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De la plus oubliable à la plus mythique, nous avons classé les 40 finales de Flushing

Laurent Vergne

Mis à jour 10/09/2018 à 00:18 GMT+2

US OPEN - L'US Open se tient depuis 1978 à Flushing Meadows. La finale entre Novak Djokovic et Juan Martin Del Potro, dimanche, sera donc la 41e sur le site du Queen's. Nous avons classé les 40 premières en tenant compte de la qualité, de l'intensité du suspense et de la portée historique. Subjectif, forcément, et avant tout l'occasion de se pencher sur quatre décennies d'histoire et de souvenirs.

John McEnroe et Bjorn Borg entrent sur le court Louis-Armstrong pour disputer la finale de l'US Open 1981. Ce sera leur dernier duel.

Crédit: Getty Images

40. 2017 : Nadal à sens unique

Rafael Nadal bat Kevin Anderson 6-3, 6-3, 6-4
Une finale à l'image de cette édition 2017 pas franchement palpitante. Le bas de tableau, décapité comme jamais, a propulsé Kevin Anderson jusqu'à sa première finale majeure. Mais le Sud-Africain n'est pas de taille à rivaliser avec le Majorquin, sacré pour la première fois à New York depuis 2013.
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Nadal a conquis son 16e majeur d'une main de fer : sa victoire en vidéo

39. 1986 : Boucherie entre Tchèques

Ivan Lendl bat Miloslav Mecir 6-4, 6-2, 6-0
Une boucherie. Ivan Lendl est au sommet de sa domination. Milosav Mecir lui a rendu service en sortant Becker en demie. La finale 100% tchécoslovaque est à sens unique. Lendl balaie son jeune compatriote, qui s'autodétruit avec 42 fautes directes. Sept jeux accrochés puis, une fois le premier break en poche, la promenade. Et l'ennui pour le public de Flushing.

38. Une surprise et une raclée

Marin Cilic bat Kei Nishikori 6-3, 6-3, 6-3
La finale la plus étonnante du XXIe siècle. Tout le monde attendait Djokovic-Federer, mais les deux sont battus en demies. Cilic-Nishikori, un duel de novices en finale. Il va tourner court. Le Croate marche sur l'eau, et sur le Japonais. Inoubliable pour lui, un peu moins pour nous.

37. 1993 : Pioline (beaucoup) trop juste

Pete Sampras bat Cédric Pioline 6-4, 6-4, 6-3
La seule finale d'un joueur français depuis les Mousquetaires des années 30. Elle a tourné court. Malheureusement pour Cédric Pioline, c'est l'été où Pete Sampras s'affirme comme le patron du circuit. Il n'y a jamais eu photo dans ce match où le Français, sans démériter, ne sera pas en mesure d'inquiéter son adversaire.

36. 1978 : Une déception pour inauguration

Jimmy Connors bat Bjorn Borg 6-4, 6-4, 6-2
La toute première finale masculine de l'histoire de Flushing n'est pas la plus mémorable. Deux ans après leur finale à Forrest Hills, Connors et Borg se retrouvent à nouveau avec le titre en jeu. Mais Borg, shooté d'anti-douleurs, joue avec un pouce en feu. Jimbo le punit en trois sets. Les malheurs de Borg à l'US Open se poursuivent. A Flushing, ils ne font que commencer...

35. 1979 : Mac marque son territoire

John McEnroe bat Vitas Gerulaitis 7-5, 6-3, 6-3
"Ce n'est pas tous les jours que deux gars qui habitent à dix minutes du stade peuvent s'affronter en finale de Grand Chelem." Cette finale, c'est celle de deux potes du Queen's, McEnroe et Gerulaitis. Si elle fait date, c'est parce qu'elle marque le premier titre majeur de John McEnroe, qui triomphera quatre fois à Flushing entre 1979 et 1984. Face à son copain Vitas, Mac entame son règne à travers un match sans histoire, encore moins accroché que le score ne pourrait le laisser penser.

34. Le jour de gloire de Roddick

Andy Roddick bat Juan Carlos Ferrero 6-3, 7-6, 6 -3
Le dernier sacre américain à ce jour chez les hommes, et le seul et unique titre majeur d'Andy Roddick en Grand Chelem, juste avant l'avènement définitif de Federer. Il avait sorti son match épique un tour plus tôt, en demie, face à Nalbandian. La finale, elle, aura manqué d'ampleur. Juan Carlos Ferrero, exténué par sa quinzaine, devient pourtant numéro un mondial le lendemain. Mais il ne rejouera plus de finale de Grand Chelem.

33. 2001 : Hewitt comme Safin

Lleyton Hewitt bat Pete Sampras 7-6, 6-1, 6-1
Deux jours avant un 11 septembre de sinistre mémoire, Lleyton Hewitt intègre la galaxie des vainqueurs en Grand Chelem dans ce duel générationnel. Comme un an plus tôt face à Safin, Pistol Pete prend une claque en trois sets. Le match se résume à son premier set, enlevé au jeu décisif par l'Australien. La suite ? Un chemin de croix pour Sampras... et pour le public.

32. 2008 : Le quintuplé sans forcer

Roger Federer bat Andy Murray 6-2, 7-5, 6-2
Un peu la copie conforme de la finale de l'année précédente, avec Murray dans le costume de Djokovic. Pour le Britannique, comme pour le Serbe en 2007, il s'agit de la première finale majeure. Là aussi, Federer lui dit "pas encore prêt, petit scarabée". Murray est toutefois loin de secouer le maître des lieux autant que Nole un an plus tôt. 1h51 et l'affaire est dans le sac, pour le quintuplé historique de Federer, requinqué après ses déboires de l'été (perte du titre à Wimbledon et de la place de N°1 mondial).

31. Safin en démonstration

Marat Safin bat Pete Sampras 6-4, 6-3, 6-3
Pete Sampras avait remporté ses huit dernières finales de Grand Chelem, un record, mais il subit la loi de la jeunesse triomphante de Marat Safin, alors le plus jeune finaliste à Flushing depuis... Sampras en 1990. Le Russe signe une démonstration de puissance (et de maîtrise) du fond du court pour étouffer l'Américain, réduit à l'impuissance. Le jeune Safin a 20 ans, et on l'imagine en route pour une longue domination sur le tennis mondial...

30. 1984 : La revanche de Big Mac

John McEnroe bat Ivan Lendl 6-3, 6-4, 6-1
La finale messieurs, le dimanche, sera aussi expéditive que le samedi (le Super Saturday de 1984 est resté dans les annales) fut gargantuesque. McEnroe se venge de son amère défaite contre Lendl en finale de Roland-Garros. Après avoir joué en night session la veille contre Connors, il raconte dans son autobiographie qu'il n'avait que "deux heures d'autonomie". Il ne lui faudra qu'une heure quarante pour éparpiller Lendl au terme d'une fabuleuse démonstration. Big Mac au sommet de son art pour son 4e titre.

29. 1996 : Sampras "sauve" sa saison

Pete Sampras bat Michael Chang 6-1, 6-4, 7-6
La toute dernière finale jouée sur le Louis-Armstrong, avant le passage à la démesure du Arthur-Ashe. Pete Sampras sauve sa saison, lui qui n'avait pas remporté un seul Majeur cette année-là. Lors de cette finale, il domine assez nettement son vieux rival Michael Chang, surtout dans sa partie initiale. Chang rate à 6-5 une balle de 3e set qui aurait (peut-être) pu changer le cours des choses. Mais plus que cette finale, il reste surtout de ce tournoi l'inoubliable quart de finale gagné par Sampras face à Alex Corretja.

28. 1997 : Les novices à l'attaque

Patrick Rafter bat Greg Rusedski 6-3, 6-2, 4-6, 7-5
Drôle d'affiche entre deux novices à ce niveau et la première finale sans Sampras ou Agassi depuis six ans. Sur le papier, un duel ultra-offensif entre deux serveurs-volleyeurs. Nous ne sommes pas près de revoir ça. Sur le papier, un match assez inégal, mais logiquement remporté par Rafter, bien plus complet que le Britannique, même si l'Australien, d'abord irrésistible, sera ensuite sous pression. Fait rarissime : à 27 ans, Rafter inaugure son palmarès en Grand Chelem mais aussi... son palmarès tout court puisqu'il n'avait encore jamais gagné le moindre titre.

27. 1985 : La fin d'une époque

Ivan Lendl bat John McEnroe 7-6, 6-3, 6-4
Le loser. La poule mouillée. Voilà Ivan Lendl avant la finale de l'US Open 1985. Pendant une demi-heure, tout est normal. McEnroe mène 5-2. Puis Lendl remporte le jeu le plus important de sa carrière pour débreaker. Il gagne ensuite le premier set au tie-break, et l'emporte en trois manches. Flushing n'en revient pas. La fin d'une époque après sept éditions phagocytées par le duo Connors-McEnroe. Un match charnière aussi, marquant une bascule irrémédiable : Lendl va rester N°1 mondial pendant trois ans avec au passage un triplé à Flushing. Big Mac, lui, ne rejouera plus jamais une finale majeure.

26. 1994 : Le Kid, enfin

Andre Agassi bat Michael Stich 6-1, 7-6, 7-5
La renaissance du Kid de Vegas et son dernier Majeur avec perruque. Après une année et demie à soigner ses bleus au corps et à l'âme, Agassi revient au top avec ce premier US Open. La finale manque d'intérêt mais offre une image magnifique : sur la balle de match, Agassi tombe à genoux et ne se relève pas, le visage entre sourire et émotion. C'est Stich lui-même qui doit venir le relever avant une étreinte que le Louis-Armstrong n'a pas oublié. Parfois, le meilleur dans une finale, c'est quand elle est finie...

25. 2013 : Pas le plus grand "Djokodal"

Rafael Nadal bat Novak Djokovic 6-2, 3-6, 6-4, 6-1
Très en-deçà de l'invraisemblable baston livrée par les deux hommes au même endroit deux ans plus tôt, cette finale laisse un petit arrière-goût de frustration. C'est la victoire de la constance, celle de Nadal, quand Djokovic souffle le chaud et le froid, alternant le grandiose et le quelconque. Mais s'il fallait citer spontanément un duel entre Nadal et Djokovic ancré dans les mémoires, il est probable que celui-ci ne serait pas le plus fréquemment cité.

24. 1990 : Un Sampras record

Pete Sampras bat Andre Agassi 6-4, 6-3, 6-2
Le premier des neuf duels en Grand Chelem entre Pete Sampras et Andre Agassi, alors âgés de 19 et 20 ans. Tombeur de Lendl en quarts, Sampras n'est pourtant pas favori face à un Agassi plus expérimenté. Mais l'aîné des deux prodiges américains a alors une vilaine tendance à "choker". Il passe au travers, complètement, et s'incline en trois sets. Le début de la marche triomphale de Sampras, plus jeune vainqueur de l'histoire de l'US Open. Cette finale demeure pour sa portée symbolique, le record de Sampras et le début de la riche histoire commune entre les eux hommes.

23. 2004 : Double Bagel et Petit Chelem

Roger Federer bat Hewitt 2004 6-0, 7-6, 6-0
Une finale historique. C'est le début du quinquennat de Roger Federer à New York. C'est aussi le premier Petit Chelem du tennis masculin depuis 1998. Enfin, fait rarissime, c'est une finale avec deux roues de bicyclette. Le premier point du match, un retour de coup droit imparable du Suisse, donne le ton. Hewitt s'accroche dans le 2e set, en vain. Le pire pour l'Australien ? Il n'a pas fait un mauvais match. Mais Federer signe une des plus grandes démonstrations de sa carrière. Un tennis proche de la perfection.

22. 2007 : Les regrets du Djoker

Roger Federer bat Novak Djokovic 7-6, 7-6, 6-4
Quatrième titre consécutif à l'US Open et troisième Petit Chelem en quatre ans. Bienvenue dans l'ère Federer. Le Suisse joue sa 10e finale de Grand Chelem consécutive. C'est la toute première de Djokovic. La différence ne se fera pas ailleurs. Confiant après avoir battu le Maestro en finale à Montréal un mois plus tôt, Nole aurait dû remporter le premier set. Après un break à 5-5, il mène 40-0 sur son service et vendange au total cinq balles de set avant de lâcher au tie-break. Il aura également deux balles de deuxième set pour finalement s'incliner 7-6, 7-6, 6-4. Pas loin, Novak, mais pas encore prêt pour déboulonner la statue ni conférer à cette finale le supplément d'âme qu'elle aurait méritée.

21. 1987 : Marathon men

Ivan Lendl bat Mats Wilander 6-7, 6-0, 7-6, 6-4
4h47 pour quatre sets. Le deuxième match le plus long de l'histoire hors cinq sets. 1h29 pour la seule première manche. Lendl-Wilander, c'est LA rivalité du moment. Déjà leur quatrième finale commune en Grand Chelem et le deuxième succès consécutif de Lendl face au Suédois après celui de Roland-Garros au printemps. Lendl boucle son triplé new-yorkais au terme de cette finale historiquement longue et disputée le lundi à cause de la pluie. Un match en forme de procession, avec heureusement quelques pointes d'excitation comme les deux jeux décisifs ou le break final de Lendl malgré les prises de risque d'un Wilander en mode service-volée, à l'image de la balle de match !

20. 2012 : So long (très long)

Andy Murray bat Novak Djokovic 7-6, 7-5, 2-6, 3-6, 6-2
De cette finale, on retiendra son suspense et sa durée (4h54, la plus longue de l'histoire). Mais elle n'a pas possédé la composante dramatique de celle de l'Open d'Australie au début de cette même année 2012 entre Djokovic et Nadal et encore moins la brutale intensité de la précédente finale de l'US Open, toujours entre Nole et Rafa. Pendant plus d'un set, le niveau de jeu s'est même avéré quelconque, à cause de la nervosité des deux acteurs et des conditions de jeu, venteuses. Djokovic, notamment, arrose pendant deux sets (38 fautes directes !) La suite sera plus propre, mais sans véritable souffle épique, malgré la tentative de comeback du Djoker. Reste le premier succès majeur d'Andy Murray, après quatre échecs en finale. Tardif mais mérité.

19. 2006 : Federer - Roddick, comme d’habitude

Roger Federer bat Andy Roddick 6-2, 4-6, 7-5, 6-1
Federer-Roddick, ou une vraie rivalité, mais à sens unique. L'Américain a été martyrisé tout au long de sa carrière par le Bâlois et la finale de l'US Open 2006 n'a pas échappé à cette règle. Roddick, boosté mentalement par son nouveau (et éphémère) coach Jimmy Connors, a fait ce qu'il pouvait, pris un set, tenu bon la barre jusqu'à 6-5 dans le troisième set, notamment côté revers, avant de choisir le pire moment pour sortir son pire jeu de service du match. A l'arrivée, l'impression d'avoir suivi une finale dont l'issue était scellée dès le départ...

18. 2010 : Petit Chelem pour Nadal

Rafael Nadal bat Novak Djokovic 6-4, 5-7, 6-4, 6-2
La plus belle finale de Grand Chelem de l'année 2010, ce qui, il est vrai, n'était pas très difficile. Un beau combat, un Djokovic accrocheur, mais malgré le talent du Serbe et le manque de réalisme criant de Nadal (seulement 6 breaks sur 27 occasions), jamais cette finale n'a semblé devoir échapper au Majorquin. Plus encore que pour sa qualité intrinsèque, certes honorable, cette finale vaut pour sa portée historique. En décrochant son premier titre à Flushing, Rafa signait alors le Grand Chelem en carrière et le premier Petit Chelem de sa carrière. Son premier et dernier, d'ailleurs, à ce jour.

17. 1998 : Le bijou de Rafter

Patrick Rafter bat Mark Philippoussis 6-3, 3-6, 6-2, 6-0
La "vraie" finale a eu lieu la veille, lorsque Rafter a pris le dessus sur Sampras en cinq sets. Malgré sa sortie bien tardive du court le samedi soir, son dernier obstacle sera plus aisé à franchir dans l'unique finale 100% australienne des 40 dernières années. Jusqu'au milieu du 3e set, cette finale apparait très indécise. Jusqu'au break de Rafter dans le 6e jeu. Philippoussis ne s'en relève pas. En conservant son titre, Rafter fait taire ceux, nombreux, dont John McEnroe, qui avaient parlé de "one shot" après sa victoire en 1997. Surtout en y mettant à ce point la forme : Rafter termine avec 38 coups gagnants et 3 fautes directes. Un petit bijou.

16. 1992 : La formidable tétralogie d’Edberg

Stefan Edberg bat Pete Sampras 3-6, 6-4, 7-6, 6-2
Pour la première fois depuis 1947, les vainqueurs des deux éditions précédentes s'affrontent en finale. Un immense tournoi que cette édition 1992, tout particulièrement de la part de Stefan Edberg. Le Suédois accomplit un exploit titanesque en battant Krajicek, Lendl puis Chang en cinq sets, en remontant à chaque fois un break de retard dans le dernier set ! 13h49 de jeu au cumul de ces trois matches. On l'annonce carbonisé pour la finale mais malgré la perte du 1er set, il s'y impose presque "facilement". Malheureusement, de cette formidable tétralogie, le dernier acte est aussi le moins mémorable tennistiquement. Surtout par la faute d'un Pete Sampras décevant.

15. 1982 : La haine

Jimmy Connors bat Ivan Lendl 6-3, 6-2, 4-6, 6-4
Rien de mieux qu'une détestation réciproque et palpable pour pimenter une finale. Jimmy Connors n'aimait pas Ivan Lendl, qui le lui rendait assez remarquablement. L'image de cette finale en témoigne : dans le 4e set, Lendl claque un smash qui passe tout près de Connors. Regards noirs croisés, et Jimbo qui pointe un doigt menaçant vers Lendl comme pour lui dire "ne joue pas à ça, gamin". Déchainé, Connors joue avec la foule, sa foule. "Ici, c'est mon territoire, les gens sont dingues et je suis dingue", dit-il. C'était trop, beaucoup trop pour Lendl.

14. 1999 : Agassi au pas de charge

Andre Agassi bat Todd Martin 6-4, 6-7, 6-7, 6-3, 6-2
Une finale sous-estimée, dont on pouvait craindre qu'elle ne tourne à la démonstration mais qui allait déboucher sur la première finale en cinq sets depuis plus d'une décennie. Todd Martin, pour sa première et dernière apparition dans une finale majeure, se montre à la hauteur de l'archi-favori Agassi. L'image ? Agassi presque au sprint et au pas de charge pour rejoindre sa chaise au changement de côté au cœur du 5e set, le regard tourné vers Martin. Comme pour lui dire "moi, coco, je suis frais comme un gardon". C'est la grande année de Dédé, déjà vainqueur à Roland et finaliste à Wimbledon.

13. 2016 : Wawrinka, plus Stanimal que jamais

Stan Wawrinka bat Novak Djokovic 6-7, 6-4, 7-5, 6-3
Novak Djokovic est sur la pente descendante après son Grand Chelem sur deux ans à Roland-Garros. Il atteint certes la finale à New York, mais en ayant bénéficié d'un parcours sur mesure. Pourtant, le Serbe gratte le 1er set face à Wawrinka. Mais cette finale new-yorkaise ressemble comme une sœur à celle de Roland-Garros, 15 mois auparavant. L'extraordinaire solidité de Wawrinka sur les points importants (il sauvé 14 balles de break sur 17 et va en convertir 6 sur 10, deux stats qui disent tout) se matérialise encore dans le dernier jeu, quand il se retrouve mené 0-30 au moment de servir pour le titre. Mais dans ce jeu comme dans ce tournoi, c'est lui qui a le dernier mot.

12. 2015 : Pour l'ambiance, unique

Novak Djokovic bat Roger Federer 6-4, 5-7, 6-4, 6-4
Et à la fin, c'est Djokovic qui gagne... Le Djoker est en mode glouton en 2015, où il ne lui aura manqué que deux sets pour réussir le Grand Chelem. A New York, comme à Wimbledon deux mois plus tôt, il domine Federer en quatre sets. La finale de Flushing s'avère parfois magistrale et toujours électrique, dans une ambiance plus proche de la Coupe Davis que d'une finale de Grand Chelem sans joueur du cru. Mais Nole fait preuve d'un sang-froid diabolique, notamment sur les balles de break. Pas le plus grand ni le plus beau duel entre les deux hommes, mais loin d'être le plus vilain ou le plus insignifiant non plus...

11. 1989 : Boum Boum au sommet

Boris Becker bat Ivan Lendl 7-6, 1-6, 6-3, 7-6
La huitième et dernière finale de Lendl à Flushing Meadows. Le premier et dernier sacre de Becker à New York. C'est l'été triomphal de Boum Boum, déjà vainqueur à Wimbledon. Pendant quatre sets et presque autant d'heures, le combat tient toutes ses promesses, culminant dans un quatrième acte superbe, ponctué de deux breaks de chaque côté. La différence ? La puissance de Becker, qui finit par étouffer Lendl, et la maîtrise du jeune Allemand dans les deux tie-breaks, où le sort de ce match s'est scellé. Lendl estimera avoir rarement aussi bien joué en finale à l’US Open. Sacré compliment pour Becker…

10. 1981 : Borg définitivement maudit

John McEnroe bat Björn Borg 4-6, 6-2, 6-4, 6-3
Certainement pas le plus abouti des duels entre McEnroe et Borg, qui ont porté le tennis dans une dimension supplémentaire au carrefour des années 70 et 80. Il souffre notamment de la comparaison avec la finale de l'US Open 1980 et plus encore avec la légendaire finale de Wimbledon 1981, deux mois avant celle-ci. Mais cette finale possède tout de même une aura très particulière. C'est la fin d'une époque, le crépuscule d'un dieu du tennis, Bjorn Borg, dont ce serait le tout dernier match en Grand Chelem, à seulement 26 ans. Rien que pour cela, impossible de ne pas faire une place de choix à ce match.

9. 2005 : la "feel good final"

Roger Federer bat Andre Agassi 6-3, 2-6, 7-6, 6-1
La finale "romantique". Roger Federer avait posé l'acte fondateur de sa carrière en battant Pete Sampras à Wimbledon en 2001. Quatre ans plus tard, il boucle la boucle avec la génération précédente en dominant Andre Agassi en finale de l'US Open. Sa seule finale face au natif de Vegas. Et la dernière grande finale de l'Américain. Contrairement à ce que beaucoup pensaient, il va donner une vraie réplique au Suisse. Federer comme Agassi ont déjà beaucoup mieux joué qu'au cours de ce match. Mais l'affiche en elle-même suffit à électriser Flushing.
Le court Arthur-Ashe est transformé en arène et l'ambiance est plus proche de celle d'un stade de foot que de tennis. Quand Agassi réussit le break pour mener 4-2 alors que les deux joueurs sont à égalité à un set partout, l'exploit semble possible et les 23.000 spectateurs deviennent fous. Mais Federer, lui, reste calme. En gardant le fil de son jeu, il va ramener Agassi et le public à la raison en remportant le troisième set, décisif. Derrière, Dédé n'avait plus la force de lutter. Le quatrième set ne sera qu'une formalité. A voir et revoir pour l'ambiance mais surtout comme un rendez-vous unique. Une sorte de "feel good" finale, comme on parle d'un "feel good" movie. Un match qui vous fait vous sentir bien.

8. 1991 : Edberg, le chef d'oeuvre absolu

Stefan Edberg bat Jim Courier 6-2, 6-4, 6-0
Une exception, dans ce classement. La seule finale en trois sets présente dans les vingt premiers. Aucun suspense. De ce point de vue, l'intérêt de cette finale 1991 aura été nul. Mais du strict point de vue esthétique, c'est peut-être le plus grand tennis jamais joué dans une finale de l'US Open. 122 minutes d'un feu d'artifice hors du commun. Stefan Edberg connait l'état de grâce. Il réussit tout. "C'est dur à croire, souffle le Suédois, presque incrédule devant sa propre performance. C'était comme dans un rêve, j'arrivais à mettre la balle exactement où je voulais." Jim Courier n'est qu'un spectateur parmi d'autres. A 25 ans, Edberg, longtemps le grand maudit de Flushing, prend une éclatante revanche. Il faut laisser parler les images...

7. 1983 : Le fort et le faible

Jimmy Connors bat Ivan Lendl 6-3, 6-7, 7-5, 6-0
Touché au pied droit, gêné par la canicule (40 degrés au coup d'envoi de cette finale), Jimmy Connors avait tout pour perdre face à Ivan Lendl, dans le remake de la finale de 1982. D'autant que Lendl a été incroyablement impressionnant tout au long de la quinzaine : il n'a pas perdu un set et n'a concédé que 44 jeux en six rencontres, soit à peine plus de sept par match. Mais le très, très haut niveau est d'abord une affaire de mental. A ce jeu-là, Jimbo est imbattable. Surtout chez lui, à New York.
A un set partout, Lendl mène 5-3. Il a l'ascendant. A 5-4, il obtient une balle de set et la gâche d'une double faute. Connors flaire l'odeur du sang. Il fond sur sa proie et la dévore. L'Américaine remporte les dix derniers jeux. Lendl s'est écroulé. Le tennis est un sport, c'est un jeu, mais c'est aussi un combat, un rapport de forces en homme à homme. Lorsqu'il y a un fort et un faible, l'aspect technique passe au second plan. Ce fut palpable dans cette finale 1983. Lendl était alors le faible. Ça n'allait pas durer.

6. 1995 : Sampras - Agassi, le tournant

Pete Sampras bat Andre Agassi 6-4, 6-3, 4-6, 7-5
Après 1990 et avant 2002, la deuxième finale new-yorkaise entre Pete Sampras et Andre Agassi. A l'époque, c'est leur 17e duel. Chacun en a gagné huit. Agassi est tenant du titre, Sampras est N°1 mondial. Tout Flushing, mis en bouche par l'exceptionnelle finale dames entre Graf et Seles, attend le duel entre les deux Américains. "L'excitation médiatique était plus forte qu'elle ne l'avait jamais été et qu'elle ne le serait jamais entre nous deux", racontera Sampras dans son autobiographie.
Un point résume ce match : la balle de 1er set. 22 frappes de balle et un revers gagnant de Pistol Pete pour finir avant de chauffer le public. Sampras s'impose en quatre sets, malgré la pression mise par Agassi à mi-match. Le Kid de Las Vegas décrira sa défaite comme le moment "le plus dévastateur" de toute sa carrière. "Jamais je ne me suis senti aussi seul sur un court qu'à la fin de cette finale." C'est un tournant dans la rivalité entre les deux champions. Alors qu'Agassi avait remporté trois de leurs quatre matches cette année-là (les trois sur dur…), Sampras restera ensuite invaincu pendant trois ans contre Dédé.

5. 2009 : L'heure de Delpo

Juan Martin Del Potro bat Roger Federer 3-6, 7-65, 4-6, 7-64, 6-2
Une superbe finale de plus de quatre heures. Les deux hommes prennent l'ascendant à tour de rôle et Federer passe même à deux points du match dans le 4e set, avant que Del Potro n'arrache cette manche au jeu décisif pour s'envoler irrésistiblement au 5e. Mais si le Suisse est passé tout près d'un 6esacre, la victoire de la Tour de Tandil apparait logique. Federer n'a pas assez bien servi et Del Potro l'a saoulé de coups. Federer a eu beau aller chercher son salut au filet, il a fini par céder. Match historique à bien des égards. D'abord parce que, de façon assez anecdotique, Del Potro devient le plus grand joueur de l'histoire du tennis à gagner un Grand Chelem du haut de ses 198 centimètres. Surtout, il met un terme au règne de Federer, qui était quintuple tenant du titre à New York. C'est dire l'ampleur de l'exploit de JMDP.

4. 2011 : Le combat de boxe

Novak Djokovic bat Rafael Nadal 6-2, 6-4, 6-7, 6-1
Pourquoi elle ? Il y en a eu des plus accrochées. Des plus longues. Des plus tendues. Mais celle-ci est unique. Une telle baston, avec une telle vitesse de jeu et une série de points hallucinants. Si l'on établissait un Top 10 des plus beaux points des 40 finales masculines de Flushing, il y en aurait peut-être près de la moitié issus du match entre Djokovic et Nadal. Alors, certes, ce n'est pas du tennis pour puristes. Il y a quelque chose qui relève du pugilat tennistique. Le court Arthur-Ashe a pris des allures de ring, les raquettes de gants de boxe. Difficile, en tout cas, de ne pas être happé par le rythme insensé de ce match. Il y a quelque chose de sauvage, de violent, dans la densité physique déployée par les deux champions pendant trois sets.
Trois, car le quatrième, vite expédiée, a fait office de K.O. final pour Rafael Nadal. L'Espagnol s'est battu jusqu'à l'épuisement. Avant de tomber. Novak Djokovic, dans sa plus grande année, est intouchable (c'est alors sa 64e victoire en 66 matches en 2011). Il est très au-dessus de Nadal qui n'a que sa grinta à lui opposer. Dans ce registre, Rafa est magnifique. Mais Djokovic est gigantesque et sans doute Nadal n'a-t-il jamais été à ce point dominé dans une finale majeure. Fait rare chez lui, on le sent totalement impuissant, même s'il chapardera au courage le 3e set. Quatre mois plus tard, ils remettront ça à Melbourne pendant près de six heures. Leur match le plus célèbre, sans doute. Mais le souvenir de cette finale de Flushing conserve quelque chose de très particulier et très puissant.

3. 2002 : La symphonie finale

Pete Sampras bat Andre Agassi 6-3, 6-4, 5-7, 6-4
C'est le genre de sortie dont n'importe quel joueur rêve. Pete Sampras a joué le dernier match (même s'il ne le savait pas encore) de sa fabuleuse carrière en finale de l'US Open, face à son seul véritable rival, Andre Agassi. Son alter ego. Ce match, Sampras l'a gagné. Gagner une finale de Grand Chelem pour son dernier match, c'est si exceptionnel que personne d'autre ne l'a fait à part Sampras au cours des 50 dernières années. Merveilleusement complémentaires, les deux grands champions de la décennie passée vont livrer un dernier combat de titans. Il n'égalera pas le grandiose spectacle de leur quart de finale, au même endroit, un an plus tôt, en quart de finale.
Mais le résultat sera le même. Sampras vole pendant les deux premiers sets (6-3, 6-4). Mais Agassi et pousse son rival à la faute en fin de troisième set en hissant la qualité de ses retours. Physiquement, on se dit alors que le temps joue contre Sampras. S'il doit y avoir un cinquième set, il ne sera pas à l'avantage de Pete. Sous pression sur son service, Sampras tient bon. Puis il porte l'estocade, avec un froid réalisme, pour breaker à 4-4, avant de conclure dans la foulée. "Pete a l'art de jouer un peu mieux les points importants que tous les autres. Il a toujours été comme ça", souligne Agassi. Le rideau se baisse sur la carrière d'un des plus grands champions de l'histoire de ce sport. Sur un ultime récital.

2. 1988 : Mats attaque !

Mats Wilander bat Ivan Lendl 6-4, 4-6, 6-3, 5-7, 6-4
1988, c'est l'année Wilander. Vainqueur en Australie et à Roland-Garros, quart de finaliste à Wimbledon (son meilleur résultat là-bas), il est plus fort que jamais. A l'inverse, Ivan Lendl traverse une période délicate. Lui qui a pour la première fois parlé ouvertement de Grand Chelem à l'aube de cette saison, risque de finir sans titre majeur, ce qui ne lui est plus arrivé depuis 1983. Mais à Flushing, Lendl est chez lui. Triple tenant du titre, c'est ici, à New York, qu'il s'exprime le mieux.
Il est aussi la bête noire de Wilander, qui ne l'a plus battu depuis Roland-Garros 1985. Six victoires de suite pour Lendl, donc cinq dans des finales. Le Suédois n'a pas eu besoin de battre Lendl pour s'imposer à Melbourne et Paris. Cette fois, il ne peut échapper à son bourreau. C'est le plus grand défi de la carrière et il va magistralement le relever. 4h54 d'un combat superbe, pour ce qui sera la plus belle des cinq finales de Grand Chelem disputées par les deux hommes.
Wilander fait constamment la course en tête. Lendl, mené un set et un break, s'accroche. Il recolle à une manche partout, puis pousse Wilander au 5e set. Mais Mats ne cède rien. Pour prendre enfin le dessus sur Lendl, il a transformé son jeu. Une mutation vers l'avant. Il monte au filet dès qu'il le peut, et enchaine même service-volée à l'occasion. Wilander est monté… 131 fois dans ce match. Inimaginable pour lui quelques mois plus tôt. Wilander s'impose finalement 6-4 au 5e. Il bat enfin Lendl, signe un Petit Chelem et devient N°1 mondial, mettant fin à trois années entières de règne de Lendl. Mais ce zénith sera aussi le début de son crépuscule. Vidé mentalement par cette quête, Mats va vite rentrer dans le rang. On ne le reverra jamais dans une finale de Grand Chelem.

1. 1980 : McEnroe et Borg, what else ?

John McEnroe bat Björn Borg 7-6, 6-1, 6-7, 5-7, 6-4
Le sommet des sommets. La finale des finales. Deux mois après leur finale de Wimbledon, qui demeure un des sommets de l'histoire du tennis, Bjorn Borg et John McEnroe se retrouvent à nouveau en finale à Flushing Meadows. L'Américain est tenant du titre. Le Suédois, après deux échecs en finale, rêve d'un premier sacre. Les spécialistes comme les bookmakers sont convaincus que, cette fois, rien ne pourra arrêter le Suédois. Une conviction étayée par les chiffres : depuis le 1er janvier 1980, Borg a disputé 52 matches, avec à la clé une seule défaite, à Toronto, face à Lendl.
Reste que McEnroe sait depuis la finale de Wimbledon qu'il peut battre Borg. Comme à Wimbledon, il faudra cinq sets pour les départager. Cette finale aurait pourtant pu être pliée en trois sets. McEnroe mène deux sets à rien puis 3-1 dans le tie-break du 3e set. Mais Borg va revenir. Il empoche le jeu décisif 7-5 puis le 4e set. Le numéro un mondial est alors d'autant plus confiant qu'il n'a plus perdu un cinquième set depuis six ans et sa défaite à Forest Hills face à Vijay Armitraj.
Bjorn Borg ne donne pourtant pas l'impression de maîtriser la situation. Il se contente de la rendre plus complexe à son adversaire. Nuance. Le match va basculer au 7e jeu. Sur son service, Borg s'estime victime d'une erreur d'appréciation de l'arbitre. Déconcentré, il commet deux doubles fautes, une à 15 A, l'autre à 30 A. Surnommé "Ice Borg" pour sa capacité à rester impassible devant les éléments extérieurs les plus défavorables, le Suédois a craqué. McEnroe tient ensuite sans mal ses deux derniers jeux de service pour décrocher son deuxième titre de rang, après 4h07 d'une lutte intense. Depuis l'instauration du tie-break, cette finale reste à ce jour la plus longue en termes de jeux disputés : 55. C'est aussi, et surtout, la plus inoubliable des 40 finales de Flushing.
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