Masters Londres - Federer-Djokovic, la finale des Maîtres aura bien lieu

Roger Federer est sorti vainqueur de la trilogie londonienne qui l'aura opposé à Andy Murray cette saison. Après avoir battu l'Ecossais en finale à Wimbledon, après avoir été corrigé en finale des JO, le Suisse, numéro deux mondial, a réussi la performance la plus convaincante de sa fin de saison en dominant le vainqueur de l'US Open en deux sets (7-6, 6-2), dimanche à l'O2 Arena. Roger Federer, battu la veille par Juan Martin Del Potro, confirme qu'il a l'étoffe d'un maître parmi les Maîtres. Il défendra lundi face à Novak Djokovic sa double couronne de tenant du titre et luttera pour battre son propre record de six victoires dans la compétition.

Il restera de cette demi-finale l'image de ce deuxième set bouclé en une grosse demi-heure sur un score cinglant (6-2), avec deux breaks et un dernier jeu de service rapidement expédiés. En empochant au tie-break une première manche très serrée, le Suisse avait frappé très fort sur la tête de l'Ecossais. Celui-ci avait ce set initial bien en main. Il l'a laissé filer par excès d'attentisme et par son incapacité à répondre aux accélérations du maître des lieux... il ne s'en est pas remis.

L'O2 Arena n'a pas vu du très grand Federer sur la durée (20 fautes directes, quand même), mais elle a vu le Suisse retrouver ses meilleurs coups quand il en avait besoin pour revenir dans le match, puis pour imposer son contrôle sur le jeu grâce à beaucoup d'agressivité dans l'échange. Quand Murray a concédé le premier break du deuxième set (3-1) avec une amortie de revers totalement ratée venue de nulle part, il était clair que le Britannique n'avait plus de solution à opposer à Federer. Le Suisse n'avait plus de point faible dans l'échange dans la deuxième partie du match, même sur ses revers de défense.

Après avoir perdu face à Djokovic un match de poule qui était à sa portée, Murray pourra se demander s'il a définitivement acquis la compétence qui semblait lui manquer pour rejoindre sans réserve le Big Four : sa capacité à troquer son jeu de défense spontané pour une attitude plus conquérante face aux tout meilleurs. Mis en orbite par un premier jeu "boisé" de Federer, menant 3-1 puis 0-30 sur le service du Suisse, l'Ecossais avait le match en main mais a donné l'impression de vouloir gérer cette avance quand le Suisse n'était pas au mieux. Il a d'abord su contenir les premiers éclairs du tenant du titre en venant au filet. Mais sur la durée, il a laissé Federer prendre les initiatives et bonifier sa confiance. Il l'a payé d'un debreak (4-4), d'un tie-break perdu au panache (7-5) où Federer a été supérieur dans les rallyes, et d'une deuxième manche expresse.

Andy Murray ne réalisera pas le triplé JO - Us Open - Masters qui aurait donné un cachet extraordinaire à sa fin de saison et qui l'aurait conforté dans son statut de premier rival de Novak Djokovic pour la première place mondiale. Après deux défaites de suite face à l'Ecossais aux JO et au Masters 1000 de Shanghai cette saison, Federer a rectifié le tir le jour J et confirme qu'il fut bien le numéro un bis de l'année. La finale Djokovic - Federer opposera le numéro un mondial au numéro deux. Le dernier match de l'année ne pouvait pas être plus excitant.