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Le devoir d'y croire, le droit de rêver

Laurent Vergne

Mis à jour 03/09/2019 à 07:30 GMT+2

US OPEN - Vous n'avez pas eu le courage de passer une nuit blanche ? Qu'à cela ne tienne, "Good morning Flushing" est là pour vous raconter tout ce qu'il s'est passé en fin de soirée et dans la nuit à New York. Dans la nuit de lundi à mardi, Gaël Monfils a prolongé son séjour à Flushing, et avec la manière.

Gaël monfils - Good Morning Flushing

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Il y a une semaine, après une journée un peu folle au cours de laquelle toutes les têtes qui dépassaient la sienne dans son quart de tableau (Dominic Thiem, Roberto Bautista Agut et Stefanos Tsitsipas) avaient été décapitées autour de lui, Gaël Monfils s'était vu offrir une chance de vivre un US Open comme des joueurs de son rang n'en connaissent pas tous les ans. Il y est presque. Il a survécu au vrai gros match compliqué pour lui sur la route des quarts, samedi, contre Denis Shapovalov. Lundi, il a étrillé Pablo Andujar. Proprement. Presque cliniquement, ce qui lui ressemble rarement.
Monfils est donc en quarts de finale et, si ce n'est pas la moindre des choses, c'est au moins conforme à ce qu'il était capable de produire. Surtout, il y a mis la manière. En dehors du duel contre le jeune Canadien, teinté du souffle épique qu'il aime tant, la vraie grande satisfaction, c'est surtout le sérieux avec lequel il a plié les matches face à des adversaires intrinsèquement bien moins forts que lui. Ramos-Vinolas, Copil et Andujar ne lui ont pas pris un set et seulement 25 jeux à eux trois. Je suis presque plus agréablement surpris par le Monfils de ces trois rencontres-là que par celui, fiévreux dans le bon sens du terme, vu face à Shapovalov.
Il serait tentant de dire que son tournoi est d'ores et déjà réussi. Mais si nous, nous pouvons le penser, il faut souhaiter que le numéro un français se dise tout le contraire. Que tout commence maintenant. Dans le grand huit, il est encore en terrain connu. Pas une routine, mais pas une découverte. Et si personne ne peut dire combien il revivra de quart de finale majeur d'ici la fin de sa carrière, à 33 ans, il est raisonnable de penser qu'il ne lui restera pas cinquante opportunités. Ni même cinq. Tous les voyants sont au vert. Physiquement, mentalement, tennistiquement, tactiquement. Il faut qu'il surfe sur cette vague.
Ce qui l'attend s'annonce, dans un premier temps, très compliqué. Matteo Berrettini n'a pas été moins impressionnant que Monfils et il a les armes requises pour faire mal à beaucoup de monde dans ce tournoi. Le Français a raison, c'est un gros quart de finale qui l'attend mercredi sur le Arthur-Ashe. Très gros. Mais il n'est pas injouable non plus. Surtout pour ce Gaël-ci. Il a donc le devoir d'y croire.
Et ensuite ? Ce serait peut-être, ce serait sans doute l'Empire State Building, avec Rafael Nadal. Et encore après ? Peut-être le One World Trade Center, avec Federer, ou un autre, puisqu'il n'y a de toute façon rien de plus haut qu'une finale de Grand Chelem. Personne, ici, ne dit que Monfils sera sur le court Arthur-Ashe dimanche. Ce serait même une gigantesque surprise, quelque chose d'extravagant au vu du menu potentiel des prochains jours. Il n'est ni un des deux grands favoris, ni même le principal outsider, et il s'en faut de beaucoup. Mais ces choses-là ne comptent pas. Et s'il a le devoir d'y croire, Monfils a aussi le droit de rêver. Il s'est mis dans cette position, et on ne renverse pas de telles montagnes si on ne se colle pas au fond du crâne qu'on en est capable.
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Gaël Monfils (US Open 2019)

Crédit: Getty Images

The hit of the night

Rafael Nadal a mis le court Arthur-Ashe en ébullition lundi soir, à plusieurs reprises. Mais jamais autant que sur ce point qui, dans le dernier jeu de la rencontre, lui a offert la balle de match. Le Majorquin s'est arraché pour aller chercher une volée bien touchée de Marin Cilic et sortir un coup droit long de ligne à côté du filet. Tiger Woods en a bondi de son fauteuil dans la loge !
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Le fantastique passing à côté du filet de Nadal pour s'offrir la balle de match

J'ai aimé

Le répondant de Nadal. Jusqu'ici, Rafa avait avancé pépère. Une première semaine à sa main (deux victoires rapides et le forfait de Kokkinakis au milieu de tout ça), mais Marin Cilic, même avec ses limites actuelles, constituait un test d'une autre envergure. Le Croate aime l'odeur de Flushing et il a titillé le Majorquin en recollant à un set partout. C'est peut-être là, dans une troisième manche d'un niveau exceptionnel, pliée 6-1, que Rafa a pour de bon lancé son tournoi avant de l'emporter en quatre sets. Ce Nadal-là sera dur à arrêter. Clairement.
Tout le tournoi d'Elise Mertens jusqu'ici. La Belge avance sans bruit, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, mais quel parcours pour l'instant de sa part. Lundi, elle a mis fin à la Cendrillon de ce tournoi, Kristie Ahn, en la balayant 6-1, 6-1. En quatre tours, elle n'a perdu que 16 jeux. La native de Louvain est en quarts pour la première fois à Flushing et vu le turn-over au sommet du tennis féminin, la voir aller au bout ne serait pas plus étonnant que ça. Et si c'était son tour ?
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Mertens met brutalement fin au rêve éveillé de Ahn

Je n'ai pas aimé

Le match décevant de Sascha Zverev. Je suis plutôt dans le camp, minoritaire d'ailleurs, de ceux qui ne tirent pas à boulets rouges sur l'Allemand. Sa saison n'est pas aussi catastrophique qu'on le dit et, à 22 ans, être encore en course pour le Masters (il sera sans doute 10e à la Race après l'US Open) en livrant une campagne mitigée, ce n'est pas si vilain. Mais contre Diego Schwartzman, il est passé à côté. Mauvais match, service catastrophique, des fautes directes à gogo, et une gestion pauvre des points importants. Pas la bonne recette...
La rechute de Naomi Osaka. Franchement, elle semblait lancée dans ce tournoi et, dans l'intensité et l'attitude, comme elle l'avait souligné elle-même, on ne l'avait plus vue ainsi depuis le début de l'année et son deuxième sacre en Grand Chelem à Melbourne. Au moins n'a-t-elle pas le moral dans les chaussettes comme en quittant Roland-Garros. Elle va mieux, mais elle a tout de même subi un vrai coup d'arrêt contre une excellente Belinda Bencic (7-5, 6-4).
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Epoustouflante en cadence, Bencic a multiplié les coups d'éclat pour sortir Osaka

Juste pour savoir

Qui ira le plus loin, Elina ou Gaël ?
Zverev finira-t-il par y arriver un jour en Grand Chelem ?
Serena est-elle vraiment la grande favorite du tournoi désormais ?
Qui peut être le plus dangereux pour Nadal en bas du tableau ? Schwartzman ? Berrettini ? Monfils ? Personne ?

3 stats à retenir

Gaël Monfils s'est qualifié pour le 4e quart de finale de sa carrière à l'US Open. Aucun joueur français ne fait mieux depuis le début de l'ère Open. Par ailleurs, à 33 ans et 2 jours, Monfils est le deuxième Français le plus âgé à se qualifier en quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Il n'est devancé que par Fabrice Santoro, âgé de 33 ans et 44 jours au moment de sa qualification en quart de finale de l'Open d'Australie 2006.
Pour Alexander Zverev, l'US Open, c'est un peu "Un jour sans fin". La preuve, ou plutôt les quatre preuves :
  • Comme en 2017 et 2018, il s'est incliné à l'US Open après avoir remporté le premier set.
  • Comme en 2017 et 2018, Alexander Zverev s'est incliné à l'US Open en 4 sets.
  • Comme en 2017 et 2018, Alexander Zverev s'est incliné à l'US Open face à un joueur classé en dehors top 20.
  • Comme en 2017 et 2018, Alexander Zverev s'est incliné à l'US Open avant les 1/4 de finale.
Impériale en 2019, Bianca Andreescu n'a plus perdu un match hors abandon depuis plus de six mois (pour 21 victoires, dont une sur abandon adverse).
Avec Jeu, Set et Maths
Twitter : @JeuSetMaths

Le quiz du jour

Les réponses d'hier d'abord. Les intrus dans les trois listes étaient : Jo-Wilfried Tsonga (le seul à ne pas avoir atteint le dernier carré à l'US Open), Roddick-Nalbandian (le seul à ne pas s'être achevé au tie-break du 5e set) et Juan Martin del Potro (les cinq ont joué un match en cinq sets contre Roger Federer à New York mais seul l'Argentin l'a gagné).
Le quiz du jour. En image. Qui est ce joueur, demi-finaliste cette année-là (l'année de la photo) après avoir causé une énorme sensation ?
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Qui est-ce ?

Crédit: Getty Images

Le sondage du jour

Jusqu'où ira Gaël Monfils ?
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