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US Open - Good morning Flushing, good bye Federer

Laurent Vergne

Mis à jour 04/09/2019 à 08:11 GMT+2

US OPEN - Vous n'avez pas eu le courage de passer une nuit blanche ? Qu'à cela ne tienne, "Good morning Flushing" est là pour vous raconter tout ce qu'il s'est passé en fin de soirée et dans la nuit à New York. La grosse information de la nuit, c'est bien évidemment l'élimination de Roger Federer. Le Suisse est tombé face à Grigor Dimitrov en quarts de finale.

Roger Federer

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Vendredi, Daniil Medvedev et Grigor Dimitrov s'affronteront pour une place en finale. Je l'avoue, je dois me pincer et me frotter trois fois les yeux pour me convaincre que cette phrase correspond bien à la réalité des faits. Cela valait une cote monumentale il y a deux semaines, et plus encore après le tirage au sort, sachant que les deux hommes se trouvaient dans la même moitié de tableau que Novak Djokovic et Roger Federer. L'élimination du Serbe, sous l'impulsion commune de son épaule gauche endolorie et du bras de Stan Wawrinka, semblait ouvrir une voie royale à Federer jusqu'à la finale.
Deux jours et un tour plus tard, le Suisse a rejoint son grand rival dans la fosse commune des légendes. On ne l'avait pas vraiment vu venir. Mais c'est Federer. Et c'est l'US Open. Un tournoi où l'ancien maître des lieux a tout de même connu plus de déboires que de satisfaction dans cette décennie. Ce n'est pas un hasard s'il n'y a atteint que deux fois le dernier carré lors de ses sept dernières participations. Il y a à tour de rôle été trahi par son corps et son jeu. Mardi, face à Dimitrov, il a peut-être été lâché par les deux simultanément. Personne ne saura à quel point ses douleurs au dos, apparues dans l'après-midi à quelques heures de ce quart de finale, a-t-il précisé, a pesé sur sa performance. Elle n'a forcément pas dû aider.
Très vite, il est apparu que Federer n'était pas dans son assiette. Parce que son service a tenu après un break rapide dans la première manche, et parce qu'il reste Federer, capable de porter sur un quart d'heure un formidable coup de boutoir comme à la fin de la troisième manche, il a réussi à effectuer la course en tête et à maintenir une forme d'illusion. Mais ce n'était rien d'autre qu'une illusion. Quand bien même il s'en serait sorti, je vois mal comment il aurait pu mettre fin à sa disette new-yorkaise et cueillir son 21e Majeur. Vainqueur ou vaincu, son tournoi touchait probablement à sa fin de toute façon ce mardi soir.
Comme Wawrinka face à Djokovic, Dimitrov a peut-être bénéficié de circonstances favorables. Mais comme Stan, Grigor a sa (grande) part de mérite dans ce coup de semonce. Il n'a pas livré le match de sa vie mardi. Mais de sa saison, oui. Il revient de si loin. C'est son moment et il ne faut pas le lui voler. Le tennis est un drôle de sport, mais quand on a tout l'or du monde dans sa raquette comme c'est le cas du Bulgare, les jugements ne doivent jamais être définitifs. Et les moribonds jamais enterrés trop tôt.
Roger Federer, lui, va traîner son blues new-yorkais au moins une année de plus, mais il est à craindre qu'il ne l'emmène avec lui une fois à la retraite. Pendant ce temps, ce tournoi est désormais à un Nadal près de se retrouver complètement cul par-dessus tête et d'entrer directement dans l'Histoire comme un des plus improbables de notre époque. Pour être franc, l'Espagnol me paraît trop solide pour rater cette opportunité-là. Mais allez savoir. Au rythme où cet US Open charrie les sensations, nous ne sommes peut-être pas au bout de nos surprises. Ce n'est pas le moindre charme de cette quinzaine.
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Roger Federer

Crédit: Getty Images

The hit of the night

Quand Bulgare rime avec grand écart. Anticipation, vitesse de déplacement et équilibre parfait de Grigor Dimitrov pour ce passing de coup droit long de ligne.
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Le passing "grand écart" de Grigor Dimitrov

J'ai aimé

Revoir Grigor Dimitrov à ce niveau. Personne, en tout cas pas moi, ne l'aurait imaginé vivre un tel tournoi à Flushing cette année. Méconnaissable depuis des mois, il a certes profité d'un tableau généreux en début de quinzaine, mais ses deux derniers matches le remettent pour de bon dans le jeu. Ce n'était certes pas du grand Federer cette nuit, mais c'était du bon Dimitrov. Pas exceptionnel, mais bon. Du cauchemar au rêve absolu, il n'y a parfois pas plus de deux semaines...
Le début de réconciliation entre le public de Flushing Meadows et Daniil Medvedev. Il a encore été accueilli par des sifflets et certains ont remis ça après sa victoire contre Stan Wawrinka lors de son interview sur le court, mais le Russe a aussi eu droit à des applaudissements. Il s'est même offert un bain de foule et un selfie géant avec des spectateurs sur l'esplanade située au pied du Ashe. New York est tout juste en train de découvrir le futur N°4 mondial, vraie personnalité et garçon intelligent. Je suis sûr que la Big Apple finira par l'aimer.

Je n'ai pas aimé

Voir Stan Wawrinka tout raplapla. Le Suisse s'est laissé hypnotiser par le faux rythme de Daniil Medvedev dans son quart de finale. "J'ai manqué de tout", a-t-il lucidement reconnu. Même avec l'abandon de Djokovic, sa victoire sur le numéro un mondial avait ouvert la porte aux rêves les plus fous pour le Vaudois.
Le calvaire de la pauvre Qiang Wang. Franchement, tout le monde a eu mal pour elle. Prendre 6-1, 6-0 en à peine trois quarts d'heure, sur le plus grand court du monde, en prime time, pour votre premier quart de finale majeur, cela ressemble à une forme de supplice alors que ça aurait dû être une fête pour elle. Elle est apparue toute "petite" face à Serena Williams et qui ne connaitrait rien au tennis féminin pourrait à juste titre être effrayé de découvrir qu'elle est 18e mondiale.

Juste pour savoir

Federer et Nadal face-à-face à Flushing, c'est définitivement foutu ?
De Djokovic ou de Federer, qui reverra-t-on en premier sur les courts ?
Svitolina peut-elle déboulonner cette Serena-là ?

3 stats à retenir

Grigor Dimitrov (N°78) a fait tomber Roger Federer et devient ainsi le joueur le moins bien classé à avoir battu le Suisse en Grand Chelem sur dur. C'est la 3e fois de sa carrière que Federer s'incline dans un Majeur sur dur face à un joueur classé en dehors du top 50. Ses deux "pires" défaites sur dur ont été enregistrées en un an d'intervalle à l'US Open : Dimitrov ce mardi et John Millman l'an passé (55e). Le podium est complété par un revers bien lointain, contre Arnaud Clément (N°54 à l'époque), à l'US Open... 2000.
Ne cherchez plus les immenses favoris de cette fin de tournoi :
Parmi les 6 joueurs encore en lice chez les hommes, un seul a déjà disputé (et remporté) au moins une finale en Grand Chelem : Rafael Nadal.
Parmi les 6 joueuses encore en lice chez les femmes, une seule a déjà disputé (et remporté) au moins une finale en Grand Chelem : Serena Williams
Face à une Serena Williams en patronne, Qiang Wang n'a pas existé. La Chinoise, qui a remporté seulement 15 points sur ce match, n'a pas réussi à inscrire le moindre coup gagnant sur le court Arthur-Ashe mardi soir : une petite performance puisqu'elle est la première à enregistrer une telle ligne de statistique depuis le début de cette édition 2019 (hommes et femmes confondus).
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Serena Williams et Qiang Wang.

Crédit: Getty Images

Avec Jeu, Set et Maths
Twitter : @JeuSetMaths

Le quiz du jour

La réponse au quiz d'hier était Bill Scanlon. Cette photo a été prise juste après la victoire-surprise de l'Américain contre John McEnroe, en huitièmes de finale de l'édition 1983.
Le quiz de mercredi maintenant. Comme pour Gabriela Sabatini il y a quelques jours, voici cinq indices pour trouver une personnalité. Tous ces indices sont évidemment en rapport avec l'US Open.
. 1970
. Petit Chelem
. 39
. 98
. Jaime Oncins

Le sondage du jour

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