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WTA Miami : Serena Williams veut montrer qu'elle est toujours la référence du circuit féminin

Maxime Battistella

Publié 20/03/2019 à 15:35 GMT+1

WTA MIAMI – Serena Williams a une revanche à prendre en Floride. Contrainte à l’abandon dès le 3e tour à Indian Wells contre Garbiñe Muguruza à cause d’un virus, l’Américaine espère certainement se rattraper à Miami où elle s’est imposée à huit reprises déjà, et lancer vraiment sa saison 2019. Mais elles semblent de plus en plus nombreuses à pouvoir lui barrer la route.

Serena Williams à Indian Wells en 2019

Crédit: Getty Images

Où en est Serena Williams ? Alors que débute cette semaine le tournoi de Miami, l’Américaine se cherche depuis le lancement de la saison et tarde à retrouver sa place de patronne du circuit féminin, plus d’un an après son retour à la compétition. Eliminée en quart de finale à Melbourne après avoir mené 5-1 et s’être tordu la cheville dans le troisième set contre Karolina Pliskova, elle a subi une nouvelle déconvenue à Indian Wells où un virus l’a forcée à renoncer dès le 3e tour contre Garbiñe Muguruza.
Le sort semble donc s’acharner sur la joueuse aux 23 titres du Grand Chelem qui n’a plus glané de trophée sur le circuit depuis deux ans et son dernier Majeur décroché aux antipodes. Une éternité pour une championne de ce calibre. Mais il ne faut pas aller chercher bien loin pour en comprendre les raisons. Revenir au plus haut niveau après une grossesse n’a rien d’anodin, même si l’Américaine est hors normes dans sa discipline. "Même si elle n’a pas gagné, elle est quand même tout près. Elle fait deux fois finale de Grand Chelem à Wimbledon et à l’US Open", tempère Arnaud Di Pasquale.
Ces performances exceptionnelles quelques mois seulement après son retour sur les courts confirment le statut particulier de Serena sur le circuit, ce qui ne signifie pas que les doutes sur sa capacité à dominer à nouveau outrageusement soient levés. "Pour moi, elle reste au-dessus du lot physiquement, même à 37 ans. Mais comme Federer aujourd’hui, je la trouve un peu moins percutante dans les moments importants, peut-être un peu rattrapée par certains enjeux et certaines émotions, comme lors du dernier Open d’Australie. On parle beaucoup du temps qui passe, de records, de grandes victoires à des âges aussi avancés, ça la touche peut-être un peu. Quand elle craque à l’US Open l’an passé, il se passe quelque chose mentalement. Normalement, elle est hermétique, et là plus du tout, elle n’a pas su gérer ses émotions", estime notre consultant.

A Miami, Serena joue à domicile

Actionnaire des Miami Dolphins, Serena Williams a joué un rôle dans le changement de site du tournoi floridien. Résidant non loin de là, à Palm Beach, elle sera sans nul doute très motivée à l’idée de réaliser une grande performance dans une épreuve qu’elle a déjà gagnée huit fois depuis le début de sa carrière. "Elle a besoin d’envoyer ce message, de renouer avec la victoire. Comme elle est moins dominatrice en ce moment, les autres ont, psychologiquement, la sensation qu’elles peuvent gagner, ce qui n’était pas le cas avant. C’est une grande différence, parce qu’on peut perdre un match ou le gagner avant même de le jouer", observe Arnaud Di Pasquale.
Si l’Américaine est totalement remise de son virus, elle fait assurément partie des favorites de la compétition, mais la concurrence s’est intensifiée sur le circuit féminin ces derniers mois avec l’émergence de nouvelles figures comme Naomi Osaka, victorieuse des deux derniers tournois du Grand Chelem et nouvelle numéro 1 mondiale. La Japonaise a grandi en admirant les exploits de son illustre aînée, avant de la battre… à Miami justement l’an passé, puis à New York en finale de l’US Open.

Rester au top face à la nouvelle génération

"La densité est plus importante en ce moment. Serena connaît un peu moins les jeunes et c’est à leur avantage. Il lui faudra un peu de temps pour comprendre comment elles jouent. Elle se dit sûrement qu’elle va les croquer, comme depuis vingt ans. C’est plus motivant qu’inquiétantpour elle", juge notre consultant. La Suissesse Belinda Bencic, enfin débarrassée des blessures et prête à exploiter son immense potentiel, ou encore la toute jeune révélation canadienne Bianca Andreescu, championne surprise d’Indian Wells, sont les représentantes d’une génération qui a idolâtré Serena sans nourrir toutefois de complexes à son égard, étant donné la différence d’âge.
La cadette des sœurs Williams voit donc débarquer de jeunes joueuses talentueuses qui n’étaient même pas nées quand elle a commencé sa carrière professionnelle, à l’instar de Roger Federer désormais confronté aux Stefanos Tsitsipas, Denis Shapovalov et autres Félix Auger-Aliassime sur le circuit ATP. "Andreescu, typiquement, l’année dernière, elle jouait sur le circuit secondaire. Là, elle débarque et personne ne la connaît et elle fait un début d’année incroyable. Mais Serena va redoubler de vigilance quand elle l’affrontera : elle sait que la Canadienne a gagné Indian Wells et que c’est costaud même à seulement 18 ans."
Serena ne pourrait croiser Andreescu qu’en finale en Floride. Une affiche alléchante, mais bien hypothétique alors que le tournoi n’a pas encore débuté. Si l’Américaine passe les premiers tours, les choses devraient se corser dès les huitièmes contre Elina Svitolina, puis éventuellement face à Simona Halep en quart, autant de menaces potentielles pour elle. Mais c’est aussi l’occasion rêvée de taper du poing sur la table. "Je la revois gagner des Grands Chelems. Je reste quand même encore assez surpris à chaque fois que je la vois perdre", conclut Arnaud Di Pasquale. Depuis deux ans, le circuit se cherche une patronne. Si elle peut reprendre sa place, Serena ne se fera pas prier.
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