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Trois dépressions, de la casse, un chavirage et un final d'anthologie

ParAFP

Mis à jour 12/11/2018 à 11:51 GMT+1

ROUTE DU RHUM - Pour ses 40 ans, la Route du Rhum s'est offert une édition hors-normes avec une flotte historique de 123 participants, des bateaux extra larges capables de voler, un chavirage, des conditions de mer dantesques et une victoire inouïe de Francis Joyon.

Joyon (Idec Sport) et Gabart (Macif) sur la Route du Rhum 2018

Crédit: AFP

Une flotte exceptionnelle

Dimanche 4 novembre, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) : 123 bateaux sont positionnés sur une même ligne, longue de 5 kilomètres, pour le départ de la 11e édition de la Route du Rhum, course transatlantique en solitaire quadriennale. Jamais une course au large française n'avait réuni autant de bateaux. Un exploit, porté par des multicoques surpuissants et de dernière génération, les Ultime, une catégorie très élitiste de bateaux géants de 32m de long pour 23m de large, dont certains sont capables de voler. Il s'agit d'une grande première pour les bateaux volants, qui n'ont encore jamais traversé l'Atlantique en mode course et en mode solitaire. Ils sont cinq prétendants à la victoire.

De grosses déferlantes

Traverser l'Atlantique n'est jamais une histoire anodine, surtout à la fin de l'automne. Les conditions météo sont souvent très difficiles et cette 11e édition n'a pas échappé à la règle. Et ce ne sont ni une, ni deux mais trois dépressions qui ont balayé le golfe de Gascogne, avec des vents soufflant à près de 100 km/h et des vagues de cinq mètres de haut. Prévenus avant le départ, certains petits bateaux avaient espéré que la direction de course retarderait le départ mais cela n'a pas été le cas. Alors de nombreuses petites embarcations (essentiellement des Class40, monocoques de 12m) ont trouvé refuge dans divers ports de Bretagne quelques heures après avoir quitté Saint-Malo. D'autres ont fait des escales techniques, victimes d'avaries plus ou moins importantes. Après quatre jours de course, une soixantaine de bateaux étaient touchés par ces conditions météo, soit la moitié de la flotte.

Des Ultime en souffrance

Stars de cette 11e édition, les Ultime ont connu bien vite des déboires. A peine vingt-quatre heures après être parti, Sébastien Josse (Maxi Edmond de Rothschild), à la barre du seul bateau complètement volant de la flotte mis à l'eau en juillet 2017, a eu une grosse partie de son flotteur tribord arraché. Le morceau d'étrave était long de 8 mètres, le multicoque n'a rien percuté et Josse avait pris la tête de la course. Le voilier s'est dérouté lundi vers le port de La Corogne (Espagne), où l'a rejoint dans la soirée l'Ultime de première génération de Thomas Coville (Sodebo), en raison d'une avarie majeure au bras de liaison. Josse a dû jeter l'éponge, Coville a choisi de réparer et s'est remis en course dimanche 11 novembre, après six jours de réparation.
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Le maxi-trimaran Edmond de Rotschild de Sébastien Josse au départ de la Route du Rhum

Crédit: Getty Images

Un chavirage

Comme tous les bateaux, les Ultime ont été bien malmenés par la tempête et l'un a souffert plus que les autres, celui d'Armel Le Cléac'h (Maxi Banque Populaire IX), mis à l'eau à l'automne 2017. Alors qu'il se trouvait mardi dernier au large des Açores (Portugal), le géant des mers a basculé et a chaviré après la perte d'un flotteur. Le marin a actionné sa balise de détresse et a été secouru par un chalutier portugais qui l'a ramené vendredi au port de Vigo (Espagne). Le bateau, lui, n'a toujours pas été récupéré.

Une victoire inouïe

Rescapés de l'hécatombe, François Gabart (Macif) et Francis Joyon (Idec Sport) ont été chassé et chasseur durant la majeure partie de la course. Avec une avance conséquente, Gabart a cependant vu Joyon fondre sur lui dans les dernières 24 heures qui ont précédé l'arrivée à Pointe-à-Pitre. Son équipe a alors révélé que le bateau Macif avait subi plusieurs dommages depuis plusieurs jours, dont la perte d'appendices importants (foil et safran).
Un mano a mano s'est joué entre le plus jeune skipper de la flotte Ultime, Gabart (35 ans), et le plus âgé, Joyon (62 ans). Une affaire de grands noms de la mer alors que Gabart détient le record du tour du monde en solitaire (42 j 16 h) et Joyon celui en équipage (40 j 23 h). Les deux hommes ont lentement rivalisé en raison de l'absence de vent et se sont retrouvés bord à bord avant que Joyon ne s'impose pour la première fois en sept participations au terme de 7 j 14 h 21 min - nouveau record - , avec 7 minutes et 8 secondes d'avance sur Gabart.
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