Les 100 travaux de Justine

Les chiffres de la saison de Justine Henin donnent le tournis. 67 matches disputés cette année, 63 victoires. 14 tournois disputés pour 11 finales et 10 victoires. Chaque année, depuis ses débuts professionnels en 1999, l"indéboulonnable numéro un mondiale n"a cessé de progresser, l"année 2003 s"imposant déjà dans son palmarès comme une année d"exception, avec huit succès en tournoi. Pour finir, Justine Henin a signé le nouveau de record de gains dans une saison avec 5 429 586 dollars.

2007 est donc ce que la Belge aura fait de mieux jusqu'à présent, en dépit de son absence des courts aux débuts de la saison. Prise dans le tourment de son divorce avec Pierre-Yves Hardenne, la joueuse avait renoncé à la page australe et ne s'était même pas annoncée à l'Open d'Australie. Il fallut donc attendre février et le tournoi de Dubaï pour assister à la tonitruante mise en route de la Belge après une entame laborieuse à Paris.

Au fil des mois, sont tombés dans son escarcelle Roland-Garros, où elle a signé sa quatrième victoire, la troisième consécutive sur la terre battue parisienne, et l'US Open, remporté pour la deuxième fois après 2003. Et le Masters, aussi, pour la deuxième fois consécutive, point d'orgue d'une fin de sison proprement hallucinante puisqu'elle ne s'est plus inclinée depuis la demi-finale de Wimbledon face à... Marion Bartoli (6-1, 5-7, 1-6). Depuis, ce ne sont pas moins de 25 succès consécutifs que la Liégeoise de naissance a emmagasinés jusqu'à cette finale du Masters, à Madrid, face à Maria Sharapova (5-7, 7-5, 6-3), considérée par beaucoup comme le plus beau match de la saison.

Marion Bartoli est donc la dernière joueuse à avoir fait mettre un genou à terre à la Belge lors de la demi-finale londonienne. Une demi-finale que la Française avouait avoir renversé grâce à la présence de Pierce Brosnan, son acteur préféré et face auquel elle n'avait pas supporté d'être "aussi mauvaise" en début de match. Auparavant, seules la Tchèque Lucie Safarova, en demi-finale de l'Open Gaz-de-France, profitant de sa méforme, puis la renaissance Serena Williams au soir d'une renversante finale à Miami et Svetlana Kuzetsnova, en demie à Berlin, avaient réussi à lui faire mettre un genou à terre.

Que manque-t-il donc à Justine Henin pour entrer définitivement dans l'histoire de ce jeu ? Une rivale, sans doute. C'est en tout cas ce qui lui aura manqué en cette année 2007. Les s&oeligurs Williams ne brillent plus que par intermittence, Maria Sharapova, finaliste à l'Open d'Australie, a longtemps a disparu des écrans de contrôle avant de revenir échouer en finale du Masters, Amélie Mauresmo n'est plus tout à fait là et les jeunes classes de l'Est ne sont pas réellement arrivées à maturité pour prétendre rivaliser avec la Belge.

Et, à moins d'une révélation, seule Henin semble, en cette année 2008 qui s'annonce, capable d'assurer sa - propre - succession. Son tennis est plus intelligent et performant que jamais et ses progrès physiques lui assurent d'exister plus que jamais face aux cogneuses du circuit.