Djokovic détrône Nadal

Et à la fin, c'est Djokovic gagne. Cela peut être une rengaine, cela a été le refrain de toute cette saison 2011. Tout du moins des trois-quarts. Du haut de ses 24 ans, le Serbe est allé au bout de lui-même pour arracher des mains de Rafael Nadal l'US Open qui a bien failli lui échapper en demi-finales face à Roger Federer. Déjà vainqueur de l'Open d'Australie et de Wimbledon, voici Djokovic qui écrit un peu plus son histoire en étant le 6e homme à réaliser le Petit Chelem. Pour décrocher le quatrième titre majeur de sa carrière, le Serbe a remporté un match qui a tutoyé les sommets face à un Rafael Nadal qui aura bien vendu sa peau. Mais même le tenant du titre n'a pas pu empêcher le N.1 mondial d'empiler sa 64e victoire et son 10e titre de l'année.

Il faut dire que l'Espagnol partait de loin en ayant perdu leurs cinq précédentes confrontations, toutes en finale. "Novak fait des choses incroyables sur le terrain, a souligné Nadal. Ce qu'il réalise cette saison est probablement impossible à répéter. J'ai essayé d'être agressif mais il a toujours répondu. Je me suis battu jusqu'à la fin". Les deux premiers sets sont à sens unique. Dans un scénario quasiment similaire, c'est pourtant l'Espagnol qui réalise le break en premier, mais le Serbe y répond du tac au tac. Rafael Nadal ne sert pas mal, mais en face Novak Djokovic trouve des parades en retours à en donner le tournis. En deux heures de jeu, l'Espagnol est dos au mur en étant mené deux sets à rien (6-2, 6-4).

Le troisième set doit être le moment du coup fatal, mais le Serbe accuse le coup physiquement et c'est Nadal qui prend peu à peu l'ascendant au terme de conclusions de points toutes aussi belles les unes que les autres. L'Espagnol ne se désunit pas lors de la perte de son service au 11e jeu : il ose même pousser Djokovic au jeu décisif alors que ce dernier sert pour le match et est à deux points du titre. Le gain de la troisième manche (7 points à 2) relance le suspense jusqu'à ce que Nadal lui-même dans le quatrième set. Il lâche prise sous les coups de butoir de son adversaire qui a mal au dos mais qui garde une vision du jeu sans faille en empochant son 11e break du match ! (6-1). Au bout de 4h10 d'un match superbe, Novak Djokovic rejoint donc Rod Laver, Jimmy Connors, Mats Wilander, Roger Federer et Nadal lui-même au rang des joueurs ayant signé le Petit Chelem. Et une année inoubliable.

"C'est irréel, mon incroyable année continue, a déclaré un Djokovic hilare sur le court. Je félicite Rafa pour son tournoi. J'espère qu'on aura plein d'autres matches aussi disputés à l'avenir". Le Serbe conclut une quinzaine peu ordinaire et aux multiples rebondissements avec un départ en tromble (trois 6-0 en deux matches), deux abandons (face à Niland au 1er tour et Tipsarevic en quarts) et deux balles de match sauvées contre Roger Federer en demi-finales. Il faut remonter à Marat Safin à l'Open d'Australie 2005 pour trouver trace du dernier joueur vainqueur en Grand Chelem après avoir vécu pareille aventure et à Andy Roddick en 2003 à l'US Open. Rien ne pouvait arrêter ce Djokovic-là qui reste ainsi avec seulement deux défaites au compteur durant cette saison qu'il n'a pas fini de marquer de son empreinte.