Wimbledon | Lorenzo Musetti vient à bout de Taylor Fritz et rejoint Novak Djokovic dans le dernier carré

Il y aura bien un Italien dans le dernier carré à Wimbledon. Mais il ne s'agit pas de celui auquel on pensait avant le début de cette quinzaine. Si le numéro 1 mondial Jannik Sinner a déposé les armes en quart de finale, son compatriote Lorenzo Musetti va bien goûter pour la première fois à une demi-finale de Grand Chelem. Déjà novice en quart, le Transalpin n'était pas intimidé et a livré une très belle prestation pour venir à bout de Taylor Fritz, 12e mondial, en cinq manches (3-6, 7-6, 6-2, 3-6, 6-1) et 3h27 de jeu sur le Centre Court. Il défiera le septuple vainqueur du tournoi Novak Djokovic dans le dernier carré.

Sur le papier, il était certainement le léger outsider de ce match. Certes, Lorenzo Musetti jouait très bien sur gazon depuis plusieurs semaines, lui qui avait atteint la finale du Queen's en préparation. Mais à Wimbledon, il n'avait jamais été aussi loin, alors que Taylor Fritz avait connu un précédent il y a deux ans quand Rafael Nadal l'avait frustré aux portes des demies. Mais mis à part le début de partie, c'est bien l'Italien qui a le mieux maîtrisé les événements. L'Américain n'a pas craqué mentalement, il a juste été dominé tactiquement par un joueur plus doué qui a régalé par séquences.

Certes, Fritz a donc mené d'un set et d'un break d'entrée de deuxième (6-3, 1-0), sa grande qualité de relance, sa longueur de balle et sa belle couverture de terrain ayant d'abord privé Musetti de solutions. Mais peu à peu, ce dernier a tissé sa toile. Débreakant immédiatement, il a travaillé au corps son adversaire avec son slice vénéneux de revers. Il a touché toutes les zones : court croisé, le long de la ligne, au centre sans donner d'angle avant de changer parfois brutalement de rythme. En arrachant le deuxième acte au tie-break, il a clairement pris l'ascendant.

Et le troisième set fut un petit bijou de tennis sur gazon. En maîtrise totale, Musetti a donné la leçon avec éclat, lui l'adepte du beau jeu (3-6, 7-6, 6-2). Aussi percutant dans son tennis vers l'avant, y compris côté coup droit, il a fait tourner en bourrique l'Américain qui ne savait plus où donner de la tête. L'Italien a dégoûté Fritz à force de le faire courir sur les amorties, de ne jamais lui donner deux fois de suite la même balle à jouer. Le Californien a donc eu d'autant plus de mérite à s'accrocher dans le quatrième set, à sauver 4 balles de break notamment à 2-2, avant de s'emparer contre le cours du jeu du service adverse pour emmener son rival dans un cinquième set.

L'exercice n'avait pas vraiment réussi dernièrement à Musetti à Roland-Garros au 3e tour face à Djokovic. Mais cette fois, il ne s'est pas laissé abattre bien au contraire. Il a repris son travail de sape, variant plus que jamais les effets et les trajectoires pour porter l'estocade d'un revers long de ligne gagnant sublime, validant un break d'entrée. A force de plier ses grandes jambes sur les slices adverses, Fritz a fini par lâcher prise, dominé autant tennistiquement, tactiquement que physiquement. Musetti, lui, a conclu brillamment, se faisant le représentant du revers à une main dans le dernier carré. Désormais, il lui faudra s'attaquer à la montagne Djokovic, une autre paire de manches.