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Wimbledon | En finale de Grand Chelem un mois après son opération, le miracle Djokovic : "Il y a eu plein de doutes"
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Publié 12/07/2024 à 23:59 GMT+2
Totalement maître de son sujet en demi-finale de Wimbledon face à Lorenzo Musetti (6-4, 7-6, 6-4) vendredi, Novak Djokovic s'est qualifié pour sa 37e finale en Grand Chelem, la 10e au All England Club. Un sacré accomplissement en soi réhaussé par son opération du genou droit il y a à peine plus d'un mois. A 37 ans, le champion serbe ne cesse d'ébahir par ses capacités physiques exceptionnelles.
Novak Djokovic, Wimbledon
Crédit: Getty Images
On lui disait que c'était impossible, alors il l'a fait. A 37 ans, Novak Djokovic vient encore de montrer à quel point il était un champion à part. On pensait avoir tout vu après ses deux titres à l'Open d'Australie (2021 et 2023) malgré des déchirures musculaires. Mais le Serbe avait visiblement (au moins) un tour de plus dans son sac. Le 5 juin dernier, il était sur la table d'opération, subissant une arthroscopie du genou droit pour lui enlever un bout de ménisque. Et ce vendredi 12 juillet, le voici en finale de Wimbledon, sa 10e, après avoir terrassé Lorenzo Musetti (6-4, 7-6, 6-4) en demie.
Une fabuleuse renaissance à laquelle il a été le premier à croire, même si tout ne fut pas facile. "Il y a eu plein de doutes, évidemment, a-t-il confié lors de son interview d'après-match sur le Centre Court. En arrivant à Londres environ huit jours avant le début du tournoi, je ne savais pas si j'allais participer ou pas. Tout était ouvert jusqu'au jour du tirage au sort en fait. J'ai joué quelques sets d'entraînement contre les meilleurs et un match d'exhibition qui m'ont prouvé que j'étais dans un assez bon état pour ne pas seulement participer mais pour aller loin dans le tournoi. Si je n'avais pas ressenti ça, je n'aurais probablement pas joué. Cette mentalité a toujours été là et je remercie tous les membres de mon équipe pour m'avoir aidé à en être là."
Et à vrai dire, si sa genouillère grise n'était pas là pour nous le rappeler, il aurait été bien difficile de deviner que Djokovic venait de gagner une course contre-la-montre hors normes. A le voir se déplacer à une telle vitesse et fléchir ainsi les jambes pour faire face aux nombreux revers slicés et changements de direction de Lorenzo Musetti lors de cette demi-finale, un constat s'est imposé : le numéro 2 mondial a retrouvé toutes ses facultés. Non qu'il ne puisse pas encore mieux jouer, mais il a évolué avec un niveau de maîtrise qu'on ne lui avait tout simplement pas vu jusqu'ici en 2024.
"Je dois dire que Nole a joué un match vraiment incroyable, a d'ailleurs confié Musetti, sa victime du jour en conférence de presse. Il a montré qu'il était vraiment en grande forme, et pas seulement d'un point de vue tennis, mais physiquement aussi. C'était la 7e fois qu'on se jouait et je n'ai jamais affronté un Nole comme ça. J'ai été vraiment impressionné. Le fait que c'était notre premier duel sur gazon a probablement joué. Son tennis convient vraiment bien à cette surface, surtout la façon dont il retourne. Je dois dire que c'était vraiment une blague à la fin tellement il relançait bien."
Certes, les circonstances de la quinzaine ont probablement aidé le septuple vainqueur qui concourra dimanche pour un 8e sacre et ainsi égaler le record de Roger Federer. Djokovic a parfaitement su profiter d'un tirage au sort clément pour monter en puissance au cours de la première semaine et cimenter ses repères physiques. Et le forfait d'Alex de Minaur en quart de finale est sûrement tombé à pic pour refaire le plein d'énergie avant la fin de tournoi. Mais tout s'est sûrement joué beaucoup plus tôt, du propre aveu de l'intéressé en conférence de presse.
Une foi retrouvée grâce à... Taylor Fritz
"Je comprends pourquoi les gens pensaient que mon retour était prématuré et que c'était peut-être imprudent, mais ça ne l'était pas pour être honnête. J'ai juste suivi ce que les docteurs disaient, ils évaluaient quotidiennement mon genou et comment il réagissait aux charges d'exercices que je lui soumettais", a-t-il encore observé.
Avant d'ajouter : " Je n'arrête pas d'en parler, mais n'oublions pas Taylor Fritz, vous savez. Il était dans la même situation, il avait même moins de jours que moi (en 2021, NDLR). Il est revenu 21 jours après et a joué trois tours à Wimbledon, deux matches en quatre sets, un autre en cinq. C'était grand. C'était vraiment encourageant pour moi de savoir qu'il y avait eu déjà quelqu'un comme lui qui avait traversé à peu près la même chose. Il a été assez gentil pour me partager son expérience, ce qui m'a donné encore plus de confiance sur le fait que c'était possible."
Entre aller au 3e tour de Wimbledon et se frayer un chemin jusqu'en finale, il y a toutefois un monde. Mais Taylor Fritz n'est pas Novak Djokovic. L'Américain n'a jamais (encore) atteint une finale de Grand Chelem, alors que ce sera la 37e du Serbe. Il connaissait le chemin, le défi était à la hauteur de sa grandeur. Alors il l'a relevé.
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