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US Open - Simple dames - Elena Rybakina : "C'est triste, parce que je ne me sens pas comme la gagnante de Wimbledon"

Laurent Vergne

Mis à jour 26/08/2022 à 19:45 GMT+2

US OPEN – Lauréate de Wimbledon à la surprise générale le mois dernier, Elena Rybakina a changé de dimension. Pourtant, le classement WTA ne dit rien de tout cela. Et pour cause, aucun point n'a été attribué à Londres. La Kazakhe ne digère pas ce qu'elle considère comme une injustice et elle n'a pas le sentiment d'être traitée comme une gagnante en Grand Chelem. D'où son amertume.

Elena Rybakina

Crédit: Getty Images

Certaines choses ont changé pour Elena Rybakina depuis sa victoire à Wimbledon le mois dernier. Mais pas forcément celles que vous imaginez. La principale nouveauté est un... tatouage. Et ce n'est pas elle qui l'arbore, mais son coach. Stefano Vukov a tenu parole en posant une marque indélébile sur sa peau. Elle porte le nom de sa joueuse. "Je n'en reviens pas qu'il l'ait fait, sourit la Kazakhe. Pour moi, c'est un peu dingue, parce que je n'ai pas de tatouage. Je dis respect."
Un pari lointain, qu'elle avait presque oublié. Mais pas son coach. "C'était il y a quelques années à Dubaï, raconte-t-elle. Je devais être 200e mondiale, je jouais le tournoi là-bas, on se marrait, on plaisantait. À un moment donné, il a dit 'OK, le jour où tu gagnes Wimbledon, je me fais tatouer ton nom.' 'Tu vas vraiment faire ça ?'. 'Oui, oui.' J'ai même la vidéo sur Instagram, j'avais filmé la scène. Alors, maintenant que c'est arrivé, il était obligé de le faire."
Je devrais être deuxième à la Race
Mais la nouvelle reine du All England Club aurait aimé que d'autres choses changent. Sept semaines après l'accomplissement le plus important de sa carrière, elle n'a toujours pas digéré le fait d'être privée des 2000 points qui auraient dû accompagner sa victoire. La WTA, comme l'ATP, avaient décidé de ne pas attribuer de points cette année. Une réponse à la décision des organisateurs de bannir les joueurs et les joueuses russes et biélorusses.
Elena Rybakyna aurait dû toucher un pactole susceptible de la propulser bien plus haut au classement mondial. Et si elle ne confond pas la cerise et le gâteau ("Je sais bien que le plus important, c'est la victoire", dit-elle), elle se sent néanmoins flouée de ne pas avoir profité de ce bénéfice collatéral. Son plaisir a été, sinon gâché, quelque peu atténué : "C'était mon rêve de gagner Wimbledon. C'est triste parce que, en réalité, je ne me sens pas comme la gagnante de Wimbledon."
Les conséquences ne sont pas neutres. "Je devrais être deuxième à la Race", rappelle Rybakina. Elle devrait aussi être confortablement installée dans le Top 10 au classement de référence de la WTA, au lieu de quoi elle plafonne au 25e rang. "Ce n'est pas juste. Bien sûr, on ne peut rien y faire, c'est une décision qui a été prise avant."
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Elena Rybakina

Crédit: Getty Images

Une source de motivation à New York

Selon elle, le fait de ne pas avoir changé de statut au classement pèse sur les organisateurs, qui la traitent comme la 25e mondiale et non comme une gagnante en Grand Chelem. "Je vais vous donner un exemple : dans un tournoi, j'ai affronté Muguruza, une grande championne (à Cincinnati, NDLR), et on a joué sur le court numéro 4. Ça m'interroge. Ça non plus, je ne trouve pas ça juste. On n'a pas les mêmes privilèges quand on est Top 10 ou Top 20. Et je ne parle pas que de moi. Au final, toutes ces décisions qui sont prises, ce sont les joueuses et les joueurs qui en paient les conséquences."
Elena Rybakina en convient, elle n'est pas forcément la plus mal lotie. Et la Kazakhe de citer le cas de joueuses bien moins classées qu'elle, privées de points elles aussi à Wimbledon, et toujours contraintes de passer par les qualifications pour intégrer les grands tableaux quand elles ne devraient plus avoir à le faire. "Des choses doivent changer, il y a beaucoup de choses à améliorer sur le circuit, à mon avis", estime-t-elle, plaidant aussi pour davantage de dialogue avec les principaux intéressés, à savoir les joueurs et les joueuses.
Depuis son titre à Londres, Rybakina a modérément brillé. Une défaite d'entrée à San José, puis au deuxième tour à Toronto, même si elle a ensuite retrouvé des couleurs en atteignant les quarts de finale à Cincinnati. L'air du dernier Grand Chelem de la saison suffira-t-il à lui rappeler que, oui, elle est bien entrée dans le cercle des femmes possédant un titre majeur, quoi qu'en dise le classement ? En tout cas, elle le jure, tout ceci "est une source de motivation."
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