"Alizé est constante"

WTA ROME - 3e tour

Alizé Cornet (FRA, Q) bat Svetlana Kuznetsova (RUS/N.5) 6-2, 6-4
Prochaine adversaire : Serena Wiliams.

PIERRE BOUTEYRE : "Svetlana Kuznetsova on la connaît. On sait qu'elle peut être irrégulière, et qu'elle peut dérailler de temps en temps. Alizé est arrivé à Rome fiévreuse, elle a joué de mieux en mieux depuis le début du tournoi. Elle avait bien géré ces deux matches joués la veille."

"Elle débute le match avec des balles de break, puis à 0-1, 0/40 sur son service, elle passe trois bonnes premières et elle sauve son engagement. Cela l'a sécurisée. Elle a réussi à agresser Kuznetsova sur ses secondes balles, et globalement pendant un set et demi (6-2, 4-0), elle a réussi un match quasi parfait."

"Au premier set, je n'ai pas ressenti la même chose que lors du premier set (dominé 5-1, puis perdu, ndlr) face à Serena Williams à Charleston. Je sentais que Kuznetsova était un peu fragile. Je viens de regarder les statistiques, elle n'a d'ailleurs marqué que 19% de points sur ses secondes balles."

"Les quatre premiers jeux du second set sont dans la continuité du premier set. A 4-1, elle fait deux fautes bêtes et comme Kuznetsova est coutumière de retours impossibles, la tension monte. A 4-3, elle pense que tout est fini, elle se fait encore débreaker, mais à 4-4, elle ne lâche rien et elle sort deux jeux pour gagner le match ! Ça, c'est vraiment Alizé..."

"Lors de ma première intervention, à la fin du premier set, je l'ai conforté tactiquement. Je lui ai dis de jouer le coup droit de Kuznetsova avec de l'intensité, et comme la Russe aime bien jouer en se décalant, de ne pas hésiter à aller chercher les points long de ligne en revers. Ce qu'elle a bien su faire. Alizé sentait que le match était à sa portée. Elle ne voulait pas le laisser échapper."

"A 4-3 dans la seconde manche, elle est au fond du trou. Elle dit que c'est terminé, qu'elle va perdre en trois sets. Je lui dis simplement qu'elle est encore devant au score. Et elle se fait breaker ensuite avant de remporter le match. Il est déjà arrivé à Alizé de pleurer sur un court, mais elle ne lâche jamais. C'est une de ses grandes forces."

"C'est un match qui est dans la continuité des matches de sa tournée américaine. C'est son niveau de jeu moyen qui a progressé. Depuis la tournée aux Etats-Unis, elle passe de moins en moins de temps sur le court. Avant, 1h15 c'était un set, maintenant c'est un match. C'est nouveau pour elle. Cela veut dire que ses coups font plus mal. Quand elle bat la numéro 4 mondiale (actuellement N.5, N.4 lundi après la retraite effective de Justine Henin), elle n'est pas dans le rouge, elle évolue à son niveau. Cela ne veut pas dire qu'elle joue déjà top 5, mais son niveau de jeu est constant. La constance, c'est le grand point fort d'Alizé."

"Elle l'a démystifiée un peu. Elle sait à quoi s'attendre, mais cela ne veut pas dire qu'elle ne va pas se prendre une raclée. J'ai regardé son match face à Sara Errani (victoire en deux sets 6-4, 6-3), elle est affûtée physiquement. Tout va se jouer dans les lancements de jeu, c'est là que Serena est très forte. Dès que l'échange va débuter, Alizé pourrait rivaliser, mais si elle sert un peu moins bien qu'aujourd'hui, elle va se faire "marcher dessus". Ce qui est certain, c'est que jouer des joueuses de ce calibre aussi souvent, cela ne peut que la faire progresser."

A SAVOIR : Grâce à la retraite anticipée de Justine Henin, au forfait de Tatiana Golovin et aux performances d'Alizé Cornet à Rome, cette dernière est assurée d'être tête de série à Roland-Garros. "Ce n'est pas une fin en soi, et cela ne veut pas dire qu'elle aura un premier tour facile, mais c'est gratifiant" , a souligné Pierre Bouteyre.

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