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Monfils est un homme de coups ? Ça tombe bien, il en a un énorme à jouer

Laurent Vergne

Mis à jour 29/08/2019 à 17:13 GMT+2

US OPEN – Gaël Monfils a bien démarré sa quinzaine, mardi. Mieux, l'hécatombe des principales têtes de série autour de lui ouvre au Français des perspectives plus qu'intéressantes dans ce tournoi. Le voilà soudainement propulsé favori du troisième quart de tableau, avec une vraie chance d'atteindre le dernier carré. Saura-t-il la saisir ?

Gaël Monfils

Crédit: Eurosport

Il n'y a pas beaucoup plus imprévisible que Gaël Monfils. La seule constante dans sa carrière tient à son inconstance. Saison après saison, à l'exception de sa campagne 2016 achevée au 7e rang mondial (et encore, il avait là aussi connu quelques sautes d'humeur, mais plus espacées dans le temps qu'à l'accoutumée), il alterne hauts et bas. Après, tout est affaire d'amplitudes de ces points les plus élevés ou les plus abyssaux. Cette année 2019 n'échappe pas à la règle. L'ensemble est, à ce stade, plus que correct. En débarquant à New York, le Français pointait au 12e rang.
Mais il doit davantage ce bilan à quelques pics qu'à une ligne de flottaison stable. Régulier dans la performance, Monfils l'a été... un mois et demi, en février-mars : demi-finale à Sofia, titre à Rotterdam, demie à Dubaï et quart à Indian Wells. 14 victoires pour 2 défaites. Ces quatre tournois pèsent pour 55% de son total de points 2019. Après cela, en dehors de son huitième de finale à Roland-Garros et surtout sa demi-finale à Montréal, il s'est montré égal à lui-même : erratique, entre blessures, défaites décevantes et éclaircies aussi brutales que brèves. Bref, Monfils a fait du Monfils.

Sur le papier, il y a Monfils et les autres

Tout cela pour dire que personne ne sait quel Gaël sortira du chapeau new-yorkais. Il peut tout aussi bien tomber dans le panneau de Marius Copil jeudi que se frayer un chemin jusqu'au dernier carré. Mais ce qui apparaît avec une grande clarté, c'est l'immense coup que le numéro un tricolore a à jouer dans cette quinzaine. Croyez-le ou non, mais Monfils est désormais l'homme à battre dans son quart de tableau. Il aura suffi d'une journée, oui une seule, pour éclaircir son paysage dans des proportions inespérées.
Mardi, Dominic Thiem, Stefanos Tsitsipas et Roberto Bautista Agut ont disparu des écrans. Voilà comment la Monf', numéro 4 de cette zone du tableau, se retrouve tête de série la plus élevée à l'issue du premier tour. Un autre élément, tout aussi parlant, témoigne de l'ouverture qui se présente à lui : des seize joueurs de ce troisième quart de tableau, un seul a déjà atteint les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem. Gaël Monfils. Et sur les quinze autres, deux seulement ont goûté aux quarts : Kyrgios et Rublev.
Mieux, sur la route des quarts, le Parisien n'a déjà plus une seule tête de série devant lui et Denis Shapovalov (33e) et Mikhail Kukushkin (48e) sont les deux uniques membres du Top 50. J'ignore jusqu'où il ira, mais il parait difficilement contestable que le destin a tout fait pour lui faciliter la vie. Lui, l'homme de coups, en a un magnifique à jouer dans les jours à venir.

Le Masters redeviendrait envisageable

Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit : Monfils n'est pas en demi-finale. Il reste des clients sur son chemin, des joueurs potentiellement dangereux, voire très dangereux. Andrey Rublev a retrouvé santé et confiance et il apparaît plus proche du quart de finaliste de l'US Open 2017 qu'il fut que du moribond des derniers mois. Matteo Berrettini peut faire du grabuge. Nick Kyrgios, s'il est aussi appliqué que contre Johnson, a de quoi dynamiter à peu près n'importe qui. Et tout le monde connaît le talent de Denis Shapovalov, possible adversaire de Monfils au 3e tour. De toute façon, Monfils, mal luné, est capable de perdre contre beaucoup de monde. Avant de craindre les autres, il doit d'abord se méfier de lui.
Le proche avenir dira s'il sait saisir cette opportunité. Mais ce ne serait pas une mauvaise idée. De telles occasions ne se présentent pas trois fois par an en Grand Chelem. Accessoirement (ou pas), un grand US Open, même si ce type de performance se suffit à elle-même, lui permettrait de donner une dimension assez excitante à son dernier trimestre. Une demi-finale à Flushing Meadows lui garantirait de gober à la Race Fabio Fognini ou Roberto Bautista Agut, actuellement 7e du classement 2019. Et sans doute quelques autres. Le Masters, où il n'a mis les pieds qu'une seule fois, deviendrait plus qu'envisageable. Qui l'aurait imaginé fin janvier ?
Gaël Monfils a vraiment tout pour sortir un tournoi du Grand Chelem comme il n'en a pas vécu depuis très (trop) longtemps. Il adore New York, et c'est réciproque. Il a plutôt brillé sur dur cette saison et sa demie à Montréal constitue une référence suffisamment récente et marquante pour inspirer confiance.
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Gaël Monfils

Crédit: Getty Images

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