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Federer au diesel, Serena en mode turbo

Laurent Vergne

Mis à jour 27/08/2019 à 09:30 GMT+2

US OPEN - Vous n'avez pas eu le courage de passer une nuit blanche ? Qu'à cela ne tienne, "Good morning Flushing" est là pour vous raconter tout ce qu'il s'est passé en fin de soirée et dans la nuit à New York. Dans ce premier opus, retour notamment sur le retard à l'allumage de Roger Federer face au surprenant Sumit Nagal, 190e mondial, et le succès express de Serena Williams contre Sharapova.

Roger Federer

Crédit: Getty Images

L'histoire du jour

Une première "Night session" sur le court Arthur-Ashe, c'est toujours un moment particulier. Entre spectacle inaugural et ambiance surchauffée, elle marque le vrai coup d'envoi de la quinzaine. En programmant Serena Williams, qui plus est contre Maria Sharapova, puis Roger Federer, les organisateurs avaient sorti l'artillerie lourde. L'adversaire du Suisse était nettement moins prestigieux, mais c'est pourtant bien lui qui a dû s'employer le plus pour boucler son premier tour.
Contraste saisissant. Si Serena a éparpillé la pauvre Sharapova aux quatre coins du Central new-yorkais, Federer, lui, a connu une mise en route bien plus laborieuse contre Sumit Nagal. Le jeune Indien, 190e mondial, n'a jamais remporté un match sur le circuit principal, et il n'avait jamais mis les pieds en Grand Chelem. Mais tout ça ne s'est pas senti. D'un calme impressionnant, Sumit Nagal, avec sa patte soyeuse, n'a pas eu l'air d'un novice.
Roger Federer, en revanche, a lui parfois fait son âge dans ce premier tour. En particulier lors d'un premier set pas loin d'être immonde de la part du Suisse, avec ses 19 fautes directes et un service totalement défaillant. Il y avait toutefois trop d'écart entre les deux hommes pour que ce cafouillage initial ne se transforme en naufrage total. Si l'on met de côté ce set aux frontières du catastrophique, Federer s'est promené, ne lâchant que sept jeux dans les trois manches suivantes.
Faut-il mettre ce démarrage diesel sur le compte de sa maigrichonne préparation pour l'US Open, puisqu'il n'a joué en tout et pour tout que deux matches sur dur cet été ? Possible. Faut-il s'inquiéter pour la suite du tournoi ? Pas forcément. Rappelez-vous qu'à Wimbledon, son entame de tournoi n'avait pas franchement été beaucoup plus concluante puisque, étonnamment nerveux, il avait également lâché le premier set contre un adversaire tout aussi modeste sur le papier, Lloyd Harris. Gardons-nous donc bien d'activer si tôt le bouton "mode panique". Les Grands Chelems ne se gagnent pas le premier lundi. Ils peuvent éventuellement s'y perdre. Federer a juste assuré l'essentiel. Pas plus. Mais pas moins.

The "Hit of the night"

Vainqueur de Guido Pella en quatre manches, Pablo Carreño Busta a en prime sorti le coup de cette première journée sous la forme d'un lob tweener qui a surpris l'Argentin.

J'ai aimé

La baston générationnelle entre Papy Lorenzi, 37 ans, et Zachary Svajda, 16 ans. 21 années d'écart mais une même absence de renoncement. Mené deux manches à rien, le vétéran italien a fini par s'imposer face au jeune Américain qui a crampé dès le 4e set. Quatre heures et vingt minutes d'un duel atypique mais sympathique. Ces premières journées de Grand Chelem valent aussi, valent surtout pour ce genre de match où les deux protagonistes se battent comme des chiens.
Le culot du jeune Jannik Sinner. Né vingt ans et huit jours après un certain Roger Federer, l'Italien affrontait l'autre monument suisse, Stan Wawrinka, pour le tout premier match en Grand Chelem de sa carrière. Battu en quatre sets, le premier joueur né au XXIe siècle à avoir atteint une finale en Challenger était un peu court pour vraiment faire trembler le vainqueur de l'édition 2016, mais ses débuts ont valeur de promesse. Son jeu est d'une grande pureté.

Je n'ai pas aimé

Voir Daniil Medvedev prendre un temps mort médical. Le Russe a expliqué avoir ressenti une douleur "entre les ischios et les fessiers." Cela ne l'a pas handicapé contre le modeste Prajnesh Gunneswaran, expédié en trois petits sets, et il s'est montré optimiste pour la suite par rapport à ce qu'il est encore tôt pour qualifier de blessure, mais tout de même. Medvedev a énormément joué cette saison, et plus encore cet été. Espérons qu'il ne le paie pas à New York.
La sortie un brin mesquine en conférence de presse de Serena Williams sur Carlos Ramos. Ce dernier était l'arbitre de la fameuse finale de l'US Open l'an passé, au cours de laquelle l'Américaine s'était égarée dans un combat stérile face à l'arbitre portugais. Depuis, Ramos est indésirable auprès du clan Williams et n'a plus le droit d'arbitrer Serena ni même Venus. Interrogée à ce sujet après sa victoire contre Sharapova, elle a eu ce qu'elle a sans doute cru être un bon mot : "je ne sais même pas qui c'est..." Classe...

Juste pour savoir...

Maria Sharapova a-t-elle encore un avenir sur les courts ?
La victoire de Kiki Mladenovic contre Angelique Kerber en dit-elle plus sur le niveau de la Française ou sur celui de l'Allemande ?
Suis-je le seul à trouver la tenue new-yorkaise de Roger Federer plutôt très classe ?
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Roger Federer

Crédit: Getty Images

3 stats à retenir

Une déroute à l'ampleur historique. Maria Sharapova n'avait jamais enregistré une défaite aussi sèche en Grand Chelem sur dur, avec seulement deux petits jeux inscrits. Mais cela ne pouvait sans doute arriver que contre Serena Williams. Depuis le début de sa carrière, la Russe a en effet concédé 12 défaites en deux sets en Grand Chelem sur dur. Un tiers de ces revers a été enregistré face à la même joueuse : Serena Williams.
Jamais Roger Federer n'avait été mené en Grand Chelem (1 set à 0, 2 sets à 0 ou 2 sets à 1) face à un joueur aussi mal classé que Sumit Nagal (N°190 au classement ATP). Son précédent "record" en la matière n'est pas tout jeune : il date de l'US Open 2007. Le Suisse avait alors été mené une manche à rien par le jeune John Isner (184e mondial) en 16es de finale, avant de l'emporter en 4 sets (6-7, 6-2, 6-4, 6-2). Il avait d'ailleurs fini par gagner le tournoi.
A 39 ans et 2 mois, Venus Williams est devenue la joueuse la plus âgée à remporter un match à l'US Open depuis Renée Richards en 1980. Richards, née Richard Raskind, avait disputé l'US Open chez... les hommes dans les années 50, avant de se faire opérer pour devenir une femme et se lancer dans une nouvelle carrière sur le circuit féminin à la fin des années 70. Elle atteindra la 20e place mondiale en 1979. Pour Venus, cette victoire intervient 22 ans et un jour après son tout premier succès à Flushing.
Avec Jeu, Set et Maths
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Venus Williams

Crédit: Getty Images

Le quiz du jour

Depuis le 25 juillet 2005, seuls quatre joueurs ont occupé les deux premières places du classement ATP : Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray. Le "Top 2" est totalement verrouillé depuis plus de 14 ans. Mais pouvez-vous citer les 10 joueurs qui, sur cette période, ont réussi à atteindre la troisième marche du podium ? Petit indice : cinq de ses joueurs sont engagés dans cet US Open 2019.
Rendez-vous demain matin, même heure même endroit, pour la réponse.

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