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US OPEN - Simple messieurs : Frances Tiafoe se laisse porter sans se laisser griser

Laurent Vergne

Publié 08/09/2022 à 04:43 GMT+2

US OPEN – Frances Tiafoe a magistralement enchaîné après son exploit contre Rafael Nadal. L'Américain a nettement dominé Andrey Rublev mercredi pour se hisser en demi-finales. Un signe de maturité. Poussé par la foule, il semble avoir trouvé dans cette quinzaine l'équilibre entre euphorie et maîtrise. Un alliage qui vient de le conduire jusqu'aux portes de la finale.

Tiafoe a tout donné face à Nadal : "Je n'arrive pas à y croire, ça restera un jour incroyable !"

Si cet US Open 2022 marque à coup sûr un tournant dans la carrière de Frances Tiafoe, parce qu'il vient de décrocher pour la première fois sa place dans une demi-finale de Grand Chelem, et pour avoir sorti un champion de la trempe de Rafael Nadal, l'Américain avait déjà montré son attirance pour les gros matches et les grandes scènes. Dans le jargon, on appelle ça un "matcheur". Surtout ici, à New York, où il a toujours figuré en seconde semaine ces trois dernières années.
Mercredi, contre Andrey Rublev, qu'il a écarté en trois sets (7-6, 7-6, 6-4), il a encore électrisé la foule, même si la session de jour se prête parfois un peu moins aux grosses ambiances. "Je ne saurais pas dire d'où ça vient, mais j'adore jouer dans des stades pleins, explique-t-il. Pour moi, c'est la raison pour laquelle on s'entraîne si dur. Pour montrer au monde ce dont on est capable. Il ne faut pas avoir peur de ça. Fonce. Moi, j'adore jouer devant du monde. J'aime montrer au monde ce dont je suis capable."
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Tiafoe finit le travail en beauté !

Le public m'envoie de l'amour et j'aime ça
Frances Tiafoe fait partie de ces joueurs qui adorent donner et aiment recevoir. Qui cherchent le public et, quand ils évoluent à domicile, éprouvent le besoin de communier avec lui. "Le public m'envoie de l'amour et j'aime ça, sourit l'Américain d'origine sierra-léonaise. Ce genre de truc, c'est très émouvant, clairement. Entendre les gens crier mon nom, voir qu'ils apprécient ce que tu fais. C'est de cela dont il s'agit. C'est génial."
Dans le tennis américain masculin, il est un cas unique. Si le vivier US ne manque ni de qualité, ni de variété, de Taylor Fritz à Tommy Paul en passant par Jenson Brooksby, Reilly Opelka, Maxime Cressy ou Sebastian Korda (ils seront huit dans le Top 50 lundi prochain au classement ATP, aucun pays ne fait mieux), Tiafoe est le seul à posséder ce supplément d'âme. Par son jeu, sa personnalité, son charisme, son histoire, il offre quelque chose de plus.
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Frances Tiafoe

Crédit: Getty Images

S'il n'est pas officiellement le numéro un américain au classement (il lui faudrait pour cela gagner le tournoi, ce qui, quoi qu'en dise le classement, le placerait de facto dans une catégorie à part au niveau national), il a tout pour jouer ce rôle de leader. Même s'il le réfute à ce jour. "Tout le monde a des capacités. On a tous des qualités et on se tire vers le haut les uns les autres, avance-t-il prudemment. On rentre juste dans nos meilleures années et on verra jusqu'où ça nous emmène. Le tennis américain va bien." Lui peut-être encore mieux que les autres.

La digestion de l'exploit contre Nadal

A 24 ans, il semble prêt à assumer davantage de choses. Sa grande force dans cet US Open, c'est de proposer un subtil alliage d'euphorie et de maîtrise. Se laisser porter sans se laisser griser. Le show ne doit pas se faire au détriment de la perspective et de l'ambition. C'est en cela que sa victoire contre Rublev, si elle n'a pas le prestige de celle contre Rafael Nadal, n'en est pas moins significative. "Au bout du compte, c'était une grande victoire, mais ce n'était qu'un huitième de finale, dit-il. Je n'ai pas trouvé le sommeil la nuit d'après. Mais la suivante, j'ai très bien dormi. Et je me suis bien préparé pour ce quart de finale. J'essaie de rester concentré, d'être dans l'instant."
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Quatre sets pour un exploit monumental : comment Tiafoe a dompté Nadal

"La difficulté, souligne son entraîneur Wayne Ferreira, c'est que Rafa est le meilleur joueur qu'il ait jamais battu. Mettre ça de côté et rejouer deux jours plus tard, c'est très, très difficile. Alors nous avons essayé de le laisser savourer ce moment tout en passant à autre chose. Je dois dire qu'il l'a parfaitement fait aujourd'hui (mercredi, NDLR). Maintenant, il est en demi-finale et il faut encore passer à autre chose. Et ce ne sera pas plus simple."
Vendredi, face à Carlos Alcaraz, Frances Tiafoe est à peu près certain de retrouver la night session. Les organisateurs se tireraient une balle dans le pied en proposant aux visiteurs du soir l'autre affiche des demi-finales entre Casper Ruud et Karen Khachanov. Comme les quarts du bas de tableau ont été joués après ceux du haut, tout indique que la nouvelle coqueluche de Flushing évoluera à la lumière des projecteurs. Pour la première fois depuis seize ans, un joueur américain disputera un match pour atteindre la finale de l'US Open. L'ambiance promet d'être chaude. Tout ce qu'il aime.
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