Le Armstrong inutilisable

Quelques minutes après avoir débuté jeudi, le match Roddick-Ferrer a été interrompu quand l'Américain a signalé des poches d'eau sous la surface en fond de court. Cette rencontre avait déjà été interrompue au bout d'un quart d'heure de jeu mercredi à cause de la pluie, sur le même court Louis-Armstrong. Après plus d'une heure d'interruption, pendant laquelle les organisateurs ont tenté de régler le problème avec des moyens dérisoires et presque comiques (des serviettes et un aspirateur ménager), Roddick est revenu sur le court pour constater qu'aucune solution n'avait été trouvée et s'est montré très agité en s'adressant vertement au juge-arbitre du tournoi, Brian Earley.

"Qu'est ce que c'est là ? C'est de l'eau ? Je commence à être énervé. Et qu'est qu'on fait maintenant ?", a demandé l'Américain. "Je suis soufflé", a-t-il ajouté avant de retourner en coulisses. "Est-ce que tu arrives à y croire? Où est-ce qu'on est sensé jouer maintenant?", a-t-il dit tout fort, Ferrer à ses côtés. Quand il lui a été dit que le court N.13 était libre, il s'est exclamé: "Le 13 est libre, on y va!"

Ferrer a immédiatement acquiescé et les deux joueurs sont partis jouer sur le court libre, un tout petit stade de 600 places assises qui n'est pas équipé du "hawk-eye", le système vidéo de contestation des décisions arbitrales. "Je n'y avais plus joué sur le court N.13 depuis 1999, quand j'avais perdu au 1er tour du tournoi juniors", s'est amusé Roddick. "Si on m'avait dit que je jouerais sur le 13 un jour, je me serais promis de prendre ma retraite avant que ça arrive!""Il fallait qu'on joue sur ce court car il fallait qu'on joue. Point", a indiqué Ferrer. "J'espère que l'année prochaine on aura un toit sur la tête." L'organisation de l'US Open, malmenée par les mauvaises conditions météo pendant deux jours et par le sérieux coup de gueule des joueurs mercredi, a expliqué par communiqué: "Aucun match n'aura lieu sur le court Louis-Armstrong tant qu'une solution n'aura pas été trouvée".

"Un niveau inhabituellement élevé de précipitations en août et septembre a saturé la surface des courts (...), ont expliqué les organisateurs dans un communiqué. Tous les terrains étaient secs avant le début des matches jeudi mais quand le soleil a commencé à chauffer, l'évaporation de l'humidité a commencé à se matérialiser sur le Louis-Armstrong." Cela n'a pas empêché l'Américain de battre l'Espagnol 6-3, 6-4, 3-6, 6-3 sur un court sans hawk-eye pour rallier les quarts de finale de l'US Open pour la première fois depuis 2008.