Wozniacki comme Williams

En l'espace de deux heures, la N.1 mondiale et les deux dernières lauréates ont quitté Wimbledon. Caroline Wozniacki a encore démontré son incapacité à remporter un titre majeur, la Danoise ayant été battue par la Slovaque Dominika Cibulkova en trois manches. Les soeurs Williams, leur fébrilité depuis leur retour sur le circuit. Si les défaites des deux Américaines, qui revenaient de plusieurs mois d'absence due à des blessures, étaient prévisibles cette année à Londres, ce Wimbledon n'en est pas moins le pire pour le clan des Williams. C'est ensemble qu'elles ont dominé le tournoi londonien depuis le début du siècle et c'est ensemble qu'elle l'ont quitté lundi, après deux défaites sèches en deux sets, 6-3, 7-6 face à la Française Marion Bartoli pour Serena, 6-2, 6-3 pour Venus devant la Bulgare Tsvetana Pironkova.

Pour Wozniacki, Wimbledon reste encore le tournoi du Grand Chelem où elle réussit le moins bien. La N.1 mondiale chute en huitièmes de finale pour la troisième année consécutive et n'a jamais fait mieux à Londres. L'Allemande Sabine Lisicki avait stoppé sa route en 2009 et Petra Kvitova en 2010, avant que Cibulkova n'en rajoute une couche. Cette nouvelle défaite prématurée ne menacera en rien son rang de meilleure joueuse du moment. Après le forfait de la N.2 mondiale Kim Clijsters, et les éliminations de la Russe Vera Zvonareva (N.3 et finaliste l'an dernier) et Na Li (N.4), les beaux jours de Caroline en tant que N.1 dureront encore au moins jusqu'à l'US Open. "C'est décevant, j'ai laissé passer trop d'occasions, j'aurais dû saisir ma chance. Normalement je le fais et c'est pourquoi je suis là ou j'en suis (à la place de N.1 mondiale) mais aujourd'hui ça n'a pas marché." Avant d'ajouter : "Je me moque de ce que peuvent penser les gens. J'ai fait de mon mieux, cela n'a pas été suffisant."

"Ce n'était pas notre meilleur jour, c'est sûr. On aurait aimé voir une issue différente. On voulait toutes les deux gagner, ce n'était pas prévu, mais au moins on pourra s'entraîner ensemble", a commenté Venus après sa défaite sans appel face à la jeune Pironkova. "Pour un retour je pense que je me suis bien débrouillée. J'ai gagné quelques matches et je me suis accrochée. Ce n'est pas si mal", a estimé Serena, victime en mars d'une embolie pulmonaire qui aurait pu mettre sa vie en danger. Mais ce n'est pas la première fois que les "sisters" abordent un tournoi du Grand Chelem en petite forme, sans que cela ne les empêche d'y créer des ravages, surtout à Wimbledon, un tournoi qu'elles avaient complètement annexé. Sur les onze dernières éditions, elles en ont gagné neuf, cinq pour Venus et quatre pour Serena, dont les quatre dernières. La retraitée française Amélie Mauresmo, en 2006, et la Russe Maria Sharapova, en 2004, sont les deux seules à avoir brisé cette domination outrancière depuis le début du siècle.

Voir disparaître les deux Williams le même jour, en presque simultané, sonne comme un tremblement de terre même si Venus commence à avoir l'habitude de perdre contre Pironkova, 33e mondiale, qui l'avait déjà battue à Wimbledon l'an dernier, en quarts de finale, sur exactement le même score. Pour Venus c'est la première fois qu'elle n'atteint pas au moins les quarts de finale depuis le précédent annus horribilis des Williams, en 2006, où elle avait perdu au troisième tour alors que Serena était absente. Pour Serena c'est sa plus mauvaise performance à Wimbledon depuis sa défaite contre sa compatriote Jill Craybas au troisième tour en 2005, l'année où son aînée avait sauvé l'honneur de la famille en remportant son quatrième titre. Le ciment de l'US Open sauvera peut-être Wozniacki et les Williams d'une banqueroute totale en Grand Chelem sur cette saison 2011.