THE OCEAN RACE - Samantha Davies sur le succès d'Holcim-PRB : "C'est peut-être leur côté artiste"

Elle a la double casquette pour cette édition de The Ocean Race : consultante et équipière de luxe sur Biotherm. Pour Eurosport, "Sam" Davies, qui porte d'habitude haut les couleurs d'Initiatives Cœur dans le monde de la voile, revient sur la dernière étape qui s'est conclue par un finish haletant avec une nouvelle victoire de Team Holcim - PRB. Avant d'embarquer avec Biotherm pour la troisième étape, celle qui a découvert le grand large aux côtés d'Ellen MacArthur et Tracy Edwards n'a pas boudé son plaisir à regarder cette lutte acharnée dans ces conditions météo si singulières.

"Cette deuxième étape s'est décomposée en plusieurs morceaux avec beaucoup de rebondissements. Mais ce que l'on retient surtout, c'est ce finish qui était si haletant. J'ai suivi ça en regardant les routages comme si j'étais sur le bateau pour m'entraîner un peu. Et quand 'on' était en train de sortir du Pot-au-noir, je voyais que tout le monde devait arriver en même temps au Cap. Dans ce style de final, les ambiances sont alors très différentes sur les bateaux. C'était super frustrant pour ceux qui avaient pris de l'avance car ils pouvaient voir que tout le monde allait se retrouver sur le 'parking' au sud de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Pour eux, ça devait alors être très dur car il fallait accepter de se dire que tout le travail fourni jusque-là était presque à jeter à la poubelle et qu'il fallait recommencer à zéro. En revanche, pour ceux qui étaient en retard, c'est une autre histoire évidemment. Ça devait être grisant d'être capable de pouvoir rattraper 200 milles de retard. C'était en tout cas génial à suivre.

On a d'ailleurs commencé à observer des différences entre les bateaux. Sur la première étape, c'était vraiment la guerre au début. Là, on a notamment vu que Biotherm dans le petit temps avait un petit plus au portant. Le choix des voiles embarquées a aussi fait des différences. Biotherm a par exemple envoyé le spi dès le premier jour, ce qui a leur a donné un avantage sur les autres.

Et si la météo a provoqué ce regroupement en tête, Team Holcim - PRB a joué parfaitement sa carte en restant toujours bien placé avant de coiffer tout le monde dans les derniers milles. Mais si on tire les conclusions de cette étape et que l'on regarde avant le regroupement, 11th Hour Racing et Team Malizia jouaient la gagne. Sur le long terme, 11th Hour Racing a d'ailleurs peut-être plus de fiabilité et de connaissance du bateau comme ils naviguent depuis longtemps avec. Mais peut-être que c'est la fraicheur de l'équipage d'Holcim PBR comme la plupart de ceux qui accompagnent Kevin (ndlr : Escoffier) découvrent la course ou leur façon de naviguer "à la française" qui fait la différence. Ils ont peut-être un côté artiste qui fait qu'ils sont bien inspirés.

Dans les autres enseignements, nous avons pu voir que Team Malizia était assez à l'aise dans la brise. Cependant, je m'inquiète pour leur problème de résonance de foils qui était vraiment impressionnant. Je ne sais d'ailleurs pas comment ils vont vivre ça pendant cinq semaines dans le sud. J'avais connu un problème de bruit identique il y a quelques années. Et on avait pu faire un petit ajustement sur les appendices qui n'avait pas changé grand-chose pour la performance mais ça avait stoppé les résonnances. Cependant, je ne sais pas s'ils pourront faire ces modifications durant les quelques jours au Cap car ils ne pourront pas les tester avant. Si ce n'est pas le cas, j'espère qu'ils auront de boules quies efficaces pour la prochaine étape. Sinon, ça va être insupportable pendant cinq semaines."