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Wozniacki N.1 : éclairage

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/10/2011 à 23:07 GMT+2

Nous avons passé au peigne fin le mécanisme qui a permis à Caroline Wozniacki de terminer numéro un mondiale sans briller sur les tournois majeurs. Conclusion : Maria Sharapova aurait pu être N.1 à la place de la Danoise si elle avait fait aussi bien qu'elle... sur les petits tournois. Explications.

2011 TENNIS Maria Sharapova Carolone Wozniacki

Crédit: Reuters

Caroline Wozniacki a compris le système. Pour être N.1 mondiale en fin d'année, il faut combiner plusieurs facteurs : jouer un maximum en évitant les blessures et en allant le plus loin possible dans les tournois... les moins importants. Si la Danoise est restée N.1 mondiale à la WTA pour la deuxième année consécutive, c'est à ce calcul qu'elle le doit. Wozniacki a été la seule à le mener au bout ces dernières saisons. Sur une base de seize tournois maximum joués en une saison, retenue par la WTA, la tendance confirme qu'elle a été sacrée en réussissant mieux les tournois les moins bien dotés. Si Maria Sharapova a manqué de monter sur le trône, c'est qu'elle n'a pas pu être présente autant que sa concurrente à longueur d'année. Mais si on ne prend en compte que les tournois "importants", Sharapova serait N.1 avec quasiment 800 points d'avance sur Wozniacki (1)...
Avant de creuser davantage l'écart lors des WTA Championships cette semaine, la Danoise, qui n'a joué que deux demi-finales à Melbourne et New York, et remporté Dubai et Indian Wells, a surtout fait la différence sur les tournois moins dotés, en s'imposant notamment à Charleston, Bruxelles et New Haven et en jouant les finales de Stuttgart et Doha. Ces tournois "secondaires" ont rapporté plus de 2300 points à Wozniacki, là où Sharapova en a empoché moins de 1300. Remporter un ou deux titres du Grand Chelem au cours de la saison ne serait donc qu'une cerise sur le gâteau pour elle sur le plan mathématique, même si cela changerait tout pour son crédit et son image. L'hypothèse est vérifiée si l'on compare la saison de Na Li, finaliste à l'Open d'Australie et vainqueur à Roland-Garros, celle de Petra Kvitova, lauréate à Wimbledon et celle de Samantha Stosur, qui a gagné son seul titre de la saison à l'US Open. Avec le peu de résultats qu'elles affichent à côté des majeurs, aucune autre joueuse que Sharapova n'arriverait à contrarier la position de la Danoise.
Wozniacki la N.1 du circuit "secondaire"
Dans le tennis masculin, le problème n'est jamais apparu à ce point dans l'ère Open. Même si le nombre de tournois est un peu plus nombreux (16 chez les filles et 18 chez les messieurs), ceux qui ont terminé l'année dans la peau du N.1 mondial ont remporté au moins un tournoi du Grand Chelem, même dans la période "instable" où un patron différent émergeait chaque fin d'année entre la fin de la période Sampras et le début de celle de Federer (1999-2003) : avec Andre Agassi en 1999, Gustavo Kuerten en 2000, Lleyton Hewitt en 2001 et 2002 et Andy Roddick en 2003. Chez les filles, il faut cravacher tout au long de la saison pour être au top. Chez les hommes, il faut répondre sur les grands rendez-vous.
Tant qu'une joueuse n'aura pas de résultats réguliers sur les quatre tournois du Grand Chelem, ce qui a tendance à se caractériser sur le circuit féminin depuis trois ans, la WTA fabriquera des joueuses comme Wozniacki ou Jankovic qui finissent une année sans avoir battu une joueuse du Top 3 mondial, en l'occurrence les N.2 et N.3 quand elles étaient elles-mêmes N.1. Ceci serait inconcevable chez les hommes : Novak Djokovic aurait-il autant de crédit comme N.1 mondial s'il n'avait jamais battu un Nadal ou un Federer au cours de la saison ? Seule la saison 2009 a offert une vérité différente. Cette année-là, Serena Williams a terminé N.1 en ayant remporté l'Open d'Australie, Wimbledon et le Masters, en faisant entre autres une demi-finale à l'US Open et un quart à Roland-Garros. Mais c'est la seule exception qui confirme la règle : si le tennis féminin n'a pas de patronne, tout est possible au classement.
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(1) La base de calcul comprend les dix tournois sur les onze les plus importants imposés cette saison par la WTA (hors Masters féminin qui n'est pas encore terminé), avec les Grands Chelems (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) aux 2000 points maximum de bénéfices nets pour la vainqueur, les quatre tournois "Premier Mandatory" (Indian Wells, Miami, Madrid et Pékin) et les deux meilleurs résultats sur les "Premier 5" (Dubai, Rome, Cincinnati, Toronto/Montréal et Tokyo) où sont en jeu entre 1000 et 900 points comme les Masters 1000 chez les messieurs.
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