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Une ampoule a gâché la finale de Cilic : "Une si petite chose peut avoir un si grand impact"

Alexandre Coiquil

Mis à jour 16/07/2017 à 21:59 GMT+2

WIMBLEDON - Gêné par une blessure lors de sa finale perdue dimanche face à Roger Federer, Marin Cilic a reconnu qu'il traînait une vilaine ampoule au pied gauche depuis deux jours et sa victoire en demi-finale. Une blessure suffisamment sérieuse pour l'empêcher de défendre ses chances à 100% et le faire craquer de désespoir devant les caméras du monde entier.

Marin Cilic en larmes lors de la finale ed Wimbledon 2017.

Crédit: Getty Images

Marin Cilic avait bien caché son jeu. Lors de son passage en conférence de presse, une grosse heure et demie après sa défaite face à Roger Federer (6-3, 6-1, 6-4), le 6e joueur mondial a reconnu qu'il s'était aligné en finale de Wimbledon en étant incapable de défendre ses chances à 100%. Touché au pied gauche, qu'on a découvert fortement strappé en plein coeur de la rencontre, le Croate a reconnu après coup que cette blessure n'était pas survenue pendant son match face au Suisse mais deux jours avant, lors de sa demie remportée en quatre manches face à Sam Querrey. Cette blessure, une très grosse ampoule, l'a privé de mobilité et des appuis nécessaires pour jouer son jeu.
Reconnaissant avoir eu de grosses difficultés lors de sa préparation d'avant-finale, samedi, puis lors de son échauffement effectué à la mi-journée, le Croate a expliqué avoir tout tenté pour s'aligner sur le Centre Court en pleine possession de ses moyens. En vain, le mal était trop récent et trop grand. "C'était vraiment le mauvais jour pour que ça arrive. C'était une très vilaine ampoule. Je l'avais senti contre Querrey en demi-finale. Le liquide s'écoulait sous ma corne", a détaillé le finaliste de Wimbledon. (...) "On a essayé de calmer la douleur avec des calmants mais avec la zone touchée, c'était très difficile car c'est de la peau très dure. Cela a aidé, mais je ressentais encore de la douleur. Lors des trente dernières heures, les médecins ont été constamment à mes côtés. Ils ont fait ce qu'ils ont pu, mais j'avais toujours mal. A chaque fois que je devais réagir vite, changer de direction, je ne pouvais pas le faire."
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Marin Cilic se fait soigner le pied lors de la finale de Wimbledon 2017

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas la douleur qui m'a fait pleurer, mais le fait de ne pas pouvoir donner le meilleur
Pourtant, avant que le 6e joueur mondial ne fasse appel au kiné au début de la deuxième manche et n'éclate en sanglots devant les caméras du monde entier (à 3-0 Federer), impossible de soupçonner une quelconque blessure ou une défaillance physique majeure. Avant que le joueur de Medugorje ne se fasse prendre son service pour la première fois de la finale à 2-2, il venait juste de se procurer une première balle de break sur l'engagement de Federer dont il retournait bien le service et qu'il assommait de quelques droits bien sentis. Bref, tout semblait aller dans le meilleur des mondes. Seule sa chute survenue quelques instants plus tard, lors d'un point stratosphérique remporté par Federer (à 2-2, 0-15), faisait alors figure de coupable idéal. En fait, le mal était juste caché et bien caché. Cilic n'a rien montré avant que le kiné du tournoi fasse son apparition sur le Centre Court.
Très forte, la séquence des larmes du géant a marqué les esprits et la finale en elle-même. Car Cilic s'est complètement effondré sur sa chaise, laissant craindre une blessure très grave et un abandon express. Mais rien de tout cela, le double finaliste en Grand Chelem a juste craqué par frustration. "J'ai ressenti beaucoup d'émotions car j'ai tellement travaillé ces derniers mois.", a t-il expliqué. "C'est tellement pas de chance. (...) Je savais que je ne pouvais pas donner le maximum sur le court (...) Sur un si gros match, c'était difficile à vivre. C'est tout. Ce n'est pas la douleur qui m'a fait pleurer, mais le fait de ne pas pouvoir donner le meilleur. (...)."

Cilic n'a jamais envisagé d'abandonner

Rapidement largué dans une deuxième manche qu'il a traversé comme un fantôme, Cilic s'est quand même remis dedans lors du dernier acte, obligeant Federer a être concentré jusqu'au bout. Mais un temps seulement. Il a finalement craqué pour de bon à mi-parcours et laissé le Suisse aller chercher son huitième titre à Wimbledon pour marquer à nouveau l'histoire. Sous ses yeux et en étant parfaitement impuissant.
"C'était difficile de se concentrer sur le match car mon esprit était constamment gêné par la douleur. C'était dur de réfléchir à la tactique, à ce que je devais faire. C'est pour ça que j'ai mal servi aujourd'hui", a poursuivi le vainqueur de l'US Open 2014 qui n'a passé que 60% de premières balles dimanche (dont un petit 49% dans le premier set). "Une si petite chose peut avoir un si grand impact. C'est très dur à accepter. Mais, je suis vraiment fier de tout ce que j'ai accompli durant ces deux semaines. Je dirais que j'ai joué le meilleur tennis de ma vie. C'est ce que je vais garder comme souvenir."
Même touché, Cilic a pourtant tenu à aller jusqu'au bout. Jamais il n'a pensé à renoncer en cours de route. "Je n'ai pas l'habitude d'abandonner. C'était mon objectif aujourd'hui : faire du mieux possible", a-t-il expliqué lors de la cérémonie protocolaire. Ne pas renoncer en Grand Chelem, malgré la douleur, il l'avait déjà fait lors de la demi-finale de l'US Open 2015 perdue face à Novak Djokovic en jouant avec une cheville en très mauvais état (6-0, 6-1, 6-2). Il avait à l'époque expliqué que l'importance du tournoi était derrière son choix. "J'ai réfléchi à ne pas jouer cette demi-finale, mais j'ai décidé de jouer et de donner le meilleur de moi-même, car c'est un tournoi du Grand Chelem." Il est comme ça le Croate, c'est un dur au mal, un vrai.
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Marin Cilic éclate en larmes lors de la finale de Wimbledon 2017

Crédit: Getty Images

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