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US OPEN 2021 - Le résumé de la nuit : Tempête sur New York, calme plat pour Stefanos Tsitsipas

Laurent Vergne

Mis à jour 02/09/2021 à 06:44 GMT+2

US OPEN 2021 - Les cieux se sont déchaînés au-dessus de New York cette nuit. Des pluies torrentielles se sont abattues sur Flushing, provoquant même l'interruption des matches sur le court Louis-Armstrong... pourtant protégé par un toit. Stefanos Tsitsipas, lui, continue sa route. Il a cédé un set à Adrian Mannarino mais n'a jamais tremblé. Et le Grec s'est offert une nouvelle pause prolongée...

Good Morning Flushing - Stefanos Tsitsipas

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Il faut saluer la constance de Stefanos Tsitsipas. Après la perte du troisième set, mercredi, contre Adrian Mannarino, le numéro 3 mondial a pris son désormais traditionnel "toilet break". Ce garçon doit avoir un chronomètre dans la tête, car, quasiment à la seconde près, il a pris exactement le même temps (sept minutes et quelques petites poussières) que lors de sa pause face à Andy Murray qui, depuis, fait tant causer.
Ce break a en tout cas eu un effet radical : alors qu'il venait de perdre la troisième manche au jeu décisif, Tsitsipas n'a ensuite plus laissé un seul jeu au Français une fois revenu sur le court, bouclant son match sur un 6-0. Mais trêve de sarcasme. Ce n'est pas ce passage aux toilettes, sans doute pour se changer (même si, avec la pluie, le mercure avait sévèrement baissé mercredi soir), qui a changé le destin de ce match. Même si Mannarino avait recollé à deux manches à une, la marge du Grec était telle que jamais un comeback de folie du gaucher francilien n'a vraiment été envisageable.
Stefanos Tsitsipas est apparu globalement très serein lors de cette session de nuit. Physiquement, il n'a pas semblé payer son marathon d'il y a 47 heures contre Andy Murray (près de cinq heures de combat) et le fait qu'il se soit à nouveau absenté après le troisième set contre Mannarino peut même être perçu comme un trait de sa force de caractère. "Vous voulez me critiquer ? Voire me traiter de tricheur ? Allez-y. Moi, je continuerai à faire comme je veux", semble-t-il répondre à ses détracteurs. Il est revenu sous les huées du public, mais s'il assume les conséquences de son attitude, c'est peut-être aussi qu'il se sent fort.
Au plan tennistique, il l'est, aucun doute et c'est bien le plus important. En dehors de son anicroche à Wimbledon, où il avait été sorti d'entrée, Tsitsipas commence à prendre de très bonnes habitudes en Grand Chelem et il n'y a aucune raison que cela ne continue pas ici. Si tempête il y a eu autour de lui depuis deux jours, et au-dessus dans le ciel de New York ce mercredi soir, lui a affiché un calme impérial, y compris sous les sifflets. Et puis, après tout, le dernier qui a été pris en grippe par le public de Flushing ne s'en est pas si mal sorti. Alors, un destin à la Medvedev 2019 pour Tsitsipas dans cette édition 2021 ?

The hit of the night

Il n'y a aucune manière de définir cette volée gagnante de Daniil Medvedev. Tout simplement parce que cela ne ressemble à rien de ce qui existe. Ni vraiment acrobatique, ni vraiment élégant, ni franchement cohérent. Mais dans son genre, c'est spectaculaire. Pas loin d'être génial, même. Un conseil quand même : n'essayez pas ça à la maison (ni même sur un court), vous n'y arriverez pas. Finalement, c'est peut-être, ça, la meilleure définition : c'est du Medvedev.
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Improbable : Medvedev s'arrête de jouer et réussit une volée inimaginable

On a aimé

Revoir Sloane Stephens à ce niveau. Clinique, impliquée, précise, l'Américaine a tué dans l'œuf tout suspense face à sa jeune compatriote Coco Gauff cette nuit sur le Arthur-Ashe. C'est la Stephens qu'on ne voit que trop rarement et que l'on aimerait voir plus souvent. On dit sa motivation très fluctuante, pour rester poli, mais quand elle évolue à ce niveau, elle est capable, sinon de tout, du moins de beaucoup. A-t-on retrouvé pleinement la lauréate de l'édition 2017 ? Il est encore un peu tôt pour le dire, mais contre Gauff, c'était impressionnant.
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6-4, 6-2 en 1h05 : Stephens a balayé Gauff

La nouvelle perf' de Botic Van De Zandschulp. A vos souhaits. Il n'a pas le nom le plus simple à prononcer du circuit, mais le Néerlandais de 25 ans va finir par se tailler une petite réputation de coupeur de têtes. A Roland-Garros, il avait sorti Hubert Hurkacz au premier tour. Cette fois, c'est au deuxième qu'il s'est offert une gros poisson à l'US Open. Mercredi, le Batave a sorti Casper Ruud, tête de série numéro 8.
Une victoire qui va lui permettre de se rapprocher encore du Top 100, qu'il intègrera à coup sûr en cas de victoire contre Facundo Bagnis en 16es de finale. Un vrai bon coup à jouer pour ce joueur en pleine confiance à force de cumuler des bons résultats en challengers. On n'ira pas jusqu'à lui prédire un destin à la Karastev version Melbourne 2021, mais attention à lui dans une zone du tableau qui s'ouvre grandement.
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Ruud - Van De Zandschulp : Le résumé

On n'a pas aimé

Le manque d'intérêt de cette troisième journée. Un tournoi du Grand Chelem, c'est comme un match. Il y a des temps forts et des temps faibles. Mercredi, à Flushing Meadows, c'était clairement un temps faible. Presque tous les matches féminins se sont achevés en deux sets et l'immense majorité des rencontres du tableau masculin en trois. Ce n'était pas une journée pour vibrer. La bonne nouvelle ? Les ténors, pour la plupart, avancent sans encombres. Cela promet de sacrées affiches dans quelques jours s'ils continuent.
La météo. Finalement, ce n'était peut-être pas plus mal que cette troisième journée n'offre pas de matches à rallonge. Sans quoi le programme aurait été sévèrement perturbé. Le ciel est devenu fou mercredi à New York. Il y a d'abord eu de gros orages dans l'après-midi, avant que ceux-ci ne cèdent la place à une pluie battante continue dans la soirée. La météo a même lancé une alerte aux… tornades sur le Bronx et une partie du Queens, le "borough" où se trouve Flushing Meadows.
Heureusement, sur le Grandstand et les courts annexes, tout était terminé. Sur le court Arthur-Ashe, le toit a réglé le problème. Mais pas sur le Louis-Armstrong. Pourtant équipé lui aussi d'un toit, le deuxième grand court de Flushing laisse tout de même quelques ouvertures sur les côtés. Or, avec le vent violent, l'eau a réussi à venir jusque sur le court, rendant impossible le jeu. Mais on vous l'a dit, cela aurait pu être pire.

Juste pour savoir

Y a-t-il quelqu'un pour empêcher Daniil Medvedev d'atteindre le dernier carré ? Le quart de tableau du Russe ressemble à une sorte de boulevard, voire d'autoroute.
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Une balade et une volée magique : Medvedev a passé une belle journée face à Koepfer

Avec 24 têtes de série encore en vie après trois jours dans le tableau féminin, cet US Open sera-t-il celui de la logique retrouvée chez les dames ? A confirmer bien sûr mais pour l'instant, les favorites se font respecter. Et la plus haute tête de série éliminée, Cori Gauff, l'a été par une ancienne gagnante du tournoi...
Les trois derniers Français dans le tournoi jouent ce jeudi : Monfils, Moutet, Ferro. Combien de survivants en 16es de finale ? Qu'il y en ait un, ce serait déjà bien. C'est vous dire où en est le tennis tricolore...

La stat de Jeu, Set et Maths

Encore raté pour Adrian Mannarino. Cette nuit, face à Stefanos Tsitsipas, le gaucher tricolore affrontait un membre du Top 10 en Grand Chelem pour la 18e fois de sa carrière. Et pour la 18e fois, il s'est incliné. Depuis 1985, aucun joueur n'a rencontré plus de difficultés que le Français en la matière :
  • Adrian Mannarino : 0/18
  • Albert Montanes : 0/15
  • Robin Haase : 0/14
  • Paul-Henri Mathieu : 0/14
Voici les 18 tentatives infructueuses d'Adrian Mannarino :
US Open 2010 (2e tour) : Fernando Verdasco (N°8) 6/1 6/2 6/2
Wimbledon 2011 (2e tour) : Roger Federer (N°3) 6/2 6/3 6/2
Open d'Australie 2013 (1er tour) : Juan Martin del Potro (N°7) 6/1 6/2 6/2
US Open 2013 (3e tour) : Roger Federer (N°7) 6/3 6/0 6/2
Open d'Australie 2014 (2e tour) : David Ferrer (N°3) 7/6 5/7 6/0 6/3
US Open 2015 (2e tour) : Andy Murray (N°3) 5/7 4/6 6/1 6/3 6/1
Roland Garros 2016 (2e tour) : Milos Raonic (N°9) 6/1 7/6 6/1
Wimbledon 2016 (2e tour) : Novak Djokovic (N°1) 6/4 6/3 7/6
Wimbledon 2017 (1/8 de finale) : Novak Djokovic (N°4) 6/2 7/6 6/4
US Open 2017 (3e tour) : Dominic Thiem (N°8) 7/5 6/3 6/4
Open d'Australie 2018 (3e tour) : Dominic Thiem (N°5) 6/4 6/2 7/5
Wimbledon 2018 (1/8 de finale) : Roger Federer (N°2) 6/0 7/5 6/4
Open d'Australie 2019 (1er tour) : Kevin Anderson (N°6) 6/3 5/7 6/2 6/1
Open d'Australie 2020 (1er tour) : Dominic Thiem (N°5) 6/3 7/5 6/2
US Open 2020 (3e tour) : Alexander Zverev (N°7) 6/7 6/4 6/2 6/2
Open d'Australie 2021 (3e tour) : Alexander Zverev (N°7) 6/3 6/3 6/1
Wimbledon 2021 (1er tour) : Roger Federer (N°8) 6/4 6/7 3/6 6/2 ab.
US Open 2021 (2e tour) : Stefanos Tsitsipas (N°3) 6/3 6/4 6/7 6/0

La décla du jour : Victoria Azarenka

Vaccin or not vaccin ? Ce débat-là aussi divise le circuit. Mercredi soir, Victoria Azarenka, finaliste l'an passé, s'est étonné du fait que le vaccin soit obligatoire pour les spectateurs s'ils veulent accéder à l'enceinte de Flushing Meadows, mais pas pour les joueurs. "Je veux relancer le débat, a-t-elle dit. A mon avis, il est inévitable que ce soit rendu obligatoire à un moment donné, comme le font d'autres ligues sportives. Je ne vois pas l'intérêt de retarder cela, vraiment, après tout nous voulons tous être en sécurité, nous voulons tous continuer à faire notre travail".

L'affiche à ne pas manquer jeudi : Opelka - Musetti

Une affiche en forme d'opposition de styles entre deux des joueurs ayant le plus progressé ces derniers mois. Demi-finaliste à Rome, finaliste pour la première fois en Masters 1000 à Toronto, Reilly Opelka n'est plus très loin de compter parmi les outsiders de cet US Open. Pas forcément pour la victoire finale, mais pour jouer les empêcheurs de tourner en rond. Cet homme est dangereux, surtout sur cette surface.
Jeudi, il passera un premier test contre la petite perle italienne Lorenzo Musetti, qui cherche à retrouver des couleurs. Car après son bien beau printemps terrien, achevé par un huitième de finale à Roland-Garros où il avait mené deux manches à rien contre le futur vainqueur Novak Djokovic, Musetti a vécu un été difficile : cinq défaites consécutives au premier tour.
Face à l'Américain Emilio Nava, il a donc signé son premier succès depuis Roland. Mais Nava est 385e mondial. Face à Opelka, ce sera une autre histoire. Si Musetti parvient à retrouver sa grinta printanière, ce match pourrait faire des étincelles. En revanche, si les deux hommes restent dans la lignée de leurs dernières semaines, le grand Reilly risque de se promener.
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Musetti - Nava - Highlights US Open

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