Guyot Environnement – Team Europe, un démâtage et de nombreux défis
Mis à jour 15/05/2023 à 09:46 GMT+2
Après avoir perdu son mât lors de la 4e étape de The Ocean Race, "Guyot Environnement – Team Europe" se retrouve face à de nombreux défis. Malgré la frustration et l'incertitude sur les raisons de cette mésaventure, le jeune skipper Benjamin Dutreux, dont le bateau ne prendra pas le prochain départ, essaye de se projeter sur la suite de l'aventure.
C'est le genre de périple dont ils se seraient bien passés. Mais qui fait partie de la vie d'un marin de la course au large. Benjamin Dutreux et son équipage ont vécu la douloureuse expérience de perdre leur mât pendant la quatrième étape de The Ocean Race. Un choc "sacrément impressionnant" dixit le skipper de 32 ans. Et une épreuve à traverser en plus avec son lot de défis et d'incertitudes. "C'est le branle-bas de combat (…). On essaye de trouver des solutions", lance encore le jeune Tricolore, qui a rallié Halifax au Canada après avoir vu un cargo accepter de lui donner du gasoil.
"Guyot Environnement – Team Europe" avait déjà dû faire face à la frustration lors de l'étape 3 de The Ocean Race. Le bateau franco-allemand avait dû jeter l'éponge en raison d'une avarie sérieuse sur le fond de coque et toute l'équipe s'était activée pour réussir à réparer afin de prendre le départ de la manche suivante. Une course contre la montre remportée avec brio. Mais le sort s'en est encore mêlé avec la casse de l’espar à l'approche de New Port. "Il y avait du vent, de la mer. Et même si on était assez conservateur en étant que sous grand-voile avec trois ris, le bateau tapait fort", raconte Benjamin Dutreux.
On va peut-être toucher nos limites
Déçu et forcément frustré, Dutreux l'est d'autant plus qu'il ne connait toujours pas les raisons de ce démâtage. "Comme tout est instrumenté maintenant, on sait que toutes les tensions étaient bonnes et que tout est tombé en même temps. Mais, on ne sait pas pourquoi. C'est encore plus frustrant", avoue le Vendéen. En attendant peut-être de trouver l'origine de cet incident, "Guyot Environnement – Team Europe" doit en tout cas faire face à une autre question sans réponse pour le moment. Et des non des moindres : quand le bateau pourra-t-il reprendre la mer et la compétition ? Si Holcim-PRB skippé par Kevin Escoffier va pouvoir réattaquer la prochaine manche malgré son démâtage lors de cette quatrième étape, c'est une autre histoire pour "Guyot Environnement – Team Europe".
Dans l'attente d'une "vraie expertise du bateau" pour connaître l'ampleur des dégâts sur la structure, l'équipe sait déjà qu'elle devra renoncer à l'étape 5, marquée par une transatlantique au nord des Iles britanniques. Mais alors qu'un cargo va ramener le bateau en Europe, elle compte bien défendre encore ses chances sur cette édition de The Ocean Race, même si ça s'annonce "très compliqué" pour le départ de la sixième manche début juin à Aarhus. "Il y a 50% de chances qu'on soit à Aahrus et 90% à la Hague (ndlr : pour le départ de l’étape 7), remarque le skipper français. Pour ça, il faut qu'on trouve une autre équipe qui accepte de nous prêter un mât. On sait que certaines équipes ont des mâts sur l'étagère en secours, il faut voir si elles acceptent de nous le prêter ou de nous le louer. C'est possible mais c'est aussi une question d'argent. Il faudra ne pas être en péril nos futurs projets."
Le principal souci est bien là. Alors que Guyot Environnement a notamment le Vendée Globe en ligne de mire et même si l'équipe a montré ses ressources mentales lors de la dernière manche, l'aspect budgétaire pourrait poser quelques dilemmes. "Nous sommes la plus petite équipe de The Ocean Race. On possède une jeune équipe qui n'a pas forcément les mêmes moyens que les autres. Là, on va peut-être toucher nos limites budgétaires", reconnait Benjamin Dutreux. Et si le challenge s'annonce délicat alors que le but reste de "ne pas se mettre en difficulté" pour la suite, l'envie de revenir est cependant forte. "On a vécu des moments difficiles depuis le début mais on a aussi vécu des moments magiques. Et ça fait plus de cinq mois qu'on est parti de chez nous donc ce serait bien de clore ce projet par une dernière étape pour le moral", conclut le skipper.
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