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Zverev, Cilic, Del Potro : Décevants ou malchanceux, 2019 ne leur laissera pas un grand souvenir

Maxime Battistella

Mis à jour 29/11/2019 à 12:50 GMT+1

Entre légères régressions et totales disparitions, certains noms du circuit ont déçu cette saison. Manque de confiance et accumulation des blessures : 2019 sera à mettre de côté ou carrément à ranger aux oubliettes pour eux. Nous vous proposons un petit panorama de ceux qui devraient aborder 2020 revanchards.

Marco Cecchinato - Alexander Zverev - Marin Cilic

Crédit: Getty Images

On les voyait haut, ils ont eu du mal à confirmer

Halte au catastrophisme ! Ces membres de la fameuse "Next Gen" ont toute leur carrière devant eux et bien le temps de reprendre leur marche en avant, et ils n’ont pas non plus touché le fond en 2019. Mais force est de constater qu’on attendait plus d’eux après un exercice 2018 prometteur, à commencer par Alexander Zverev. Le cas de l’Allemand est paradoxal : il n’a finalement perdu "que" trois places au classement par rapport à l’an passé (4e à 7e joueur mondial), mais il a indéniablement traversé cette saison une période de doute et a été éclipsé par les éclosions conjuguées au plus niveau de Stefanos Tsitsipas (6e) et Daniil Medvedev (5e).
Après son sacre au Masters voici douze mois, Zverev était le symbole d’une nouvelle génération prête à prendre le pouvoir et il ne lui restait plus qu’à s’affirmer en Grand Chelem. Mais le blocage persiste au meilleur des cinq sets avec un quart de finale comme meilleur résultat à Roland-Garros. Obnubilé par des problèmes extra-sportifs (fin de collaboration houleuse avec son ancien agent, problèmes de santé de son père ou encore peine de cœur), il s’est peu à peu laissé gagner par la fébrilité. A sept reprises, il s’est incliné dès son entrée en lice dans un tournoi, dont une défaite au 1er tour de Wimbledon et trois fois en Masters 1000 (Miami, Rome et Cincinnati). Il n’a par ailleurs décroché qu’un petit titre à Genève (ATP 250), même s’il s’est bien repris en fin de saison (finale à Shanghaï, demie au Masters).
Pour Karen Khachanov, le constat est peu ou prou similaire. Champion spectaculaire à Paris-Bercy où il avait aligné 4 succès sur des membres du top 10 dont le numéro 1 mondial alors Novak Djokovic, on attendait le Russe au tournant. Mais entre changement de raquette et crise de confiance, il a connu un début d’année plus que compliqué. Son classement – il a longtemps fait partie des dix meilleurs joueurs du monde en 2019 – n’a fini par s’en ressentir qu’après sa défaite d’entrée voici quelques semaines… sous les mêmes projecteurs parisiens qui l’avaient révélé au grand public. Quart-de-finaliste du côté de la Porte d’Auteuil, il n’a pas ajouté la moindre ligne à son palmarès ni même atteint une finale cette saison.
Que sa démonstration à Lille pour la dernière "vraie" Coupe Davis semble loin ! Tortionnaire des Français en finale, Borna Coric, alors 12e, semblait en mesure de faire son entrée rapidement dans le top 10. Remarquable en Masters 1000 en 2018 (il avait notamment atteint le dernier carré à Indian Wells et la finale à Shanghaï), le Croate cognait fort à la porte. Mais il a perdu de sa superbe depuis. A 23 ans comme Khachanov, il n’a pas non plus remporté de trophée cette année et a même fini l'année par quatre éliminations successives au 1er tour. Forfait à Wimbledon, il n’a pas fait mieux qu’un huitième de finale en Grand Chelem, perdu contre Lucas Pouille aux antipodes. Retombé à la 28e place mondiale, celui que l’on compare un peu dans le style à Novak Djokovic a encore beaucoup de chemin à faire pour ne serait-ce qu’approcher le Serbe.

Valeurs plus ou moins sûres, ils ont perdu le fil

Tous les joueurs que nous évoquerons dans ce propos faisaient partie du top 20 en fin de saison dernière. Marin Cilic était, lui, bien installé dans le top 10, au 7e rang mondial. Mais en un an, il a perdu pas moins de 32 places au classement, une dégringolade d'autant plus remarquable qu'il n’avait pas quitté le top 20 depuis juillet 2014, avant même son unique sacre en Grand Chelem à l’US Open. Régulièrement performant au meilleur des cinq sets – il a été finaliste à Wimbledon en 2017 et à l’Open d’Australie en 2018, à chaque fois battu par Roger Federer –, le grand Croate a clairement revu ses standards à la baisse en 2019.
Ses meilleurs résultats en Grand Chelem ? Deux huitièmes de finale à l’Open d’Australie et à l’US Open. Les ennuis ont d’ailleurs commencé à Melbourne où il a donc échoué à défendre une finale. Touché au genou droit, il a fini par craquer en cinq sets face à Roberto Bautista Agut. En perte de rythme et toujours en souffrance, il a dû attendre Madrid en mai pour se qualifier pour son premier quart de finale… qu’il n’a même pas disputé, malade. Historiquement à l’aise sur gazon, il a touché le fond au Queen’s puis à Wimbledon, ne franchissant qu’un tour à chaque fois. Mais en 2020, Cilic pourrait retrouver l'inspiration, lui qui deviendra père pour la première fois.
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Un marathon de 3h58, un état d'esprit de guerrier : Bautista a battu Cilic avec le coeur

Demi-finaliste inattendu à l’Open d’Australie en 2018, Kyle Edmund avait confirmé une vraie progression et assumé son nouveau statut de leader du tennis britannique (en raison de la blessure à la hanche d'Andy Murray) en finissant l’année 14e joueur mondial, avec un premier titre en carrière à Anvers. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas enchaîné en 2019. Sorti dès le 1er tour à Melbourne, il s’est délesté de 720 points d’entrée, et il ne s’en est jamais vraiment remis. Il a d'ailleurs tenté de se relancer en repassant par la case Challenger en début de saison. Peine perdue : du 2e tour de Montréal en août au 1er tour à Vienne en octobre, il a même perdu 8 fois d’affilée sur le circuit.
Avec un huitième de finale à Paris-Bercy et trois victoires en simple sous le maillot britannique en Coupe Davis, Edmund a toutefois mieux fini une saison qui l’a vu perdre 55 places. Autre belle surprise de l’exercice précédent, Marco Cecchinato a subi à peu près le même sort. Dans le top 20 mondial grâce à son inattendue demi-finale à Roland-Garros dans l’exercice précédent (il avait battu Djokovic en quart de finale), l’Italien n’a pas non défendu ses points en mai dernier Porte d’Auteuil, emporté dès le 1er tour par un Nicolas Mahut inspiré. Un échec difficile à encaisser et qui a marqué le début d’une série de 9 défaites consécutives jusqu’à Cincinnati. Cecchinato avait toutefois quelque peu sauvé sa saison dès février en gagnant son 3e titre en carrière à Buenos Aires.

Trop souvent blessés, ils ont vécu une année noire

Milos Raonic est le mieux loti des trois derniers joueurs de notre revue d'effectif. Certes, il a perdu son statut de numéro 1 canadien au profit de Denis Shapovalov (15e), pointant même derrière Félix Auger-Aliassime (21e) avec le matricule 31 (chute de 13 rangs par rapport à 2018). Oui, il a dû faire l’impasse sur la saison sur terre battue, comme John Isner (fracture de fatigue au pied), en raison d’un genou droit douloureux. Mais Raonic a quand même pris part à 13 tournois en 2019 et avait plutôt bien commencé l’année par un quart de finale à Melbourne suivi d’une demi-finale à Indian Wells.
Tout n’est donc pas à jeter pour le Canadien. Kevin Anderson ne peut pas en dire autant. Finaliste à Wimbledon en 2018, demi-finaliste au Masters et numéro 6 mondial, le géant sud-africain s’était fait une place dans le gotha du tennis. Un an plus tard, sa place dans le top 100 ne tient plus qu’à un fil (91e). Et pour cause, son physique l’a totalement lâché. Parti tambour battant avec un titre à Pune en préparation de l’Open d’Australie, il a été sorti dès le 2e tour à la surprise générale à Melbourne par Frances Tiafoe. Si son bourreau a confirmé par la suite en atteignant son premier quart de finale en Grand Chelem, c’était le début des galères pour Anderson.
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Un grand match pour une première demie : Pouille a sorti le très grand jeu contre Raonic

Touché au coude droit, il a été éloigné des courts jusqu’en mars à Miami où Roger Federer lui a marché dessus en quart de finale (6-0, 6-4). Toujours fragile, il a décidé de faire, lui aussi, l’impasse sur la saison sur terre battue pour se donner vraisemblablement les meilleures chances de défendre sa finale sur le gazon de Wimbledon. En vain. Sorti dès le 2e tour au Queen’s par Gilles Simon puis défait au 3e par Guido Pella au All England Club, Anderson a entamé une longue chute et n’a plus repris la raquette en compétition depuis, à cause cette fois d’un genou récalcitrant. Le Sud-Africain n’aura donc joué que 5 petits tournois en 2019, tout comme Juan Martin Del Potro.
Habitué des descentes aux enfers suivies de renaissances spectaculaires, l’Argentin devra faire encore démonstration en 2020 de sa formidable capacité à rebondir. Quelle carrière aurait-il eu sans toutes ses blessures graves ? Après la hanche et les poignets, c’est la rotule du genou droit qui lui a fait des misères. Revenu un peu trop tôt en février sur les courts à Delray Beach, on pensait la "Tour de Tandil" de retour aux affaires à Rome où son niveau de jeu contre Djokovic avait impressionné. Mais le genou était encore fragile et une glissade sur le gazon du Queen’s l’a contraint à repasser sur le billard. On n’a plus vu Del Potro en action sur un court depuis. Prévu à Stockholm en octobre, il a finalement repoussé son retour à 2020, entraînant une chute vertigineuse au classement (de 5e à 123e en un an). Mais si le physique va, il ne serait pas étonnant de le voir ressurgir pour semer la zizanie.
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