Simon en remet une couche

Gilles Simon ne s'est pas fait que des amis à Wimbledon. Certains même ont accueilli l'élimination du Niçois au deuxième tour de Wimbledon en applaudissant des deux mains. La cause ? Sa position concernant la parité des dotations entre hommes et femmes qui n'aurait pas lieu d'être selon lui. Un avis tranché qui n'a pas manqué de susciter quelques réactions aussi drôles qu'épidermiques. "Je suis sûre que plus de gens regardent mes matches que les siens", a gentiment placé Maria Sharapova après sa victoire sur Pironkova. Avant que Serena Williams ne surenchérisse. "Maria a raison, elle est bien plus sexy que lui".

La veille, Sloane Stephens n'a pas manqué de rappeler que cette attitude ne datait pas d'hier. "Quoi que dise Simon, cela ne signifie rien pour moi. Nous avons déjà eu des discussions à ce sujet à Estoril lorsqu'il a essayé de m'éjecter d'un court d'entraînement." Appelé à répondre aux attaques dont il fait l'objet, le nouvel élu au conseil de l’ATP n'a pas hésité à réitérer sa pensée. "J'ai le sentiment qu'en ce moment le tennis masculin est plus intéressant que le tennis féminin. Comme dans tout business, on doit être payé en fonction de cela."

"La question, ce n'est pas les hommes ou les femmes, c'est de savoir si les gens viennent vous voir ou pas", a-t-il développé. "Quand Shakira chante, elle gagne plus d'argent que la plupart des hommes parce que tout le monde veut la voir." Répondant indirectement à Marion Bartoli, qui avait souligné que l'investissement des femmes dans leur métier était équivalent à celui des hommes, le Français a répondu que ni le travail ni la longueur des matches n'étaient le problème. "On peut travailler dur et être un chanteur célèbre et travailler dur et chanter seulement dans sa salle de bain. C'est peut-être triste, mais c'est comme ça que ça marche."

Si Gilles Simon est aussi sûr de lui, c'est qu'il est persuadé d'avoir l'appui du vestiaire masculin. Tout du moins, il se veut le porteur de la bonne parole des joueurs du tableau masculin. "Ce n'est pas seulement mon point de vue, c'est le point de vue de tout le monde dans les vestiaires et c'est le votre aussi, à vous, les médias. Mais il est difficile d'en parler, je ne sais pas pourquoi. Je suis sûr qu'ils pensent la même chose que moi. Peut-être qu'ils ne peuvent pas le dire, peut-être qu'ils perdraient deux millions en contrats en le disant. J'en ai parlé dans les vestiaires et ils sont bien sûr d'accord avec moi. Vous pouvez me croire". Même s'il quitte Wimbledon pour l'instant (en attendant les Jeux), la polémique n'a pas fini de le suivre.