraient un meilleur stade de compétition, Guillermo Garcia-Lopez, tête de série N.3, tenant le haut du pavé. S'il n'a pas de problèmes physiques ou d'allergie, comme l'an passé (ce qui l'a contraint à l'abandon en quarts de finale), celui qui rêve de battre Nadal en finale de Roland-Garros arrivera sans trop forcer à asseoir au moins cette 26e victoire, celle qui lui permettra de dépasser cette machine à gagner qu'était Lendl et qui en avait enchaîné 25 début 1986. Si impressionnant soit-il, il reste encore loin du record incroyable de John McEnroe et ses 39 matches sans défaite en 1984, année où il ne perdit que trois matches (Coupe Davis comprise). Sa série, débutée à l'époque à Philadelphie, s'était alors arrêtée face à Ivan Lendl en finale... de Roland-Garros.