US Open - Rafael Nadal : "Ce n'est pas encore le moment d'être super heureux"
Mis à jour 07/09/2019 à 09:32 GMT+2
US OPEN – Matteo Berrettini était trop tendre pour priver Rafael Nadal d'une nouvelle finale de Grand Chelem, même si l'Italien a failli arracher le premier set. Une bonne chose de faite pour l'Espagnol. Maintenant, place à Daniil Medvdev, son adversaire en finale, qu'il a étrillé à Montréal voilà quelques semaines. Toujours en mission, Rafa n'a ni le temps ni l'envie de savourer quoi que ce soit.
Pour le moment, Rafael Nadal n'est pas heureux. Pas encore. Il est juste déterminé, ce qui n'est jamais bon. Sauf pour lui. Vendredi, l'Espagnol s'est qualifié pour sa 27e finale de Grand Chelem. Mais lors de sa conférence de presse, vous n'auriez pas fait la différence avec un succès au premier tour d'un vulgaire 250, où il ne met d'ailleurs quasiment plus jamais les pieds. Mais l'idée est là.
"Oui, c'est toujours un moment spécial", dit-il poliment. Mais ce le sera surtout dans trois jours. Pas avant. "A la veille de disputer une finale majeure comme celle-ci, précise-t-il, ce n'est pas encore le moment d'être super heureux. Bien sûr, quand le tournoi s'achève, même si vous perdez, vous pouvez apprécier avec plus de recul ce que vous avez accompli."
Pour l'instant, Nadal n'est pas heureux d'être en finale. Il est heureux d'avoir gagné sa demie. La différence peut paraitre subtile, mais elle dit tout. Un champion de sa trempe ne joue jamais sa finale avant la finale, ce qui arrive à certains joueurs moins huppés auteurs d'un exploit en chemin. Il ne fait que gravir des marches. Sans trop de difficultés. Six tours, cinq matches, un forfait et un seul set perdu. Il n'a pas été loin d'en lâcher un autre, vendredi, le premier de sa demi-finale contre Matteo Berrettini. Mais l'Italien n'a pas réussi à conclure même en ayant mené 4-0 puis 6-4 dans le jeu décisif.
J'ai eu de la chance de gagner le tie-break, oui, mais pas le premier set
Ce moment-là, qui fut évidemment le tournant de leur duel, dit tout ce que l'Italien n'est pas encore et ce que le Majorquin sera toujours. Même à 4-0, vous n'êtes assurés de rien contre Nadal. "A 4-0, explique-t-il, mon objectif est juste de gagner le prochain point parce que, à 5-0, c'est fini. Mais pas à 4-0. Ensuite, prendre un des deux sur son service. C'est ce que j'ai fait. Derrière, il y a 5-2, ce n'est pas confortable comme situation, mais vous êtes encore dans le coup. C'est étape par étape. Vous gagnez vos deux points et vous obligez l'autre à gagner les deux siens pour finir le set et c'est lui qui se retrouve avec de la pression." Rafa, mode d'emploi. Ça a l'air simple, dit comme ça.
Non sans arguments, il réfute d'ailleurs avoir signé un hold-up dans ce premier acte. "J'ai eu de la chance de gagner le tie-break, oui, mais pas le premier set, tempère-t-il. Je ne sais pas combien j'ai eu de balles de breaks avant le tie-break (six, NDLR). Lui n'a pas eu une seule chance sur mon service." Avant d'avoir failli le perdre, Rafael Nadal aurait surtout dû le gagner beaucoup plus tôt. L'alerte fut sans conséquence et l'affaire dans le sac. Car autant personne ne tremblait complètement pour lui à l'idée de le voir lâcher le premier set, autant tout le monde savait qu'une fois celui-ci dans sa besace, Daniil Medvedev connaissait le nom de son adversaire.
Une machine ? Une bête ? "Ça fait plaisir", dit Nadal
Medvedev, justement. Le dernier obstacle sur le chemin du sacre. On a fait plus ardu, serait-il tentant d'avancer. Ce n'est pas Federer ou Djokovic, le tandem qui, à lui seul, est responsable de sept de ses huit défaites en finale de Grand Chelem, la dernière incombant à Stan Wawrinka. Le Russe, en prime, a été laminé par Nadal en finale de la Rogers Cup à Montréal, le mois dernier (6-3, 6-0).
Alors ? Alors Nadal tempère, encore. "Il y avait beaucoup de vent ce jour-là, ici il n'y en a pas, avance-t-il comme argument de sa prudence. Avoir battu Medvedev, ça aide bien sûr, mais franchement j'ai le sentiment qu'il progresse tous les jours. Ça sera une finale très difficile." Du Russe, il retient son "été incroyable, presque parfait" et la confiance qui l'anime : "Je vais affronter le joueur qui a gagné le plus de matches cette année et celui qui, depuis plusieurs semaines, est le plus en forme sur le circuit."
Passé avant lui devant la presse, Daniil Medvedev avait comparé Rafael Nadal à une "machine" et à une "bête" sur le court. C'était un compliment, bien sûr. "Ça fait plaisir, a souri le Majorquin à cette évocation. C'est toujours bien quand les collègues disent du bien de vous (on a rarement entendu quelqu'un dire du mal de lui, cela dit). Mais j'espère juste une chose : que dimanche, je ressemble vraiment à ça sur le court. Je vais en avoir besoin." Le contraire serait étonnant.
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