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Wimbledon : Après Krejcikova, à qui le tour ?

Maxime Battistella

Mis à jour 25/06/2021 à 16:17 GMT+2

WIMBLEDON - L’hécatombe constatée à Roland-Garros parmi les têtes d'affiche et le sacre surprenant Barbora Krejcikova voici quelques semaines rend particulièrement difficile la lecture du simple dames de cette édition 2021. Mais à qui va donc profiter cette période de flottement ?

Visuel Krejcikova/Wimbledon

Crédit: Eurosport

Elles sont toutes là, ou presque. Parmi les 20 meilleures joueuses du monde, seules Naomi Osaka et Jennifer Brady manqueront à l’appel lors du 1er tour de Wimbledon. Dans la foulée de son forfait à Roland-Garros, la Japonaise a choisi de faire une pause pour se préserver mentalement avant de reprendre la raquette lors des Jeux Olympiques, tandis que l’Américaine s’est blessée au pied sur la terre battue parisienne. Mais celle qui soulèvera le trophée le samedi 10 juillet sur le gazon du All England Club fera-t-elle partie de cette élite ? Rien n’est moins sûr.
Si depuis plusieurs années le tennis féminin manque d’une hiérarchie claire, le deuxième Majeur de la saison sur l’ocre parisien a abouti à une sorte de paroxysme de la surprise en voyant s’affronter en finale les 32e et 33e joueuses mondiales (alors) Anastasia Pavlyuchenkova et Barbora Krejcikova. Alors bis repetita sur le gazon anglais ?
"Ce qui est assez étonnant dans cette histoire, c’est que des filles se dégagent et paraissent être au-dessus du lot. Serena Williams évidemment, Petra Kvitova, Ashleigh Barty, Bianca Andreescu me semblent avoir un jeu plus complet que d’autres. Elles ont en plus des victoires derrière elles, toutes ont un ou des titres du Grand Chelem", fait remarquer Arnaud Di Pasquale.
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Wimbledon 2014 Final, Petra Kvitova (Getty Images)

Crédit: Getty Images

Wimbledon consacre tout de même davantage l'expérience

Alors pourquoi ne parviennent-elles pas à imposer leur loi plus régulièrement ? Avec un peu de recul sur la dernière édition de Roland-Garros, l’honnêteté impose de remarquer que les circonstances ont été incroyablement contraires aux têtes d’affiche : Simona Halep s’est blessée avant le tournoi, Osaka a quitté le tournoi dans les circonstances que l’on sait, Barty a été également trahie par son corps, tout comme Kvitova après une chute improbable alors qu’elle faisait face à la presse. La terre battue n’est pas vraiment la tasse de thé d’Andreescu, quant à Iga Swiatek, elle a vécu un jour sans en quart de finale après un début de tournoi impressionnant.
Il semble, tout de même, que le scénario de la quinzaine parisienne ne soit pas reproductible à l’infini. D’autant que, contrairement à Roland-Garros, qui voit tous les ans depuis 2016 une nouvelle joueuse ouvrir son palmarès en Grand Chelem, Wimbledon fait davantage la part belle à l’expérience. Le gazon, surface rare sur le circuit, magnifie la maîtrise technique pure, ce qui ne serait pas pour déplaire, par exemple, à la numéro 1 mondiale (et tête de série 1 au All England Club), Ashleigh Barty.

Remise, Barty ne se cache pas

Apparemment totalement remise de sa blessure à la hanche gauche, elle n’a pas hésité à faire part de son rêve de décrocher la timbale cette année. L’Australienne suivrait ainsi les exemples de Garbine Muguruza et Simona Halep qui avaient toutes les deux conquis l’herbe anglaise un an après leur sacre du côté de la porte d’Auteuil, en 2016 et 2017 pour l’Espagnole et en 2018 et 2019 pour la Roumaine (l’édition 2020 de Wimbledon ayant été annulée, la comparaison tiendrait pour Barty sacrée à Roland en 2019).
"Elle est capable de gagner partout. Son jeu lui permet d’être performante sur toutes les surfaces. Au service, elle varie très bien, elle est capable de très bien volleyer, elle touche bien la balle… C’est sa science du jeu qui peut lui permettre d’être très performante sur une surface comme celle-ci où il faut jouer très juste. Sur gazon, il ne faut pas se poser trop de questions, il faut avoir ses schémas de jeu bien en place, ancrés. Son slice de revers est évidemment très gênant avec un rebond bas qui va en gêner plus d’une. Elle a une palette très large", acquiesce notre consultant.
Mais ce n’est pas parce que le gazon est exigeant techniquement qu’il exclut la consécration d’une surprise. "L’herbe a une difficulté parfois, c’est que ça peut être plus aléatoire que d’autres surfaces. Et Barty peut par exemple se retrouver confrontée à une fille extrêmement puissante qui va faire le match de sa vie. On est un petit peu à la merci de ce genre de moment", note Arnaud Di Pasquale. Ce fut notamment le cas de Marion Bartoli en 2013, lors d’une saison où on ne l’attendait peut-être plus.

Et si la surprise venait de... Serena ?

Gagner quand on ne l’attend peut-être plus, c’est la mission difficile qui attend Serena Williams. L’Américaine n’a plus soulevé le trophée à Wimbledon depuis cinq ans et court après ce fameux 24e titre du Grand Chelem qui ferait d’elle l’égale de Margaret Court depuis l’Open d’Australie 2017. Le temps joue assurément contre celle qui approche de la quarantaine comme Roger Federer, mais si elle devait aller chercher un nouveau Majeur, le All England Club serait tout indiqué. Entre 2009 et 2016, elle s’y était d’ailleurs imposée 5 fois en 8 éditions, ce qui donne une idée de l’adéquation entre son tennis et les conditions de jeu londoniennes.
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Serena Williams, 2016 Wimbledon

Crédit: Getty Images

"S’il y a un tournoi du Grand Chelem où elle peut encore briller, grâce à sa puissance et son passé sur gazon, c’est Wimbledon, c’est clair. Mais, un peu à l’instar de Federer chez les messieurs, elle est devenue une joueuse ‘battable’. Elle n’a plus cet ascendant psychologique qui a existé pendant tant d’années. Quand tu gagnes moins, tu perds peu à peu ce truc qui, dans les vestiaires, avant même le match, t’a déjà fait faire la moitié du chemin", nuance notre consultant. Ses deux dernières finales perdues dans les grandes largeurs en 2018 et 2019 contre Angelique Kerber et Simona Halep tendent d’ailleurs à le montrer. Privée de titre sur le circuit WTA depuis Auckland en janvier 2020, Serena est en quelque sorte devenue humaine.
Dans ce contexte flou, difficile donc de se lancer dans le petit jeu des pronostics ou même de faire un Top 10 des favorites du tournoi qui ne soit pas calqué sur le classement. Rien n’est exclu. Pourquoi ne pas imaginer un doublé fou de Krejcikova qui ne serait pas descendue de son nuage ? Avec son tennis épuré, sa main, elle a les atouts pour bien jouer sur gazon et ferait ainsi un nouveau clin d’œil à Jana Novotna, sacrée en 1998 à Wimbledon. Si l’expérience sera un atout fondamental, le tournoi n’a jamais semblé aussi ouvert.
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