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Wimbledon : Un pays en feu, un gazon chéri, une tête bien faite… Pourquoi Berrettini peut le faire en 5 raisons

Maxime Battistella

Mis à jour 11/07/2021 à 11:56 GMT+2

WIMBLEDON - Face à un Novak Djokovic ultra-favori pour conquérir un 20e titre en Grand Chelem et son 6e Wimbledon, Matteo Berrettini va vraisemblablement devoir sortir le match de sa vie dimanche pour espérer contrarier les plans de son adversaire. Voici cinq raisons d'y croire pour l'Italien.

Matteo Berrettini bestreitet in Wimbledon sein erstes Grand-Slam-Finale

Crédit: Getty Images

Parce que Shapovalov lui a montré la voie malgré tout

L'argument peut prêter à sourire. Novak Djokovic n'a-t-il pas écarté Denis Shapovalov sans perdre le moindre set en demi-finale ? En suivant totalement l'exemple du Canadien, c'est donc vraisemblablement le même sort qui attend Matteo Berrettini. Mais le numéro 1 mondial lui-même l'a avoué : le score ne reflétait pas l'âpreté du combat et son adversaire malheureux avait sans doute mieux joué que lui dans les deux premiers sets.
Là où Shapovalov a failli en demi-finale, c'est avant tout dans la gestion mentale des fins de set : il n'a pas su garder la tête froide dans les moments chauds. Tactiquement, il ne s'était pas trompé, en privilégiant des schémas courts, avec ses frappes puissantes et son explosivité naturelle. Dans ce domaine, Berrettini a également des arguments à faire valoir (même s'il n'est pas gaucher comme le Canadien, ce qui avait peut-être aussi perturbé Djokovic dans ses schémas). Les coups de canon de l'Italien au service et sa capacité à faire le jeu en coup droit avaient d'ailleurs causé des problèmes au Serbe dans les deux derniers sets de leur quart de finale à Roland-Garros.

Parce que le gazon lui va comme un gant

Matteo Berrettini fait partie des rares membres de la jeune génération à s'être rapidement acclimaté au gazon et à prendre du plaisir sur cette surface. Il compte déjà deux titres sur la surface (Stuttgart 2019 et Queen's 2021) et avait atteint la seconde semaine à Wimbledon dès sa deuxième participation au Majeur anglais il y a deux ans. Roger Federer lui avait alors administré une correction en huitième de finale (6-1, 6-2, 6-2 en 1h14) pour la première de l'Italien sur le Centre Court. Mais de ce baptême du feu corsé, il a su tirer les leçons pour revenir plus fort.
Pour son grand retour dans l'enceinte mythique en demie, l'Italien a été impressionnant. Cette saison, il a d'ailleurs le meilleur bilan du plateau sur gazon où il est encore invincible avec 11 victoires. Si sa qualité de service - il a frappé 101 aces et gagné 82 % des points derrière sa première balle - et sa capacité à faire avancer la balle sur une surface plutôt lente font des merveilles, il possède aussi un slice de revers et des qualités au passing certaines. "Bien sûr, l'expérience est de mon côté. Mais Berrettini a gagné beaucoup de matches sur gazon cette année, avec son titre au Queen's. Il est en grande forme. Il sert fort, frappe fort dans la balle. Donc ce sera un match très dur pour nous deux", a d'ailleurs souligné Djokovic qui sait ce qui l'attend.

Parce que tout un pays (et peut-être plus) sera derrière lui

Si le Djoker disputera sa 30e finale en Grand Chelem, ce sera la première donc pour Berrettini. Et surtout seulement la deuxième pour un Italien après Adriano Panatta, vainqueur en 1976 de Roland-Garros. C'est donc peu dire que la performance du numéro 9 mondial crée l'événement de l'autre côté des Alpes. A tel point qu'il partage toutes les Unes des journaux de son pays avec la Squadra Azzurra qui jouera la finale de l'Euro également dimanche mais dans la soirée contre l'Angleterre. Dans son édition du samedi, le Corriere dello Sport a même osé un "Wembledon" (contraction de Wembley et Wimbledon).
A Londres, les Italiens seront en nombre, et il ne serait pas étonnant que Berrettini soit le plus soutenu sur le Centre Court. Djokovic, habitué à jouer contre les foules s'y est d'ailleurs préparé. "Vu qu'il s'agit de sa première finale en Grand Chelem, c'est en quelque sorte l'outsider. Les gens aiment voir gagner les outsiders ou quelqu'un que l'on n'attendait pas, qui n'était pas le favori pour gagner. Avoir le public pour ou contre soi, ça fait une grande différence", a-t-il anticipé. Si le Serbe a déjà montré qu'il pouvait très bien jouer dans des ambiances hostiles, cela pourrait indéniablement aider l'Italien à se transcender.

Parce que Djokovic est celui qui a le plus à perdre

Le numéro 1 mondial n'est pas du genre à craquer sous la pression. C'est même souvent le contraire : plus l'occasion est grande, mieux il parvient à jouer. Il n'empêche : en annonçant qu'il se sentait capable de faire le Grand Chelem calendaire et en jouant pour égaler ses deux vieux rivaux Nadal et Federer dans la course aux Majeurs, il s'est mis beaucoup de poids sur les épaules. Jusqu'ici, il a semblé gérer à merveille son tournoi, mais le fait qu'il n'ait pas joué son meilleur tennis est aussi peut-être dû à cet enjeu immense.
Vu la marge dont il dispose sur la plupart des joueurs du circuit, il n'a certes pas eu besoin de sortir le grand jeu. Mais si Berrettini l'y contraint en se montrant lui aussi solide dans les moments clés (contrairement à Shapovalov), Djokovic sera-t-il capable de hausser encore le curseur ? Vu sa dynamique actuelle, il n'y a pas vraiment de raisons d'en douter, mais il serait intéressant de voir comment le numéro 1 mondial réagirait s'il venait à perdre le premier set contre un joueur de ce calibre. En finale de Roland-Garros, il avait tout de même frôlé la correctionnelle contre Stefanos Tsitsipas, avant de changer de dimension dans la seconde partie du match.

Parce que Berrettini croit en lui

On ne soulignera jamais assez les vertus de la confiance en soi. Novak Djokovic en est d'ailleurs l'archétype. Le Serbe donne l'impression de savoir que, quoi qu'il arrive, il parviendra à s'en sortir sur le court. Berrettini ne dégage pas (encore ?) cette aura d'invincibilité, mais tout son parcours transpire l'autorité, notamment pour sceller une demi-finale qui pouvait se compliquer après avoir survolé les deux premiers sets contre Hubert Hurkacz (6-3, 6-0, 6-7, 6-4).
"Quand je suis arrivé sur le Centre Court, je me sentais confiant. Je suis vraiment très heureux de ma performance. Surtout après le troisième set… Je sentais que je pouvais gagner cette manche et le match et ça n'est pas arrivé. Je me suis dit que je jouais mieux que lui et que j'allais y arriver en continuant comme ça", s'est-il félicité. Mentalement, le garçon est donc solide et il a assuré que, s'il était heureux d'être le premier Italien en finale de Wimbledon, il ne s'en contenterait pas. Il ne lui reste plus qu'à joindre les actes aux paroles.
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Matteo Berrettini

Crédit: Getty Images

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