La course s'endurcit

Eurosport
ParEurosport

Publié 31/10/2006 à 18:00 GMT+1

Après un départ tranquille, la Route du Rhum commence à ressembler à son Histoire: une course difficile et dangereuse, exigeant des skippeurs une attention de tous les instants pour continuer à foncer dans un vent désormais soutenu.

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Crédit: Eurosport

Au classement, Lionel Lemonchois (Gitana XI) était pointé en tête de la meute, mardi à 20H00. Mais la flotte restait groupée et les avis unanimes sur deux points: rien n'est encore joué entre les favoris, et le record de l'épreuve (12 jours, 8h00, 41'06) risque d'être pulvérisé. Quarante-huit heures après le départ de Saint-Malo, la course avait déjà creusé des écarts. Sur l'eau, un peu, et dans les esprits, beaucoup.
Plusieurs skippeurs n'avaient réussi à dormir qu'une heure ou deux dans la nuit, et les voix étaient alanguies par la fatigue lors des contacts radio. C'était le cas de Pascal Bidégorry (Banque Populaire), ou de Franck Cammas (Groupama). D'autres, comme Yvan Bourgnon, croisaient au contraire en pleine ivresse du Rhum: "C'est bien, c'est fort, c'est riche, c'est varié!" s'exclamait Bourgnon, tandis que son trimaran Brossard filait vers le sud à plus de 22 noeuds (40 km/h).
Tout le monde peut gagner
"Cette nuit a été exceptionnelle", poursuivait le détenteur du record des 24 heures en solitaire, connu pour son tempérament de fonceur, voire de briseur de bateaux: "On est partis en pleine bourre, avec des pointes à 35 noeuds (65 km/h), je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, j'ai passé mon temps à changer les voiles, j'ai dû sortir pratiquement toute la garde-robe du bateau". Brossard était pointé en deuxième position à 20H00.
Jean Maurel, l'ancien skippeur devenu directeur de la course, expliquait toutefois que le classement, à ce point de l'épreuve, n'avait pas grande signification. "Les huit favoris sont encore dans la course et tout le monde peut gagner", affirmait-il. La météo promettait un vent autour de 40 km/h dans la nuit avec des pointes à 75 km/h, et la formation d'une mer creuse, configuration dangereuse pour les multicoques, prompts à "enfourner". Ces conditions obligent les skippeurs à une extrême vigilance, et leur interdisent quasiment de dormir, sauf à ralentir nettement.
Pascal Bidégorry, troisième, qui n'a jamais caché que le solitaire en multi était pour lui un exercice éprouvant, n'était guère loquace à la radio: "La nuit dernière j'ai levé le pied parce que je trouvais que ça allait un peu trop vite. J'ai vu que des petits camarades autour de moi continuaient à appuyer sur le champignon, c'est pas très grave..." Même tonalité chez Franck Cammas, quatrième: "Je suis relativement fatigué" , avouait-il, "pendant la nuit, j'ai dormi un peu au poste de barre par tranches de cinq à dix minutes, je me réveillais quand le bateau avait un comportement anormal, toujours sur le qui-vive... on prendrait bien quelques heures de sommeil mais visiblement c'est impossible".
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