Federer sur son coup magique : "Je n'ai pas pensé à le faire… jusqu'au moment où je l'ai fait"

Il faut se lever tôt pour impressionner Roger Federer. Mais il arrive, encore, que le principal intéressé s'étonne lui-même. C'est arrivé samedi sur le court Arthur-Ashe. Non, Roger Federer n'a pas été surpris de s'imposer en trois sets face à l'imprédictible Nick Kyrgios (6-4, 6-1, 7-5). C'était dans ses cordes et, franchement, peu de monde imaginait qu'il en serait autrement.

Samedi, le Suisse a passé un bon après-midi et, cerise sur le gâteau, s'est offert le point de ce début de tournoi quand il est allé chercher de l'extrême bout de la raquette une balle qui semblait destinée à mourir sur le court. L'homme aux 20 Grands Chelems a donné un minuscule coup de poignet pour la renvoyer dans le camp de Kyrgios en évitant soigneusement le filet. Ce qui a laissé Kyrgios bouche bée. Littéralement.

On jouait alors le septième jeu du troisième set. Et l'affaire était entendue depuis belle lurette. "Ce qui est drôle, c'est que je n'ai pas pensé à le faire… jusqu'au moment où je l'ai fait. Je pensais que je n'allais pas l'avoir, que la balle était déjà trop basse. Mais j'ai eu les jambes et je l'ai eue."

Les jambes, Roger Federer les a eues tout au long du match. Au tennis imprévisible de son adversaire du jour, le Suisse a répondu par une constance de tous les instants. Si son entame n'a pas été folichonne, la tête de série numéro 2 n'a pas laissé passer grand-chose une fois que le moteur a chauffé. Après avoir concédé quatre balles de break en début de partie, Federer n'a plus rien donné. Et s'est bien amusé.

"J'aurais pu jouer cinq sets, ça m'aurait convenu, a-t-il confié en conférence de presse. Mais je suis heureux d'avoir fini en trois. J'aime jouer contre Nick. Il est toujours à la limite, tente des coups différents." Jusqu'à imiter le Maestro durant le match, notamment sa mécanique au service… Pas de quoi perturber Federer, 37 ans au compteur.

"Il a eu ses hauts et ses bas, je suis resté solide et régulier. A l'arrivée, le plus constant a gagné, a-t-il analysé au micro d'Alex Corretja sur Eurosport. C'était un bon jour, les conditions étaient parfaites. Pas de vent, pas de soleil, ça aide. Il y a juste eu le début du match où l'ombre sur le court me gênait. J'ai eu un bon jeu de jambes aussi." Ça, tout le monde l'a vu.