Murray "peut battre Nadal"

Et si c'était l'année de Murray ? Lui y croit fermement. C'est mieux que d'y aller à reculons, direz-vous. Alors l'Ecossais n'y va pas par quatre chemins : "Je crois que je peux gagner contre lui", a-t-il lancé en conférence de presse. Andy disputera sa septième demi-finale en Grand Chelem vendredi à Wimbledon, ce qui fait de lui le Britannique le plus souvent présent à ce niveau dans l'ère Open devant l'autre référence britannique Tim Henman, quatre fois demi-finaliste au All England Club (entre 1998 et 2002). L'Ecossais est surtout présent pour la troisième fois consécutive dans le dernier carré des Internationaux de Grande Bretagne. A un pas d'une première finale à Londres, son objectif est encore et toujours le titre de Wimbledon que tout le Royaume attend depuis la victoire de Fred Perry il y a 75 ans.

Pour cela, il devra encore passer par la case Rafael Nadal, N.1 mondial et tenant du titre. Ils sont trois à avoir dominé l'Espagnol en demi-finales de Grand Chelem. Jo-Wilfried Tsonga à l'Open d'Australie 2008, Juan Martin Del Potro à l'US Open 2009 et également Andy Murray lors de l'US Open 2008. Deux ans et demi après, l'Ecossais se voit bien prendre à nouveau le dessus sur l'Espagnol en demi-finales de Wimbledon. En deux confrontations sur le gazon londonien, le N.4 mondial a été battu à chaque fois par Nadal : en quarts de finale 2008 et justement en demi-finales 2010. Mais fort d'une victoire au Queen's il y a quinze jours, Murray bombe le torse après neuf succès de rang sur gazon cette année. "Ma défaite de l'an passé face à Nadal peut être une expérience inestimable à l'heure de le retrouver. J'ai eu mes chances l'an passé. J'aurai un meilleur plan de jeu. Parfois, cela relève de la stratégie, parfois de l'expérience", a estimé celui qui n'a pas encore retrouvé officiellement de coach.

Pour devenir le premier Britannique à jouer une finale à Wimbledon depuis Bunny Austin en 1938, l'Ecossais devra en plus espérer que ses adducteurs le laissent tranquille. S'il a eu quelques alertes ces derniers temps, Murray n'a eu aucun mal à rallier les demi-finales en ne perdant que deux sets depuis le début de la quinzaine. Comme son futur adversaire qui devra, de son côté, faire avec une blessure au pied gauche. C'est quasiment avec les mêmes déboires qu'ils se retrouveront vendredi après-midi. "J'ai évidemment joué Rafa à plusieurs reprises en Grand Chelem et je l'ai déjà battu avant, mais je ne l'ai jamais fait à Wimbledon. C'est quelque chose que je voudrais changer ce vendredi. Mais c'est une tâche difficile, incroyablement difficile."

En quinze confrontations, Murray s'est incliné à onze reprises et reste sur trois défaites de rang, à chaque fois aux portes d'une finale : en Masters Cup 2010, aux Masters 1000 de Monte-Carlo 2011 et à Roland-Garros 2011. Mais sa dernière défaite en Grand Chelem à Paris a eu beaucoup moins de répercussions négatives que son revers en finale de l'Open d'Australie fin janvier face à Novak Djokovic où il lui a fallu plusieurs mois pour relever la tête. "Je n'ai pas eu l'impression d'avoir été en état de crise, a expliqué le N.4 mondial un brin philisophe. Ce n'est pas comme si vous perdiez votre jeu pendant la nuit. Il ne va jamais très loin. Parfois, il faut juste du temps pour le retrouver." Malgré ses hauts et ses bas, force est de constater que le N.4 mondial est toujours présent dans les derniers carrés des tournois du Grand Chelem cette saison (en attendant l'US Open). Et ce, pour la première fois de sa carrière. Preuve qu'il réalise peut-être sa meilleure saison. S'il bat Nadal en demi-finales et qu'il remporte Wimbledon, cela ne fera plus aucun doute.