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US Open - De sparring à coach de star : Dorian Descloix, l’homme qui murmure à l’oreille d’Azarenka

Maxime Battistella

Mis à jour 10/09/2020 à 20:30 GMT+2

US OPEN - Impressionnante depuis son arrivée à Flushing Meadows où elle a remporté le Premier 5 délocalisé de Cincinnati avant d’atteindre le dernier carré de l’US Open, Victoria Azarenka connaît un retour au premier plan aussi foudroyant qu’inattendu. L’occasion de mettre en lumière le travail de son nouveau coach, le discret Dorian Descloix.

Victoria Azarenka of Belarus celebrates a point

Crédit: Getty Images

"Derrière chaque grand homme, se cache une femme", dit le proverbe. En l’occurrence, ce serait plutôt l’inverse. Cela faisait sept longues années que Victoria Azarenka n’avait pas atteint le dernier carré en Grand Chelem. La faute d’abord à une accumulation de blessures, puis à une bataille pour la garde de son fils qui l’a empêchée de voyager en dehors des Etats-Unis jusqu’au printemps 2018. Mais c’est bien lors de cette saison 2020 à nulle autre pareille que tout a changé pour la Biélorusse, en partie grâce à son nouveau coach français Dorian Descloix.
Certes, Azarenka a su profiter d’un contexte particulier. Le long arrêt du circuit WTA pendant plus de cinq mois a remis les compteurs à zéro pour tout le monde, lui donnant l’occasion de faire partie des surprises de cette édition de l'US Open. Mais l’embellie n’aurait pu durer qu’un tournoi, celui de son titre dans le Premier 5 de Cincinnati délocalisé à Flushing, lors duquel elle n’a même pas eu à disputer la finale, bénéficiant du forfait de Naomi Osaka. Bien au contraire, elle a confirmé, répondant aux nouvelles attentes que ce soudain succès avait créées. C’est donc bien que quelque chose de fondamental a changé.
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Mouratoglou les a mis en contact

Depuis début février, l’ex-numéro 1 mondiale travaille donc avec Dorian Descloix, ancien 666e joueur mondial. Dans un premier temps, le Montpelliérain, grand ami de Gaël Monfils par ailleurs, a officié en tant que sparring-partner. "C’est bizarre le destin : Gaël est le meilleur ami de Victoria sur le circuit mais il ne m’a absolument pas mis en relation avec elle. En fait c’est Patrick Mouratoglou qui a pensé à moi car Victoria Azarenka cherchait une équipe pour 2020. Kerei Abakar, le directeur haut niveau de son Académie, m’a proposé de rejoindre la team en tant que sparring-partner, dans un premier temps. C’était une super opportunité que j’ai saisie", confiait récemment l’intéressé à RMC Sport.
Mais rapidement, ce rôle limité a évolué. En conférence de presse à Flushing Meadows, Descloix a expliqué comment peu à peu il s’est retrouvé investi de nouvelles responsabilités. "J’étais d’abord un partenaire d’entraînement de Vika. Je frappais la balle avec elle. Séance après séance, elle a commencé à me demander conseil sur le court. Puis, elle m’a donné la chance d’être son coach. Nous avons essayé de beaucoup communiquer. Sur le court bien sûr, mais aussi en dehors, le soir au restaurant, nous parlons de tout. Elle a un enfant, j’en ai trois, donc nous avons quelque chose en commun."
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Coach et confident

C’est ainsi que s’est bâtie une belle relation de confiance. Si Descloix a été contraint de revenir quelques mois en France à cause du coronavirus, ce lien ne s’est pas distendu pour autant. De la même génération - il a 32 ans, elle en a 31 , le nouveau duo entraîneur-entraînée fonctionne bien, d’autant qu’Azarenka n’a jamais perdu son ambition de championne. "Maintenant, ça marche assez bien, le courant passe. Nous parlons beaucoup sur le court. Elle a de gros objectifs, elle veut gagner des titres à nouveau et je suis là pour l’aider", a-t-il encore souligné.
Pour la Biélorusse, il a longtemps été très difficile de trouver un équilibre entre vie de famille et sa profession de joueuse de tennis. En plus de ses attributions techniques, Descloix joue donc le rôle de confident, contribuant à décharger Azarenka de ses préoccupations hors court. A l’instar d’un Roger Federer qui bluffe souvent son entourage dans sa capacité à "switcher" mentalement quand il entre sur un court ou quand il en sort, elle parvient désormais à s’engager pleinement dans ce qu’elle fait. Profiter du moment présent, et rien d’autre, voilà peut-être la plus grande explication de son retour au premier plan.
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Fraîcheur mentale et équilibre retrouvés : les clés de la méthode Descloix

"Maintenant, elle est vraiment détendue sur le court. Quand elle est ici, elle est Victoria, la joueuse de tennis. Et quand elle retourne dans notre maison (louée pendant la durée de la tournée US à l’instar de Serena Williams par exemple, NDLR) à Long Island, elle redevient mère, ce qui est totalement différent. Ça marche comme ça. Quand nous sommes sur le site du tournoi, nous parlons de tennis. Puis dans cette maison, de la vie, de tout", a expliqué Descloix. La mère de la joueuse est également présente et toute l’équipe profite de ses talents de cuisinière. Le cocon est idéal pour se concentrer totalement sur le tennis quand elle est en compétition.
Elise Mertens a fait les frais de cet équilibre retrouvé, ne parvenant à sauver qu’un jeu en quart de finale face à la tornade Azarenka. En cinq matches, l’ex numéro 1 mondiale n’a abandonné qu’un set en 8e de cet US Open contre Karolina Muchova. De quoi aborder avec ambition son rendez-vous majuscule contre la légende Serena qui a déjà puisé dans ses réserves physiques de son côté. "Je m'entraîne dur pour jouer ces matches. Il n'y a pas plus dure adversaire que Serena et j'aime ce challenge", a-t-elle estimé.
Ce n’est pas Dorian Descloix qui la contredira, lui qui la voit à l’œuvre tous les jours sur les courts. Mais entre le travail brut et les résultats en compétition, il y a parfois un monde, et Azarenka en a souffert longtemps. L’arrivée du Montpelliérain, d’un préparateur physique et d’un kiné tricolores, à ses côtés lui a incontestablement donné un nouveau souffle. De quoi rêver d’une seconde carrière prolifique. "C'est cool d'avoir des gars qui sont à peu près de mon âge. On a des choses en commun. Je crois qu'on apprend l'un de l'autre. C'est important aussi de garder de la fraîcheur mentale", glissait-elle encore. L’hommage était passé inaperçu à l’époque, il prend désormais tout son sens.
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