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"Comme dans un rêve"

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/11/2006 à 00:00 GMT+1

Après les premières explosions de joie, les retrouvailles avec la famille, les amis et les membres du team Gitana, Lionel Lemonchois a raconté sa course avec beaucoup d'émotion. Le skipper revient exprime son bonheur et revient sur cette traversée en état

LIONEL LEMONCHOIS, quel est votre premier sentiment?
C'est comme dans un rêve. Je suis dans un rêve, je suis dans un rêve... Pendant toute la course, le bateau a été magique. Il a répondu parfaitement à tout ce que je lui demandais, on a formé un tandem formidable. Et je vais finir par croire que je sais faire du bateau! J'ai pris un plaisir incroyable, de la pointe du Grouin à l'arrivée, ce n'était que du bonheur!
Vous avez connu l'état de grâce du sportif?
Il y a eu une espèce d'osmose avec Gitana XI, tout se passait parfaitement bien, je n'ai jamais senti de faiblesse, jamais fait d'erreur de manoeuvres, c'est incroyable. Je n'avais jamais ressenti ça à ce point-là, sauf peut-être lors du tour du monde sur Orange. Même quand je dormais j'avais l'impression d'être conscient, c'est une sensation assez bizarre.
Vous avez néanmoins raconté, jeudi, que vous aviez succombé au sommeil quatre heures d'affilée, ce qui est très imprudent sur un multicoque.
Oui, j'en avais besoin. En fait je me suis endormi à l'intérieur avec le bruit du moteur (générateur d'électricité), mon routeur Yann Guichard a essayé pendant tout ce temps de me réveiller au téléphone, en vain. Il m'a un peu tiré les oreilles ensuite. Finalement, j'ai fait cette petite impasse sur la course pendant quatre heures, ça aurait pu me pénaliser, mais par chance c'est tombé à un bon moment de la course. J'ai eu un peu de chance.
Votre routeur n'a pas seulement été là pour vous réveiller...
Non, mes tacticiens Sylvain Mondon et Yann Guichard sont des gens très forts. Sylvain Mondon, de Météo-France, préparait les fichiers météo et les envoyait à Yann. Yann, qui est un navigateur, les analysait et me soumettait des stratégies. C'était à moi de prendre ou de ne pas prendre. Le plus souvent, j'ai pris, parce que j'ai confiance en eux. Je leur dois la course, ils ont été la tête et moi les bras.
Avez-vous souffert à certains moments?
Non (il sourit), non, je m'excuse. Je n'ai pas souffert et je ne me suis pas fait peur non plus. J'ai pris un plaisir incroyable du départ jusqu'à l'arrivée, ça n'a été que du bonheur. Je n'ai jamais eu l'impression de m'épuiser, et il faut dire que les conditions météos étaient très favorables à la vitesse mais pas très dures. Honnêtement, je ne me suis fait une petite frayeur qu'une seule fois, dans la bascule derrière le front au début. C'est la seule fois où j'ai tout choqué en grand, mais c'était de ma faute, pas celle du bateau.
A peine 255 milles de plus parcourus que la route directe théorique. C'est très peu...
On a eu des conditions exceptionnelles qui permettaient de rester presque en permanence très près de l'orthodromie (la route théorique la plus courte, ndlr), des conditions de vent portant qui se prêtaient à faire un temps. Mais je n'ai pas pensé au record, juste à la course et à gagner.
Vous n'avez jamais couru sur votre propre bateau. Cette victoire va-t-elle orienter votre avenir?
Honnêtement je n'ai pas du tout réfléchi à la question. J'ai juste envie de continuer à faire des courses et à les gagner. Si c'est sur un trimaran tant mieux, mais j'aime toutes les formes de courses. Cette saison, j'ai fait deux courses en trimaran et deux courses en Figaro, j'ai pris autant de plaisir à chaque fois.
Peut-être avez-vous envie de devenir chef de votre propre projet?
Chef? Oh non, pas chef. Mais pas question non plus de me poser, à 46 ans, ma carrière est plutôt derrière moi que devant. C'est pourquoi je vais essayer de vivre encore quelques belles années en course.
Avez-vous envie de dire quelque chose aux détracteurs des multicoques?
Il y en a ici? (rires) Ce sont les bateaux les plus extraordinaires qu'on ait inventé. Et la quasi-totalité de la flotte va arriver dans des temps exceptionnels. Que demander de plus?
Que ressentez-vous devant l'hommage appuyé du monde de la voile?
C'est fort, ça c'est fort... (il contient difficilement un sanglot). C'est vraiment fort. Pardon, je suis un peu ému... Je les en remercie.
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