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THE OCEAN RACE - L'autre défi des skippers : "J'avais l'habitude d'être seul sur mon bateau"

Glenn Ceillier

Mis à jour 17/01/2023 à 14:38 GMT+1

THE OCEAN RACE – Partis dimanche d'Alicante, les marins de The Ocean Race sont sur le pont. Et si les challenges sont légion, certains doivent notamment réapprendre à naviguer en compétition en équipage. Les Imocas, qui sont à l'honneur pour la première fois sur la plus longue course à la voile de la planète, sont plus connus pour leur participation à des courses courues en solitaire ou en double.

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C'est le genre de détails qui n'en sont pas. Depuis dimanche, les participants de The Ocean Race ont de nombreux défis à relever. Mais l'un d'entre eux peut paraître anodin et pourtant, il sera crucial au fil des six mois de la compétition : réussir à vivre à plusieurs sur les cinq Imoca qui sont pour la première fois sur cette compétition mythique, la plus longue course à la voile de la planète. "Un Imoca, c'est quand même fait pour faire de la solitaire ou du double. Le cockpit n'est pas aménagé pour recevoir toutes ces personnes", nous a confié Benjamin Dutreux (Guyot Environnement-Team Europe).
Le challenge s'annonce déterminant. Les Imoca, ces monocoques Open de 60 pieds (18,28 mètres) aussi populaires en France que spectaculaires sur l'eau notamment depuis l'arrivée des foils - ces appendices latéraux qui permettent au bateau de s'élever au-dessus de l'eau -, sont souvent pensés pour des courses en solitaire ou en double. Notamment dans la perspective de briller sur l'autre grande course autour du monde : le Vendée Globe, qui se fait en solitaire. Mais pour The Ocean Race qui vient changer cette année la donne dans cette classe, chaque équipage est composé de quatre marins. Et en plus, il y a un reporter "on board" pour créer du contenu média.
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Le passage du solitaire à l'équipe, ce n'est pas évident…
Mine de rien et même s'il y a beaucoup d'entraînements en équipage pendant l'année pour tester le bateau, ce n'est pas anodin. Et à plusieurs points de vue. En termes de places déjà, il a fallu repenser le navire. "Ce sont des bateaux conçus pour le solitaire. Il a fallu rajouter beaucoup de matériel pour vivre tous ensemble", glisse Kevin Escoffier, le skipper de Holcim-PRB. "C’est particulier, complète Paul Meilhat (Biotherm). D’habitude en Imoca, on navigue tout seul ou en double. Là, on va naviguer à quatre voir cinq avec le 'média man'. C'est assez nouveau. C'est la première fois que je vais faire de l'équipage en Imoca. Et en plus, j'ai choisi des équipiers qui ont l’habitude de naviguer tout seuls d'habitude".
S'il a fallu travailler et repenser l'espace dans le bateau afin de créer "une ergonomie parfaite pour accueillir tous les équipiers" dixit Benjamin Dutreux, les skippers doivent alors prendre en compte la vie de groupe. Faire en sorte que chaque membre de l'équipage trouve sa place. Son rythme. Son rôle. Et si c'est "naturel" pour Boris Herrmann (Team Malizia) qui a beaucoup concouru en équipage et préfère cela "au solo'", ce n'est pas forcément le cas pour tous. "Le passage du solitaire à l'équipe, ce n'est pas évident. J'avais l'habitude d'être seul sur mon bateau pendant la Route du Rhum. Là, on va se retrouver à cinq" remarque Dutreux.
Kevin Escoffier, qui a déjà disputé la course à deux reprises dans le passé, explique ce challenge qui se présente pour des marins rôdés aux courses en solitaire : "Quand on est seul à bord, les prises de décision se font tout seul. Là, il va falloir savoir travailler en commun. Savoir utiliser les compétences de chacun. Garder un esprit d'équipe. Et il faudra vivre ensemble dans le bateau".
A plusieurs, on peut pousser le bateau à 100% de ses capacités
Si ça se passe mal en revanche, cela peut rendre cette course déjà usante encore plus éprouvante comme nous l'avait confié Charles Caudrelier le dernier vainqueur de l'épreuve aujourd'hui sur le trimaran Maxi Edmond de Rothschild ("Humainement, c'est l'aventure la plus folle que l'on puisse faire dans le monde de la voile"). "Ça rajoute des difficultés. Mais c'est aussi pour ça que j'ai choisi un équipage avec des valeurs humaines importantes car je sais que les six mois vont être longs et qu'il faudra rester soudés pour viser la victoire à Gênes", lance le skipper Holcim-PRB.
Si la vie de groupe sera aussi rythmée par les quarts – ces périodes pendant lesquelles certains sont en charge de la navigation et les autres se reposent - ("On va se croiser car le principe des quarts fait qu'on va se retrouver à deux pour gérer le bateau et les deux autres vont dormir", lance Paul Meilhat), le nombre de marins sur le bateau fait aussi le sel de cette aventure unique. "Ce sera un management différent. A plusieurs, on peut pousser le bateau à 100% de ses capacités. En solo, on doit souvent réduire la toile", annonce Benjamin Dutreux (Guyot Environnement-Team Europe). Voilà qui promet.
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