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The Ocean Race : Qu'est-ce que le Pot-au-Noir, cette zone qui effraye les marins du monde entier ?

ParThe Ocean Race

Mis à jour 02/05/2023 à 09:16 GMT+2

Ce mardi 2 mai, les quatre équipages encore en course dans cette 4e étape se dirigent vers la zone du Pot-au-Noir, redoutée par tous les équipages. A l’est de Fortaleza après la pointe orientale du Brésil, le Pot-au-Noir peut se transformer en véritable cauchemar pour la navigation, avec des vents aléatoires parfois violents, des orages ou des grains. Explications.

Team Malizia mène la flotte à l'approche du Pot au Noir

Pot-au-Noir. Le nom dit déjà beaucoup de l'enfer qui attend les quatre équipages dans cette 4e étape. Les voilà à quelques encablures d'une zone aussi mythique que redoutée.A l’est de Fortaleza après la pointe orientale du Brésil, ayant inspiré il y a 44 ans une célèbre chanson de Bernard Lavilliers, on doute d'ailleurs que les marins aient le loisir d’écouter le chanteur stéphanois.
La flotte emmenée par Team Malizia skippé par Will Harris, navigue dans un alizé de sud-est d’une douzaine de nœuds, par trois degrés sud et 36 ouest, mais avec un angle de vent optimal et glisse à près de 20 nœuds. Les équipages ont surtout l’équateur dans le viseur. Le fameux Pot au Noir rime souvent avec cauchemar pour un marin, tant le vent peut être aléatoire, que ce soit en force ou en direction, avec orages, grains, trombes d’eau, parfois sans un souffle d’air… Le célèbre routeur et formateur en météo Jean-Yves Bernot compare souvent le Pot à une casserole d’eau bouillante, où il est impossible de savoir où vont se créer les bulles.

Forts grains et beaucoup de pluie

La ZCIT - zone de convergence intertropicale -, nom scientifique du Pot au Noir, se forme par la rencontre des masses d’air chaudes et humides, provenant des tropiques. Si les Anglo-saxons appellent la ZCIT "doldrums", nombre de légendes sont associées à cette zone située entre trois et huit degrés du sud au nord, et 25 et 35 degrés ouest. Il se dit qu’outre la couleur sombre du ciel même en plein jour, cette appellation de Pot au Noir proviendrait des capitaines de navires négriers au XIV ème siècle lors du commerce triangulaire.
Encalminés des semaines, ces derniers n’hésitaient pas à jeter par-dessus bord les esclaves malades. Les Anglais ont longtemps parlé de "horse latitude", car dans les mêmes conditions, les capitaines des navires se débarrassaient des chevaux assoiffés de la même manière. Les équidés étaient tout simplement accusés de consommer trop d’eau douce…
Ce phénomène arbitraire et craint par les navigateurs est la conséquence d’une « guerre » sans merci entre les alizés de l’hémisphère sud dans lesquels naviguent actuellement les concurrents, et ceux de l’hémisphère nord de part et d’autre de l’équateur. Les eaux y sont très chaudes, et l’évaporation génère alors des millions de mètres cubes de vapeur d’eau qui se transforment en énormes nuages de type cumulonimbus, avant de se déverser dans la mer.
Selon Christian Dumard météorologue de la course, les concurrents devraient subir de forts grains et beaucoup de pluie dès la fin de journée, outre un violent courant en approche du Pot, mais rapidement toucher les alizés de nord-est, et accélérer. Aujourd’hui, tribord amures et donc dans un alizé bien établi de sud-est, la flotte file plein nord à près de 20 nœuds. A partir du 3 mai, à l’est des Caraïbes, les bateaux devraient à nouveau aligner des moyennes impressionnantes dans un vent relativement régulier, mais dans un vacarme assez effrayant.
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