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De la frustration à la domination : Nadal est devenu le "King" de New York

Laurent Vergne

Mis à jour 08/09/2019 à 16:57 GMT+2

US OPEN - Rafael Nadal a mis quelques années à apprivoiser l'US Open. Il avait gagné partout ailleurs en Grand Chelem qu'il n'avait encore jamais atteint la finale à Flushing Meadows. C'est peu dire que les temps ont changé. Dimanche soir, contre Daniil Medvedev, il briguera un 4e titre sur le court Arthur-Ashe. Plus que n'importe qui au cours de la décennie qui s'achève.

Rafael Nadal lors de son 3e titre à l'US Open en 2017.

Crédit: Getty Images

C'était il y a dix ans. Rafael Nadal s'inclinait en demi-finales contre Juan Martin Del Potro. La défaite la plus sèche de toute sa carrière en Grand Chelem. Trois fois 6-2. En début d'année, il s'était imposé à l'Open d'Australie. Six mois après son premier triomphe à Wimbledon. Alors que les années 2000 s'achèvent, l'Espagnol a gagné partout, sauf à New York. Il n'y a même jamais atteint la finale. Deux demies, en 2008 et 2009, en guise de meilleur résultat. On commence à se demander si l'US Open lui sourira un jour.
A l'époque, la surface est sans doute celle qui s'adapte le moins à son jeu. "Mon top spin est peut-être moins efficace ici parce que la balle rebondit beaucoup moins qu'ailleurs, même moins qu'à Wimbledon, plaide-t-il alors. Après quelques années, je trouve que je joue déjà mieux ici qu'à mes débuts, mais le court Arthur-Ashe reste un des plus difficiles à maitriser pour moi." Mais il disait aussi garder "l'illusion de progresser pour gagner un jour ici." L’illusion...
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Juan Martin Del Potro et Rafael Nadal, demi-finale de l'US Open 2009.

Crédit: Getty Images

Deux demi-finales, ce n'est pas un mauvais résultat, non ?
Lorsqu'il revient dans le Queens un an plus tard, dans la foulée de ses nouveaux sacres à Paris et Londres à l'été 2010, Nadal s'agace un peu devant ces histoires. Lui est convaincu de pouvoir gagner un jour à New York. "Le plus important, pour moi, c'est d'être à 100%, or je l'ai rarement été en arrivant à l'US Open, rappelle-t-il alors. Il y a deux ans (en 2008, NDLR) contre Andy (Murray), j'étais vidé mentalement, trop épuisé pour gagner ce tournoi. Et l'année dernière, j'étais touché à l'abdomen contre Juan Martin. Mais deux demi-finales, ce n'est pas un mauvais résultat, non ? Et cette année, je me sens bien, physiquement et mentalement."
Deux semaines plus tard, battant Novak Djokovic en quatre sets en finale, il bouclait son premier Petit Chelem, son Grand Chelem en carrière et triomphait pour la première fois à l'US Open. Nous voilà fin 2019. Les années 2010 s'achèvent à leur tour et, fait assez incroyable, Rafael Nadal peut devenir dimanche l'homme le plus titré de la décennie à New York. Avec un quatrième titre (après 2010, 2013 et 2017), il devancerait Novak Djokovic (3), Andy Murray, Marin Cilic et Stan Wawrinka se partageant les trois autres. Il y a dix ans, cela valait un sacrée cote.
Le tennis est parfois curieux. Roger Federer, jadis intouchable à Flushing, n'a plus gagné ici depuis 2008 alors qu'il a gagné ou regagné partout ailleurs en Grand Chelem. Rafael Nadal, lui, n'a plus jamais triomphé à Melbourne après sa victoire en 2009. En juillet 2010, après son deuxième titre à Wimbledon (et sa quatrième finale sur ses quatre dernières participations), qui aurait imaginé qu'il ne s'imposerait plus à Londres et trois (ou quatre) fois à New York ?
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Rafael Nadal en action à l'US Open 2019

Crédit: Getty Images

Je vais le dire et le redire : je me sens bien ici
Aujourd'hui, il lui est beaucoup plus facile de se retourner vers le début de sa relation contrariée avec la dernière levée du Grand Chelem. "J'ai subi des défaites douloureuses ici au début de ma carrière, confiait-il vendredi après sa victoire face à Matteo Berrettini, mais cela fait quand même très longtemps que je suis compétitif à l'US Open. Chaque tournoi du Grand Chelem a sa propre identité, sa propre atmosphère. Mais je vais le dire et le redire : je me sens bien ici, j'aime l'ambiance, j'aime le public. Je sens une énergie énorme quand je joue sur le court Arthur-Ashe et c'est très important pour moi."
Dimanche soir, Rafael Nadal aura donc peut-être quatre titres à l'US Open. Comme John McEnroe, une légende du coin. Seuls Jimmy Connors, Pete Sampras et Roger Federer seraient encore au-dessus de lui sur les 90 dernières années. Ce serait d'autant plus bluffant que, sur ces années 2010, Nadal a tout de même manqué deux éditions sur blessure (2012, 2014) et a été contraint à l'abandon l'an passé alors qu'il avait atteint les demi-finales. Mais quand il est là et en pleine forme, le Majorquin devient bien difficile à stopper. Il a passé le cap de la simple réconciliation. New York et lui, c'est une vraie histoire d'amour.
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