Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

WIMBLEDON 2021 - Pour Novak Djokovic, la route du titre pourrait être plus dure que l'on croit

Rémi Bourrières

Mis à jour 07/07/2021 à 12:30 GMT+2

WIMBLEDON - Plus que jamais, Novak Djokovic est le grandissime favori de Wimbledon, où il affrontera Marton Fucsovics en quart de finale ce mercredi. La route du 20e Grand Chelem paraît totalement dégagée pour lui. Presque trop, non ?

Novak Djokovic après sa victoire sur Cristian Garin à Wimbledon le 5 juillet 2021

Crédit: Getty Images

Si l'on était en cyclisme, puisque c'est d'actualité, on dirait que Novak Djokovic a une énorme pancarte sur le dos. Enfin, là, ce n'est même plus une pancarte : c'est une façade d'immeuble ! Disons, pour rester dans l'analogie cycliste, que le n°1 mondial est désormais à peu près autant favori pour s'imposer à Wimbledon cette année que Tadej Pogacar sur les routes du Tour de France.
Favori, le Serbe l'était déjà avant le tournoi, bien entendu. Mais il y avait un "mais". Comment allait-il digérer, physiquement et surtout mentalement, son titre à Roland-Garros ? Et bien, au terme d'une première semaine rondement menée, on a vu. Passé un set de chauffe perdu d'entrée contre le Britannique Jack Draper, Novak Djokovic a remis en place le tarif maison et rallié les quarts de finale sans perdre la moindre manche supplémentaire, même s'il a dû sauver une balle de 3e set face à l'Américain Denis Kudla. Rien de bien méchant...

Des face-à-face presque parfaits

Dans le même temps, la plupart de ses principaux rivaux se sont tous pris les pieds dans le tapis vert. En sus de l'absence de Rafael Nadal, sorti essoré de sa saison sur terre battue, et de Dominic Thiem, en plein burn-out physico-tennistique, quatre autres joueurs du top 8 ont déjà mordu le gazon : Stefanos Tsitsipas dès le 1er tour, mais aussi, en huitièmes, Daniil Medvedev, Alexander Zverev et Andrey Rublev, qui s'annonçait théoriquement comme le premier test sérieux pour Djokovic mais qui n'a pas passé le cut face au Hongrois Marton Fucsovics.
picture

Di Pasquale: "Federer-Djokovic en finale ? On ne pense qu'à ça"

Au final, quand on regarde les joueurs encore en course, c'est du petit lait pour le quintuple vainqueur de Wimbledon qui n'a jamais perdu le moindre match contre Fucsovics (2 sur 2), pas plus que contre Denis Shapovalov (6/6), Hubert Hurkacz (2/2) ou Mattéo Berrettini (2/2). Il n'a perdu qu'une fois en cinq confrontations contre Karen Khachanov et battu trois fois sur quatre Roger Federer à Wimbledon, tandis qu'il n'a jamais affronté Felix-Auger-Aliassime.
A vrai dire, on peine à estimer qui s'annonce désormais comme le principal concurrent du n°1 mondial. La plupart des bookmakers placent Berrettini et Federer en première ligne, ce qui paraît assez cohérent même s'il faut se méfier d'un Shapovalov en feu ou d'un Hurkacz bien plus dangereux que sa discrétion naturelle le laisse croire.
Beaucoup rêvent, évidemment, d'une revanche de la finale légendaire de 2019 entre Djokovic et Federer, la plus longue de l'histoire du tournoi, perdue par ce dernier au jeu décisif de la dernière manche après avoir eu deux balles de match.
Ce serait magnifique, certes, et un exploit déjà phénoménal pour le Suisse. Mais quelle raison permet objectivement de penser que Federer pourrait faire à bientôt 40 ans ce qu'il n'a plus fait depuis ses 30 ans, à savoir battre Novak Djokovic en Grand Chelem (c'était à Wimbledon en 2012, justement) ? A part la glorieuse incertitude du sport et l'esprit romantique ou rêveur dont nous sommes plus ou moins pourvus, pas grand-chose.

Un 50e quart de finale en Grand Chelem

Alors, que l'on donne tout de suite le trophée à Novak Djokovic et que l'on en finisse avec ce Wimbledon qui tarde à s'ébrouer dans la folie ? Pas si vite... On le sait bien : c'est toujours quand les choses paraissent trop calmes, trop tracées, qu'elles nous réservent un improbable coup de Trafalgar.
Concernant Djokovic, qui fêtera ce mercredi son 50e quart de finale en Grand Chelem (en 65 participations seulement) dont 12 à Wimbledon (un de mieux que Boris Becker), ce statut de grandissime favori a des allures de faux-ami au moment de se lancer à l'assaut du plus grand exploit de l'histoire de son sport : réaliser le Golden Slam, c'est-à-dire remporter les quatre tournois du Grand Chelem dans la même saison (ce qui n'a plus été fait depuis Rod Laver en 1969) plus le titre olympique.
Un éventuel succès à Tokyo serait, à vrai dire, une cerise sur le gâteau pour Djokovic. On sait bien que toute son attention est désormais focalisée sur les Grands Chelems et plus encore sur cette satanée course aux titres majeurs, dans laquelle il est revenu à une petite unité de Roger Federer et Rafael Nadal. Encore trois succès pour le Serbe et les trois monstres seront tous à 20, ce qui aurait, avouons-le, une sacrée gueule même si ça ne serait sans doute que très temporaire.
On ne s'en rend pas compte tant le Big Three nous a donné la mauvaise habitude de banaliser les plus grands exploits : mais pour Djokovic, c'est une pression monumentale, qui pourrait bien le rattraper au moment où la route s'élèvera un tant soit peu, lui qui n'a, convenons-en, remporté que des étapes de plaine jusque-là sur ce Wimbledon.

Le doublé Roland-Garros/Wimbledon, un exploit ultime

En 2016, alors qu'il avait déjà remporté les deux premières levées majeures de la saison, Djokovic avait d'ailleurs succombé à cette pression, battu au 3e tour par Sam Querrey. A l'époque, il commençait à souffrir de quelques douleurs au coude qui allaient finalement le mettre sur la touche un an plus tard. Mais Djokovic est trop porté sur la relation entre le corps et l'esprit pour ne pas se douter que cette blessure était le signe d'un trop-plein de victoires, de pression et d'émotions.
Même s'il a ménagé son calendrier à dessein de ne pas connaître la même panne d'essence cette année, le Serbe n'est pas à l'abri d'un nouveau coup de bambou. Au-delà du Golden Slam, au-delà du titre de GOAT qu'il serait bien difficile de lui contester s'il y parvient, il est avant tout aux portes d'un autre exploit rarissime : le doublé Roland-Garros/Wimbledon, que ses camarades du Big Three sont les seuls à avoir réussi (Nadal en 2008 et 2010, Federer en 2009) depuis Björn Borg en 1980.
Autant dire que la route de Novak Djokovic vers le Grand Chelem s'apprête à prendre ici un (premier) virage décisif. Il l'aborde à fond de cale, incontestablement avec la meilleure monture du circuit. Jusqu'ici, tout va bien, donc. Mais attention, car on le répète : la route est plus glissante qu'il n'y paraît...
picture

Novak Djokovic a fost la un pas de accidentare la Wimbledon

Crédit: Eurosport

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité